Bruxelles : retour sur les tensions lors d’une manifestation pro-CNRD

BRUXELLES – Une manifestation organisée en soutien aux acquis du CNRD, le régime militaire en place en Guinée, a dégénéré en heurts entre partisans du pouvoir de Conakry et militants des Forces vives de Guinée. Selon des sources contactées par Africaguinee.com, plusieurs personnes ont été arrêtées ce samedi 31 mai 2025.

Initiée par le Comité de soutien à la vulgarisation des acquis du CNRD et soutenue par l’Ambassade de Guinée, la manifestation visait, selon les organisateurs, à exprimer l’attachement de la diaspora guinéenne aux idéaux de paix, de stabilité et de développement durable portés par le Général Mamadi Doumbouya. Dans ce cadre, l’Ambassade avait invité les ressortissants guinéens à y participer massivement, dans un “esprit d’unité, de civisme et de discipline”.

« L’ambassade de Guinée a appelé l’ensemble des Guinéens pour célébrer les acquis du CNRD. Nous sommes Guinéens, donc nous avons répondu en tant que membres des Forces vives de Guinée. Évidemment, nous étions habillés en rouge, et nous avons essayé de canaliser nos manifestants. Les gens étaient à l’écoute. Malheureusement, il y a eu quelques débordements, surtout de leur côté. L’activiste Nabilaye Kamara a été agressé, tout comme le coordinateur du FNDC-France. Ce sont des faits qu’on ne peut nier. D’autres agressions ont également eu lieu, que nous mentionnerons plus tard », a expliqué Aliou Baldé, vice-coordinateur des Forces vives (antenne Belgique)..

Selon lui, aucun blessé n’a été enregistré. « À la fin de la manifestation, nous avons demandé à tous ceux qui étaient avec nous de rentrer. La police a contrôlé tout le monde. Nous sommes partis un à un, sans incident. Après notre départ, je ne sais pas s’il y a eu d’autres accrochages. Jusqu’à présent, rien ne m’a été signalé. Il n’y a pas eu d’incident majeur », a-t-il assuré.

De son côté, Mohamed Lamine Souaré, coordinateur des Forces vives en France, confirme qu’il y a eu une arrestation. Il s’agirait d’une personne ayant un antécédent avec la police.

« Je peux confirmer qu’il y a eu une arrestation. La personne était avec nous, venue manifester, mais elle avait un antécédent. On nous a empêchés de manifester, confinés dans un cercle. À un moment, la tension est montée. La manifestation était autorisée jusqu’à midi. À la fin, il y a eu des contrôles d’identité, ce qui est normal. Parmi plus d’une centaine de personnes, une seule a été interpellée suite à un signalement sans lien avec la manifestation. Elle était recherchée. Une équipe suit actuellement la procédure pour comprendre les raisons exactes de son interpellation », a-t-il déclaré.

Il affirme également avoir été victime d’une agression. « J’ai été étranglé, j’ai subi une violence physique. Heureusement, la police est intervenue et a pu sauver certaines personnes des deux côtés », a confié Mohamed Lamine Souaré.

Pour le vice-coordinateur des Forces vives antenne Belgique, il n’est pas question de laisser les partisans du Général Mamadi Doumbouya manifester sans réaction.

« S’ils essaient encore, nous serons là pour dire non. Ici, nous sommes dans un État de droit, où la liberté d’expression est garantie. Pour nous, les acquis du CNRD, ce sont : les 67 jeunes tués sur l’Axe, les morts dans le stade du 3 avril de N’zérékoré, les enfants décédés dans une fosse à l’aéroport de Labé, nos amis disparus comme Fonikè Menguè, Billo Bah, Habib Marouane Camara, les prisonniers politiques injustement incarcérés, dont Aliou Bah. Voilà les acquis du CNRD, et rien d’autre », a-t-il dénoncé.

Ce responsable des Forces Vives prévient que leur mobilisation ne faiblira pas. « Ils continuent à détourner les ressources. On voit tout ce qui se passe : les scandales à la Banque centrale, aux impôts, aux finances… C’est cela, les acquis du CNRD. Et nous, nous ne nous tairons pas. Il est hors de question qu’ils viennent faire leur propagande sur le continent européen. Partout où ils iront, nous serons là. Aujourd’hui, c’est toute l’Europe qui s’est mobilisée », a ajouté Aliou Baldé. 

Interrogée sur cette affaire, une source diplomatique basée à Bruxelles a tenu à préciser que ce n’est pas l’ambassade de Guinée en Belgique qui a organisé cette manifestation en faveur du CNRD. Selon ce diplomate en poste à l’ambassade, celle-ci a été invitée par les organisateurs en tant qu’autorité guinéenne de la place.

« L’ambassade n’est pas organisatrice de cet événement. Nous avons publié un communiqué sur la page Facebook officielle de l’ambassade. En tant qu’autorité ici, nous avons été invités, et nous y avons pris part à ce titre. Dans le communiqué, publié à la veille de l’événement, nous avons appelé les citoyens qui souhaitaient y participer à le faire de manière pacifique. Nous y avons également mentionné les organisateurs, une coalition de mouvements de soutien. En tant qu’ambassade, nous avons été conviés pour apporter notre soutien, c’est tout. Cette précision est importante.

Alors, l’événement lui-même s’est déroulé dans une folle ambiance. Il y avait une ferveur jusqu’à la fin. Le rassemblement a eu lieu de 10h à midi. Tout s’est bien passé », a affirmé notre informateur, qui a néanmoins signalé des incidents entre les manifestants pro-CNRD et des partisans des Forces Vives de Guinée.

« L’incident s’est produit à quelques mètres de là, à l’intérieur même du périmètre de la manifestation. Des individus ont agressé des dames qui se rendaient au rassemblement. Nous avons vu cette dame, agressée alors qu’elle venait prendre part à l’événement. Ces incidents ont eu lieu en marge du rassemblement, mais n’ont pas eu d’impact sur son déroulement. Globalement, tout s’est bien passé. Des images ont circulé laissant croire que le rassemblement a été perturbé. Non, il n’y a pas eu de perturbation. Un dispositif de sécurité efficace permettait de bien encadrer la manifestation. Ce sont des individus postés aux alentours qui ont tenté de perturber, mais ils ont été empêchés par la sécurité. C’était un groupuscule de personnes », a précisé notre source, avant de dresser le bilan de ces incidents.

« Il y a eu sept arrestations et quatre agressions, dont une femme enceinte et un journaliste, lors des incidents survenus en marge du rassemblement, constatés à la fin de l’événement. Les personnes arrêtées doivent comparaître devant un juge dès ce lundi, mais les autorités guinéennes ont demandé leur libération, car ce sont des Guinéens », a conclu notre informateur.

L’ambassade compte publier un communiqué pour revenir sur les incidents survenus lors de cet événement.

A suivre!

Oumar Bady Diallo 

Pour Africaguinee.com 

Créé le 1 juin 2025 16:43

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