Déguerpissement à Ratoma : Des femmes en colère contre les autorités…

CONAKRY- Les opérations de déguerpissement engagées ce jeudi 21 septembre par les autorités communales de Ratoma font des mécontents. Ce vendredi 22 septembre 2023, des femmes vendeuses au marché Kobaya ont exprimé leur colère en manifestant et barricadant la route, dans ce quartier situé sur la dorsale nord de Conakry. Elles accusent la mairie d’être responsable du « malheur » qui leur arrive.

« Ne touchez pas à notre marché, c’est ici que nous gagnons notre quotidien », c’est par ces slogans que ces femmes ont manifesté. Makalé Condé, la porte-parole de ces manifestantes explique la genèse du problème.

« Je suis venue ici à 6heures, j’ai trouvé les forces de l’ordre. Les femmes avaient barricadé les lieux. Moi je suis nouvellement installée ici. Mais quand je suis venue, j’ai payé 3 places. Après, on nous a dit qu’ils ont vendu le marché. Entretemps, ils nous ont dit que c’est la commune qui a donné son accord pour construire des hangars ici. Ce n’est pas la commune qui a construit ces hangars. Comme il y’a des magasins ici maintenant, c’est pourquoi ils disent qu’il faut que les femmes quittent. On ne va pas quitter, on restera là. Hier ils ont envoyé six pickups pour nous effrayer. La nuit, ils sont venus dégager tout », a-t-elle dénoncé.

Très déterminées, ces femmes promettent d’aller jusqu’au bout : « Aujourd’hui on veut qu’on nous restitue nos places. Nous ne voulons rien d’autre. Il n’y a pas de marché à Kobaya, c’est bientôt l’ouverture des classes comment nos enfants vont-ils étudier si on retire là où nous gagnons notre quotidien ».

Aïcha Touré, une autre vendeuse explique sa mésaventure et lance un appel au président de la transition le colonel Mamadi Doumbouya.

« Nous les femmes de Kobaya nous souffrons beaucoup. C’est au marché qu’on gagnait notre dépense.  Et une seule nuit, on vient raser tout. Vraiment, c’est très déplorable. Mais, nous n’avons pas beaucoup de choses à dire tellement qu’on est affecté par cette situation. Nous demandons au président de la transition le colonel Mamady Doumbouya de nous venir en aide sinon. Ils vont chasser toutes les femmes vendeuses dans ce marché, pour installer d’autres personnes qui ont l’argent plus que nous », a-t-elle dénoncé.

Mamadou Yaya Bah

Pour Africaguinee.com