Cellou Dalein Diallo : « Ceux qui sont fatigués de la lutte peuvent se reposer… ou partir à la soupe »

CONAKRY- C’est un leader politique « déterminé » qui s’est adressé ce samedi 12 avril 2025 à ses partisans. Cellou Dalein Diallo qui vit en exil depuis plus de 2 ans a dit à qui veut l’entendre qu’il n’est pas prêt à « abdiquer » dans sa lutte politique. Il invite ceux qui sont « fatigués » à se reposer ou à aller « dans la soupe », mais de laisser l’UFDG tranquille.

Certes, notre objectif est d’accéder au pouvoir, car c’est le meilleur moyen de disposer des leviers nécessaires pour transformer la Guinée. Mais, en attendant, nous luttons pour exiger le respect des règles établies, des droits humains, des libertés fondamentales, des principes démocratiques et de l’État de droit. Notre combat s’inscrit contre toutes les pratiques contraires à ces valeurs. Nous voulons que les Guinéens puissent exercer pleinement leurs droits et libertés, y compris celui de choisir librement leurs dirigeants, que ce soit au niveau local, législatif ou exécutif”, a indiqué le président de l’Union des forces démocratiques de Guinée.

Cellou Dalein a rappelé que lui et ses militants ont soutenu les militaires (CNRD) lorsqu’ils ont pris le pouvoir le 5 septembre 2021. Un soutien qu’il assume tout en donnant les raisons. “Nous l’avons fait parce qu’ils avaient énoncé une vision conforme à nos aspirations”, a-t-il martelé. A l’époque, rappelle l’ancien premier ministre, le président Mamadi Doumbouya avait pris des engagements:

N’avaient-ils pas promis de mettre fin à l’instrumentalisation de la justice, au piétinement des droits et libertés des citoyens ? N’avaient-ils pas annoncé qu’ils organiseraient rapidement le retour à l’ordre constitutionnel en remettant le pouvoir à celui que le peuple aurait librement choisi ? N’avaient-ils pas affirmé que la justice et le droit seraient leur seule boussole dans l’action publique ? Aujourd’hui, après trois ans et demi d’exercice du pouvoir, quel est le constat ?

La réalité est bien différente des engagements solennels pris lors de la prise de pouvoir et des dispositions de la charte de la transition. Cette charte stipule clairement, dans ses articles 8 et 19, qu’aucune situation d’exception ne saurait justifier la violation des droits humains”, ajoute l’ancien premier ministre.

Le tout premier droit de l’homme, c’est le droit à la vie, observe Cellou Dalein Diallo, soutenant que plus de soixante jeunes ont été tués sur l’axe. « Ils n’ont bénéficié ni de justice, ni de compassion, ni même de la moindre enquête pour identifier, juger et sanctionner les auteurs et commanditaires de ces crimes, comme l’exige pourtant la loi”, a-t-il dénoncé.

Le leader de l’UDFG pointe aussi les disparitions forcées des voix critiques. “ Où sont aujourd’hui les Marouane Camara, Foniké Menguè, Sadou Nimaga, Billo Bah ? Aujourd’hui, nul d’entre nous ne sait si ces messieurs sont vivants ou morts”.

Considéré par certains comme l’opposant au régime actuel en Guinée, Cellou Dalein Diallo dit qu’il n’est pas contre lesn autorités de la transition, mais contre des pratiques qui privent les guinéens de leur droit.

On n’est pas contre une personne. On est contre des pratiques liberticides qui privent les Guinéens de leurs droits : le droit à la vie, le droit à la liberté d’expression, d’association, de réunion (…). Avant d’accéder au pouvoir, nous avons décidé de juger le respect des droits, des libertés, des engagements, conformément au discours décliné lors de la prise du pouvoir et conformément aux dispositions de la Charte de la transition. C’est ça, l’UFDG. Ceux qui sont fatigués de défendre ces valeurs, comme Fodé Oussou l’a souligné dans son allocution, peuvent partir. Nous sommes des libéraux”, a-t-il insisté.

Cette prise de parole de Cellou Dalein intervient dans un contexte où son parti fait face à des dissensions. Des cadres fidèles à lui depuis des années ont jeté l’éponge en rejoignant le pouvoir en place. Ce n’est pas grave, estime l’ancien premier ministre. Ils sont libres d’aller à la soupe, affirme M. Diallo.

Nous sommes pour la liberté de choix. C’est pour ça que nous voulons que les citoyens choisissent leurs dirigeants. Mais chaque homme est libre de choisir. Ceux qui ont conduit ce combat avec nous jusqu’à maintenant, s’ils sont fatigués, s’ils pensent qu’il faut aller à la soupe, ou aller ailleurs, ou se reposer, eh bien qu’ils le fassent et qu’ils nous laissent tranquilles. Nous sommes des hommes de conviction, des hommes d’honneur, et nous nous battons pour la Guinée. Pas pour une entité donnée, pas contre un parti, pas contre un homme, mais contre toutes les mauvaises pratiques que nous avons vécues et qui étaient contraires, comme on l’a rappelé, aux engagements de la junte, qui veut aujourd’hui confisquer le droit des citoyens ».

A suivre !

Mamadou Yaya Bah

Pour Africaguinee.com

Créé le 12 avril 2025 17:00

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