Des citoyens se fâchent à Conakry : « Trop c’est trop! On en a marre… »

Jean-Pierre Zogbila, conducteur de tricycle

CONAKRY-Les conducteurs des motos tricycle sont en colère. Ce jeudi 7 janvier 2021, ils ont décidé d'observer une journée sans travail pour exprimer leurs ras-le-bol face aux tracasseries policières. Ce débrayage a impacté les déplacements chez citoyens.  

Réunis à Lambangni, un quartier de la commune de Ratoma, ces transporteurs ont décidé de se faire entendre, à leur façon de manière pacifique. Tous les conducteurs de ces engins à trois roues ont décidé de ne pas travailler. Ils dénoncent les arnaques de la police routière.

«Nous exprimons notre mécontentement aujourd'hui à cause de ce que nous subissons dans la circulation de la part des policiers.  Nous sommes devenus une proie pour eux. Les conducteurs des tricycles sont devenus la source de revenu pour les policiers. Nous ne pouvons pas rencontrer un policier dans la circulation sans que ce dernier ne nous soutire de l'argent. Or, nous sommes pour la plus part, des diplômés sans emplois. C'est dans cette activité qu'on parvienne à subvenir à nos besoins. Sauf que nous nous rendons compte que la police routière nous gêne trop dans la circulation alors que nous rendons un grand service à la population surtout sur l'axe Sonfonia, Kobaya, Lambangni jusqu'à Madina. Si malgré cela, les agents de la police ne font que nous arnaquer, nous soutirer de l'argent, alors nous disons aujourd'hui qu'on en a marre de ça. Nous avons longtemps accepté cette situation, mais disons trop c'est trop et il faut que ça s'arrête » lance Jean-Pierre Zogbila.

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Nous ne rejetons pas toute la responsabilité sur les agents de la police parce que c'est le gouvernement qui doit s'occuper d'eux.  Si l'Etat ne satisfait pas bien leur besoin, alors nous ne sommes pas leur proie pour combler leur manque à gagner.  Nous interpellons aussi le gouvernement face à cette situation », a martelé ce jeune diplômé et conducteur de tricycle.

Face à l'ampleur de la mobilisation, des agents de la police routière sont intervenus pour tenter de calmer la colère des conducteurs. Après un bref entretien, le commissaire Moussa Camara a promis de remonter leur préoccupation à sa hiérarchie.

« Nous sommes venus les écouter afin qu'ils sachent que les autorités les considèrent. Nous les avons invité au respect du code la route. Nous pensons qu'ils vont s'entendre sur quelque chose et surtout arrêter de faire la double ligne ou les troisièmes positions dans la circulation.  Ils ont des engins de trois roues, mais ils sont considérés comme des véhicules, ils doivent donc se conformer. En plus, si on les arrête pour une infraction et qu'on les envoie à la routière, ils doivent exiger le reçu », a recommandé le Commissaire de la routière de Bambeto, Moussa Camara.

Pour le moment, les conducteurs des tricycles n'envisagent pas d'autres actions de protestations. Mais pour la journée de ce jeudi, ils veuillent au strict respect de leur mot d'ordre. La journée sans travail reste largement suivie sur le tronçon Lambangni-Madina, a-t-on constaté.

Siddy Koundara Diallo

Pour Africaguinee.com

Créé le 7 janvier 2021 14:55

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