Centre de la Guinée: risque de violences ce lundi à Dabola…
DABOLA- L’arrêt de l’usine d’huilerie de Dabola risque de créer des violences dans cette préfecture située au centre du pays. Depuis quelques jours les installations de cette unité industrielle sont actuellement en train d’être démontées.
Une situation qui inquiète les travailleurs de l’usine qui accusent l’Etat guinéen de n’avoir pas honoré sa part du contrat vis-à-vis de son partenaire français dans l’achat et la production de l’arachide. Au moins 200 emplois sont menacés aujourd’hui alors que le partenaire français a décidé de se retirer.
« L’huilerie de Dabola est en train d’être fermée. Ça fait au moins 5 ans COUPEOLE a récupéré l’usine. Le propriétaire c’est Monsieur Castel. Dans la convention il était prévu que l’Etat guinéen accompagne Castel dans l’installation et le fonctionnement de l’usine. Chaque année le directeur de l’usine cherche à joindre la présidence parce que l’usine n’a pas suivi la procédure normale d’octroi qui voudrait que ça passe par le gouvernement. C’est la présidence qui gère. A chaque fois qu’il y a des problèmes la présidence envoie des conseillers mais sans suite. Donc pendant les 5 ans, seulement Castel finance l’achat et la production de l’usine l’Etat n’honore pas son engagement. Finalement ils ont dit si l’Etat ne paye pas sa part cette année ils vont fermer et démonter l’usine. Depuis le début de l’année 2018, il y a eu des négociations avec de nouvelles conventions dont seuls les responsables peuvent vous donner le contenu. L’Etat devrait s’acquitter de quelques choses pour faciliter le fonctionnement de l’usine. Ce qui n’a pas été respecté jusqu’à nos jours. Et la semaine passée, le directeur de retour de Conakry a signifié aux travailleurs qu’il a reçus des instructions de fermer l’usine et de la démonter. Le démontage a déjà commencé ce qui fait qu’il y a trop de bruits ici », a confié un employé de l’usine qui indique que des lettres ont été adressées à cet effet à la préfecture, à la mairie, la jeunesse et la société civile pour information.
La fermeture de cette unité industrielle va plonger cette préfecture dans le chômage. Plus de 200 emplois sont menacés aujourd’hui. « Nous sommes plus de 200 employés directs et indirects à faire fonctionner l’usine en plein temps, des employés journaliers qualifiés et non qualifiés. Il y a aussi ceux qui travaillent aux champs d’expérimentation. Nous sommes au minimum 200 employés » a expliqué notre interlocuteur.
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Depuis cette annonce la jeunesse de Dabola a déposé des lettres chez les autorités leur demandant d’honorer leur part du contrat afin de sauver les emplois. Des rencontres ont eu lieu avec la société civile, une brève marche a été effectuée ce vendredi devant la mairie.
Le president de la délégation spéciale de Dabola Aboubacar Sidiki Koulibaly, a été retenu ce vendredi à son bureau par une foule en colère exigeant la reprise du travail.
« Ce vendredi la population de Dabola est venue à mon bureau mettre des cadenas sur les portes, pour demander la reprise de l’usine. Ils réclament que l’Etat honore sa part. Je n’ai pas vu la convention mais d’après les informations reçues, l’Etat devrait 8 milliards GNF au groupe Castel. Ils demandent aussi l’exonération de l’usine des taxes et impôts. Mais ils ont presque tout démonté, je ne pense pas que ça pourrait être remis facilement. Les populations menacent de protester si rien n’est fait d’ici lundi », explique le maire de la commune.
Des travailleurs de l’usine ainsi que les populations de Dabola menacent de barricader la route nationale menant d’une part à Mamou et d’autre part à Kouroussa si une solution n’est pas trouvée pour la reprise des activités de l’usine.
A suivre…
Alpha Ousmane Bah
Pour africaguinée.com
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Créé le 20 mai 2018 20:20
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