Coyah : les « dessous » des violences à Gomboyah…

COYAH-À Gomboyah, au moins deux cents familles vivent dans l’angoisse après avoir été menacées de déguerpissement. Hier mercredi 23 avril, des heurts ont éclaté dans ce quartier de la préfecture de Coyah. Bilan, de nombreux blessés et des destructions de biens privés. Ce jeudi 24 avril 2025, lendemain de ces violences, un climat de peur régnait dans ce quartier.
Plongées dans l’angoisse et l’incertitude, les victimes ont tenu une réunion d’urgence pour faire face à la décision controversée de la famille de feu Fofana. Résolues à défendre leurs droits, elles envisagent d’emprunter toutes les voies légales possibles et appellent les autorités locales à proposer une issue adaptée.
Selon les informations recueillies sur place, le litige remonte à plus de 15 ans. Les héritiers de la famille Fofana revendiquent aujourd’hui la propriété d’un domaine qui compte plus de 250 concessions. Ce mercredi, les habitants ont été surpris par l’arrivée de jeunes armés de gourdins, marteaux et autres outils contondants. Dès leur venue, ils ont commencé à démanteler les portails des habitations et des boutiques situées dans la zone de conflit.
Saikou Amadou Barry, l’une des victimes, témoigne : « C’était aux environs de 6h30 du matin que j’ai aperçu un groupe de jeunes, accompagnés de plusieurs pick-up de la gendarmerie. Dès leur arrivée, ils ont immédiatement commencé à démanteler des installations. Ils sont entrés dans mon bar-café et ont sorti toutes mes marchandises. Ensuite, j’ai vu une autre équipe démonter les portes des boutiques voisines, qu’ils ont emportées. C’est inquiétant. Ils étaient venus l’année dernière pour nous avertir, mais cette fois-ci, il n’y a eu aucun préavis. »
Face à cette situation, les habitants ont organisé une réunion de crise ce jeudi matin. Après de longues discussions, ils ont décidé de solliciter les autorités locales pour obtenir des solutions concrètes. Thierno Sadou Bah, le chef du secteur, conteste fermement les revendications des héritiers de la famille Fofana :
« M. Fofana, de son vivant, reconnaissait que ces terrains ne lui appartenaient pas. Je suis donc surpris de voir ses enfants prétendre aujourd’hui que tout le secteur leur revient. Ils ne possèdent aucun document légal prouvant leur propriété. Nous avons tenu une réunion pour établir la vérité et avons convenu d’écouter les propositions des autorités locales. »
Sur les réseaux sociaux, plusieurs internautes font état de blessés par balle lors des affrontements entre les citoyens et les forces de sécurité. Le chef de secteur admet que des gaz lacrymogènes ont été utilisés, mais réfute l’usage d’armes à feu. Il appelle les autorités au plus haut niveau à s’impliquer pour désamorcer cette crise :
« J’en appelle au Président de la République et à ses ministres pour qu’ils prennent des mesures immédiates. Hier, j’ai vu plus de 200 jeunes armés envahir notre secteur. J’ai dû intervenir pour apaiser les tensions entre les différentes parties. »
L’affaire continue de susciter de vives inquiétudes dans la zone, et les regards sont désormais tournés vers les autorités pour un règlement pacifique et juste de ce conflit foncier.
Sayon Camara
Pour Africaguinee.com
Créé le 24 avril 2025 17:41Nous vous proposons aussi
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