Défense de la Constitution : pourquoi ce silence des syndicats ?
CONAKRY-Fers de lance de la grève de janvier-février 2007 qui a ébranlé le pouvoir du Général Lansana Conté et qui a provoqué de profondes mutations dans le pays, les syndicats se murent dans le silence concernant le débat sur la constitution.
Ainsi, la CNTG (confédération nationale des travailleurs de Guinée) et l’USTG (union syndicale des travailleurs de Guinée) restent prudentes sur le débat en cours concernant le projet de nouvelle constitution.
Ces centrales syndicales observent en spectateurs le déchirement des acteurs politiques et des juristes sur cette question. Pourtant dans des pays comme l’Algérie, le Soudan, les organisations syndicales sont en première ligne des contestations en cours qui ont balayé les dictatures en place. Au Burkina Faso également, les associations syndicales n’étaient pas en reste. Mais en Guinée, c’est le contraire qui se dessine.
Le combat pour la défense de la Constitution est mené essentiellement par le Balais Citoyen, le PCUD appuyés par les partis d’opposition. Pourquoi cette prudence voire ce silence face à un sujet comporte autant de gènes de conflit ? Il faut dire que le monde syndical guinéen a perdu de sa verve d’antan. Minées par un bicéphalisme chronique, les centrales syndicales du pays souffrent de plusieurs maux : guerre de leadership, déficit de crédit vis-à-vis des syndiqués et même de l’opinion. Le honteux spectacle qu’ils ont offert le 1ermai lors de la fête internationale du travail est un parfait exemple qui illustre les faits décrits ci-haut.
Aujourd’hui, les responsables syndicaux sont peu bavards lors qu’il s’agit d’aborder le sujet lié au débat en cours sur le changement de Constitution. C’est le cas d’Amadou Diallo secrétaire général de la CNTG. Joint par Africaguinee.com, il a annoncé au bout des lèvres "qu’il y a aura une large concertation au sein de son organisation syndicale avant de prendre position sur ce sujet".
« Nous sommes une organisation syndicale, une seule personne ne peut pas prendre une décision au nom d’une entité comme le syndicat. Donc, il faut qu’il y ait une large concertation jusqu’à la base afin qu’on puisse prendre une position. Pour le moment, il n’est pas question qu’on se détermine jusqu’à ce que nos différentes bases respectives et nous-mêmes nous concertions. Nous sommes en train d’observer », a indiqué le secrétaire général de la CNTG, alors qu’Abdoulaye Sow de l’USTG affirme : « pour le moment on observe, on parlera en temps utile ».
Diallo Boubacar 1
Pour Africaguinee.com
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Créé le 11 juin 2019 16:14Nous vous proposons aussi
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