Création de la DGE : « un recul démocratique et une exclusion des partis politiques », dénonce le RPG arc-en-ciel

L'ancien président guinéen Alpha Condé, image d’archive

CONAKRY – La création de la Direction Générale des Élections (DGE) par le président de la transition continue d’alimenter les débats politiques en Guinée. Au micro d’Africaguinee.com, l’ancien ministre Marc Yombouno a déclaré, sans équivoque, que cette décision du Général Mamadi Doumbouya ne surprend nullement sa formation politique, qu’il estime aujourd’hui marginalisée et « acculée » par le CNRD.

Une exclusion programmée

« Ce n’est pas une surprise pour nous », lance ce cadre du RPG Arc-en-ciel, parti de l’ex-président Alpha Condé. Dans ses propos, Marc Yombouno affirme que le RPG avait depuis longtemps anticipé les « dérives » de la transition.

« Je crois que ce sont d’autres acteurs sociopolitiques qui sont étonnés. Nous, au RPG, nous l’avons vu venir depuis longtemps. C’est pourquoi, si vous relisez nos différentes déclarations, nous avons toujours appelé à la vigilance, à l’union des forces sociopolitiques pour interpeller les autorités de la transition et leur demander de revenir sur la bonne voie. Mais cela n’a pas été suivi. Certains se sont même déclarés pro-CNRD. Nous, nous sommes restés constants dans notre position, notamment à travers la mise en place des Forces Vives de Guinée.
Aujourd’hui, le temps nous donne raison. Ce que nous redoutions se concrétise. Les acteurs politiques qui ont choisi de rester proches du CNRD doivent désormais se rendre à l’évidence : aucun parti ne sera associé au processus électoral. S’ils continuent de collaborer, ils deviennent en réalité des agents du CNRD, et non des acteurs politiques », déclare-t-il.

DGE, un outil d’exclusion politique

Pour Marc Yombouno, la mise en place de la DGE symbolise une rupture avec l’esprit démocratique :

« C’est une première en Guinée qu’un processus électoral se déroule en excluant les acteurs sociopolitiques. Je parle des partis politiques et de la société civile. Au-delà du décret, vous avez vu le recensement : tout se passe sans les partis politiques, sans la société civile. Il y a eu un premier report. La date du 20 juin sera-t-elle respectée ? Personne n’est là pour corriger le tir. Tout est dirigé par une direction. Et si les élections sont confiées à une direction administrative, alors il s’agit clairement d’un recul démocratique.

Les efforts de plus de 30 ans de construction démocratique sont en train d’être démantelés petit à petit. Et pourtant, c’est un pouvoir militaire, celui du Général Lansana Conté, qui avait commencé à poser les bases de la démocratie. Voir aujourd’hui une nouvelle génération, que l’on pensait éclairée, agir à contresens de cette dynamique est regrettable. C’est un véritable recul », a-t-il ajouté.

“Nous ne ferons rien

Marc Yombouno

Interrogé sur la position que compte adopter le RPG face à cette situation, Marc Yombouno se montre catégorique : « Rien ». Il justifie cette posture par les pressions et les intimidations subies par sa formation politique.

« Vous avez vu l’attitude du RPG. Dès qu’on organise une activité, des patrouilles sont envoyées contre nous. Vous vous souvenez de l’affaire d’une déclaration usurpée, prétendument faite par nos sections officielles ? La suite a été brutale : la police et la gendarmerie ont investi notre siège et arrêté notre secrétaire permanent. Heureusement, des juges ont commencé à faire preuve d’indépendance et ont fini par le libérer, avec une simple contravention.
C’est tout. Nous ne sommes pas un parti violent. Nous observons, avec prudence, mais aussi lucidité, l’évolution du rapport de force », conclut Marc Yombouno.

Oumar Bady Diallo
Pour Africaguinee.com
Tel : (00224) 666 134 023

Créé le 16 juin 2025 12:39

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