Conakry : « près de 2000 enseignants privés de salaires », selon un syndicat…
CONAKRY-Le secteur éducatif Guinéen risque de connaître cette année encore des perturbations. Près de 2000 enseignants ont été privés de salaires à Conakry, pour le mois de janvier. Mais il n’y a pas que ça ! Parce que le paiement des primes d’incitation fait également des grincements de dents. Un préavis de grève a déjà été déposé depuis le 25 janvier dernier.
« Une mission est venue faire un recensement des enseignants en une seule journée et par regroupement des travailleurs. L’information n’a pas été largement diffusée chez les enseignants alors que certains n’étaient même pas à Conakry. Lorsque les gens ont été informés, la journée suivante quand beaucoup de travailleurs sont venus, ils ont arrêté le processus. Pourquoi l’ont-ils fait alors que le recensement n’était pas fini ? C’est une façon de créer une crise. Ils ont dit qu’ils vont revenir. Chose qui n’a jamais été faite. Donc c’est tous ces enseignants, les 1800 qui sont à Conakry se retrouvent au mois de janvier avec des bulletins sans salaires. Voilà les conséquences d’un recensement biaisé. Quand vous prenez la DCE de Ratoma, même le DG ressources humaines qui était avec la mission son nom ne se retrouve pas ainsi que d’autres et moi-même le secrétaire général adjoint du SNE. Cela démontre encore le mauvais travail des agents recenseurs », a dénoncé le secrétaire général adjoint du SNE.
Selon lui, sur certains bulletins, c’est marqué soit abandon, ou position inconnue, désertion, ou décédé alors qu’ils (les enseignants, NDLR) sont en situation de classe.
Lire aussi-Dr Bano adopte la fermeté face aux enseignants : "Ils peuvent aller en grève…"
« Plus de 1000 enseignants se retrouvent dans cette situation à Conakry. Voilà autant de problèmes qui nous dérangent et tenons à ce qu’ils soient réglés. C’est pourquoi d’ailleurs nous avons déposé le 25 janvier un préavis de grève au niveau des autorités concernées. Et à l’expiration de ce préavis, si nos problèmes ne sont pas résolus, nous allons déposer un avis de grève » menace le syndicaliste.
Il révèle aussi que des milliers d’enseignants n’ont pas reçu non plus leurs primes d’incitations sur l’ensemble du territoire. C’est pourquoi, le SNE promet de se faire entendre.
« Nos revendications concernent tout le pays. C’est par rapport au paiement des primes parce qu’il faut savoir déjà qu’il y a des retards par endroit jusqu’à 5 mois. Contrairement au protocole d’accord signé en janvier 2020 qui donne droit à une prime à tout enseignant en situation de classe.
A ce jour, il y a 4 mois d’arriéré à des endroits et 5 mois à d’autres. Il y a aussi des enseignants en situation de classe qui ne bénéficient pas de ces primes. Le protocole d’accord demandait le versement des primes et de rehausser les primes des responsables scolaires parce qu’ils ne bénéficient pas de primes d’incitations. Il y a aussi une subvention pour les écoles primaires et secondaires qui était prévue. A ce jour, ces primes ne viennent pas. Pour nous, SNE, un protocole d’accord est signé pour être appliqué. Ces derniers temps, nous constatons une réticence ou un manque de volonté dans l’exécution de ce protocole sinon, il n’y a pas de raison de rester 4 mois sans que ces primes ne soient payées » dénonce M. Boucariou Sow.
Interpelé par Africaguinee.com, sur ces différentes récriminations, le ministre Bano Barry s’est dédouané indiquant que le ministère de l’Education nationale ne paie pas les salaires des enseignants. « Allez y demander aux ministères du Budget, des Finances et à la Fonction publique pourquoi ces enseignants ne sont pas payés ? Moi, je ne sais pas. Le Mena n’engage pas à la fonction publique et ne paie pas à la fin du mois. Ce qui se passe en classe, la formation des enseignants, le contenu de l’enseignement relèvent de notre responsabilité », a-t-il martlé.
Dossier à suivre…
Siddy Koundara Diallo
Pour Africaguinee.com
Créé le 1 février 2021 10:23