Corruption, magouilles, amateurisme : Bienvenu dans « l’enfer » des citoyens en quête de la carte d’identité biométrique…

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CONAKRY- Obtenir un document officiel est devenu un vrai casse-tête pour les guinéens. Que ce soit le passeport, la carte d'identité nationale biométrique ou un extrait de naissance numérique, permis de conduire, les guinéens rencontrent toutes sortes de difficultés pour obtenir ces sésames qui attentent leur citoyenneté.

Lenteur, Corruption, amateurisme, magouilles…excusez du peu mais la liste des couacs et fausses notes est loin d’être exhaustive. Les citoyens subissent partout un véritable supplice dans l'obtention des documents officiels. Ce mercredi 07 décembre 2022, un journaliste d’Africaguinee.com, s’est rendu dans la commune de Ratoma où un centre de délivrance des extraits de naissance numérique est installé.

Dans la cour, nous croisons Sounkary Camara, venue chercher un extrait de naissance biométrique. Arrivée à l’aube dans l’espoir d’être très vite enrôlée, jusqu’à 13h, elle n’avait aucune situation claire. C’est une femme désemparée qui témoigne.

"Depuis 6h du matin je suis là mais vraiment ça ne va pas. Il est 13h mais jusqu’à présent je ne suis pas satisfaite d'abord. Je me suis inscrite mais rien n'est concret pour moi, depuis que je me suis fait inscrire sur la liste à 6h rien n'a bougé. Les autorités n'ont qu'à nous aider à résoudre ce problème parce que beaucoup de citoyens sont dans cette situation et nous souffrons énormément", nous a confié cette citoyenne.

Les citoyens en quête de ces documents officiels se heurtent à une série d’obstacles. Que ce soit à la banque où il faut faire le versement, à la mairie ou encore aux Commissariats de police, le calvaire est le même. Dans ces différents services, c'est la cohue. Les demandes ont explosé depuis l'annonce du conditionnement du paiement des salaires des fonctionnaires par la présentation de la carte d’identité nationale biométrique. Ce, à compter de mars 2023.  

Après avoir passé la moitié de la journée à la banque pour payer les frais liés à l'obtention de l'extrait de naissance numérique et la carte d'identité nationale biométrique qui coûtent à 160 mille gnf, Kandas Kourouma nous explique qu'à son arrivé à la commune de Ratoma, il a trouvé que les fiches de renseignements sont finies pour aujourd'hui. 

"Malheureusement pour moi je suis venu trouver que les fiches d’enregistrement sont finies. Là je me bats pour trouver quelqu'un qui peut m'aider à avoir une fiche pour qu'on puisse prendre mes renseignements", soupire-t-il, déçu. 

Presque désespéré, Kandas Kourouma lance un appel à l'endroit des autorités pour trouver une solution à ce problème. 

"Si l'Etat pouvait décentraliser ces services ça allait vraiment être une bonne chose pour les citoyens. Je demande également à l'Etat de prolonger un peu la date puisqu'il paraît qu'au niveau des Communes il faut attendre un mois pour obtenir l'extrait de naissance numérique et au niveau des Commissariats ça je ne sais pas d'abord. Et ils nous disent que d'ici la fin du premier trimestre de 2023 quiconque n'a pas sa carte d'identité nationale biométrique n'aura pas droit à son salaire. Donc vous voyez que le délai est très court", a-t-il lancé. 

Pourquoi il y a-t-il du retard dans l'obtention de ces documents? 

Interrogé par Africaguinee.com, le Chef service adjoint de l'Etat Civil de la Commune de Ratoma nous a expliqué quelques facteurs qui causent ce retard. Selon Aliou Souaré, la Commune de Ratoma rencontre assez des difficultés à savoir : le manque d'équipements de travail, les faux documents de certains citoyens, la non prise en charge du personnel par l'Etat.

"Il y a des gens qui viennent avec des faux papiers et ils sont nombreux. On nous dit de digitaliser ça., c'est difficile. On n'a que quatre (4) ordinateurs de saisie, un seul ordinateur pour valider tout ça, une seule imprimante qui arrive souvent à tomber en panne. Dès que tu tires 50 actes, il faut la laisser se refroidir au moins 1h de temps pour reprendre la situation. Le citoyen qui arrive est très pressé", nous a expliqué Aliou Souaré avant de revenir un autre problème, tout aussi sérieux.

"Malheureusement si on arrive à faire une erreur, la technique installée ne permet pas à un officier de l'état civil de corriger une erreur si petite soit-elle. Pour corriger une erreur, il faut faire une randonnée d'un mois, deux mois, trois mois, il y en a même des gens qui ont déposé ici ça fait six (6) mois pour corriger une simple lettre sur leur nom mais les dossiers sont toujours bloqués au commissariat, ils n'ont pas corrigé", a expliqué Aliou Souaré tout en ajoutant que le personnel qui fait se travail à la commune de Ratoma n'est pas pris en charge par l'Etat. 

Dossier à suivre ! 

Oumar Bady Diallo 

Pour Africaguinee.com 

Tel : 00224 666 134 023 

Créé le 8 décembre 2022 10:07

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