Disparition de Bob Marley : 44 ans après, ses messages résonnent toujours à Conakry

CONAKRY – Chaque 11 mai, des jeunes se réunissent pour célébrer Bob Marley, icône mondiale du reggae, de la paix et de la lutte contre l’injustice. Décédé en 1981 à l’âge de 36 ans, l’artiste continue d’inspirer, même si, dans certains quartiers de la capitale guinéenne, les festivités prennent parfois une tournure préoccupante.

Mohamed Camara, étudiant, fait partie de ceux qui rendent hommage à Bob Marley ce jour-là.

« Je célèbre l’anniversaire de sa mort parce qu’il incarne la liberté, l’égalité et la justice sociale. Bob Marley est une figure éternelle de la culture rasta. Ses messages de paix et d’unité résonnent profondément en moi », explique-t-il.

Conscient des dérives qui accompagnent parfois cette date, il appelle à une célébration responsable.

« Certains en profitent pour abuser de l’alcool, de la cigarette ou de la drogue. Mais on peut honorer sa mémoire autrement, en respectant l’esprit de liberté qu’il incarnait », poursuit-il.

Un engouement toujours fort

Pour Amadou Barry, enseignant-chercheur, la célébration du 11 mai est une tradition bien ancrée.

« Depuis mon enfance, je remarque un engouement particulier autour de cette date. C’est une tradition transmise par nos aînés, et que la jeune génération perpétue à sa manière », dit-il.

Soirées, concerts, sorties en bord de mer… les hommages prennent des formes diverses, mais reflètent tous le respect pour l’héritage de l’artiste.

« Bob Marley a laissé un message fort, en se battant pour la dignité humaine. Il mérite d’être célébré », souligne M. Barry.

Préserver l’esprit de Marley

Face aux risques de débordement, des mesures de sécurité sont souvent mises en place lors des rassemblements.

« Nous collaborons parfois avec les forces de l’ordre pour assurer la sécurité. Il faut rappeler que Marley n’a jamais prôné la violence. Le célébrer, c’est aussi respecter ses idéaux », affirme encore l’enseignant.

Des campagnes de sensibilisation sont organisées pour encourager les jeunes à adopter une approche pacifique et responsable.

« Beaucoup se sont inspirés de lui pour revendiquer leurs droits sans violence. Là où il y avait de l’injustice, des voix se sont élevées, portées par ses messages. Il disait : ‘Un seul cœur, un seul amour, sans division.’ Ce n’est pas juste une chanson, c’est un appel profond », témoigne notre interlocuteur.

Le mouvement rastafarien, bien que minoritaire à Conakry, continue aussi de porter cette mémoire.

« Il y a des jeunes qui se réclament de cette culture et s’engagent contre les injustices, comme Marley le faisait dans ses chansons. C’est encourageant de voir que son message est encore compris et porté aujourd’hui », ajoute-t-il.

Entre fête et conscience

Au-delà du reggae et de l’ambiance festive, le 11 mai est aussi un moment de réflexion pour de nombreux jeunes. Si certains choisissent l’excès, d’autres préfèrent faire vivre le message de Bob Marley avec responsabilité et engagement.

Haoussa Bah (Stagiaire)
Pour Africaguinee.com