Crise sociale en Guinée : Bah Oury exprime des « craintes »…

Bah Oury

CONAKRY- Quelles sont les conséquences de l’augmentation du prix du carburant en Guinée ? Bah Ouy, prédit un lendemain difficile. Alors que le Gouvernement justifie l’augmentation du carburant par la hausse du baril à l’international, l’animateur du mouvement politique le Renouveau, prévient le problème est ailleurs. 

 « Le Yoyo lié au prix du carburant appliqué dans notre pays, l’une des principales raisons n’est pas le choc externe, c'est-à-dire le prix du baril à l’extérieur. Bien entendu ça joue, mais son effet est marginal. Le principal problème que nous avons est dû au fait du faible pouvoir d’achat de la monnaie guinéenne », explique Bah Oury. 

Là, poursuit-il, « il faut nécessairement des réformes en profondeur pour stabiliser la valeur de notre monnaie, lui permettre d’avoir un pouvoir d’achat qui permettrait de faire baisser drastiquement les prix des produits importés dans notre pays. Mais ceci est un autre problème parce que c’est une volonté gouvernementale et une nécessité d’appliquer des réformes structurelles majeures. J’aurais espérer que cela puisse se faire, mais malheureusement, jusqu’à présent, ce n’est pas le cas », déplore  l’opposant. 

Bah Oury craint que cette augmentation ne soit source de conflit social dans les prochaines semaines entre le Gouvernement et les travailleurs. « Cette hausse a une tendance à faire augmenter le niveau d’inflation dans notre pays. Et donc, tous les autres prix vont connaître une hausse. Ce qui va crever le pouvoir d’achat des travailleurs de manière générale. Incidemment, ça a une autre conséquence sur le plan social. Parce que les salaires constituant le prix du travail, les syndicats n’excluraient pas de demander une valorisation de leurs salaires. C’est comme ça que, en spirale, on rentre dans une zone qui peut se traduire par des tentions sociales et économiques », prévient l’ancien ministre de la réconciliation. 

Regrettant le fait qu’en Guinée, l’on se complait à vivre dans une normalité anormale, Bah Oury soutient que les réformes structurelles en profondeur ne sont pas engagées. Ce qui peut avoir de lourdes conséquences, prévient-il. 

« La Guinée fait partie de la CEDEAO où il est dit qu’en 2020 nous irons vers une monnaie unique. Mais tout ce qui se passe actuellement indique que nous ne sommes pas prêts à rentrer dans une zone monétaire unique. Parce que le sérieux indispensable pour faire en sorte que notre monnaie nationale puisse accroître sa valeur n’est pas dans l’ordre des priorités gouvernementales. Ce qui fait que l’épargne des guinéens n’est pas du tout protégée. C’est dommage ! », regrette Bah Oury. 

A suivre…

 

Diallo Boubacar 1

Pour Africaguinee.com

Tél. : (+224) 655 31 11 12

Créé le 2 août 2019 16:01

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