Bah Oury : « Nous devons prendre les mesures qu’il faut pour protéger l’intégrité territoriale de la Guinée… »
CONAKRY-Le Premier ministre Amadou Oury Bah s’est exprimé ce mercredi 20 novembre 2024 sur les défis sécuritaires auxquels la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) fait face. Le chef du Gouvernement qui présidait le lancement du Centre National de Coopération, du Mécanisme d’Alerte Précoce et de Réponse aux Risques Sécuritaires de Guinée, a touché du doigt de nouveaux phénomènes qui assaillent la sécurité des États. Il appelle à une coopération accrue entre les institutions pour relever les défis actuels.
« Pour ceux qui ne le savent pas, la CEDEAO a accompagné la Guinée pendant les périodes où, à priori, le pays était suspendu, en finançant le centre d’alerte précoce de Guinée qui a continué, malgré tout, son activité », a confié le Premier ministre.
Bah Oury rappelle que l’espace CEDEAO a connu un profond bouleversement dans les années « 90 » début de l’an « 2000 ». Mais vaille que vaille, explique-t-il, la Guinée a maintenu sa stabilité et a été pour beaucoup de citoyens ouest-africains, un pays de terre d’asile. Aujourd’hui, l’épicentre du conflit est allé vers le Sahel, observe le chef du Gouvernement.
« Pour le moment, nous n’avons pas enregistré de manière significative un afflux de réfugiés liés à ce conflit dans notre territoire. Néanmoins, nous restons très attentifs à l’évolution de la situation. Surtout dans le pays frère qui est le Mali, où d’or-est-déjà des commissions mixtes accompagnées par l’ONU droits de l’homme travaillent de part et d’autre des frontières à maintenir un climat de concorde et de coopération entre les communautés et les collectivités locales de la Guinée et du Mali pour maintenir un environnement de paix et de stabilité. Donc, de ce point de vue, c’est très important de se rendre compte que l’existence du centre d’alerte précoce est d’une pertinence et d’une aptitude de manière très particulière dans le contexte aujourd’hui », a-t-il déclaré.
Selon Bah Oury, si hier les conflits étaient liés à des questions de compétition pour le pouvoir, aujourd’hui la sous-région fait face à des périls nouveaux, ayant pour noms : migration clandestine, catastrophes naturelles, changements climatiques et autres risques. Ce qui amène à être toujours en alerte pour être en capacité de répondre aux crises, affirme le Premier ministre.
« En tant que premier ministre, chef du gouvernement, dès le début de ma fonction, le Centre a été un allié avec lequel j’ai travaillé pour apporter des éléments de réponse à des crises que nous avons vécues récemment. C’est pour dire que l’existence de ce centre est devenue une réalité et en plus c’est une nécessité pour encourager le renforcement de tous les centres d’alerte précoce sur l’ensemble de l’Ouest africain », indique le chef du Gouvernement. Il encourage à travailler de concert pour trouver le pont entre la CEDEAO et le système des Nations Unies, parce qu’aujourd’hui, dit-il, la réduction des risques catastrophiques nécessite des apports accrus pour faire face à des catastrophes qui peuvent être d’une ampleur assez importante.
« Je ne le souhaite pas, mais mieux vaut prévenir que guérir. Donc les renseignements vont au-delà de l’aspect sécuritaire, parce que c’est devenu transversal et c’est très important pour nous de le souligner. Le gouvernement guinéen, avec le leadership du Général Mamadi Doumouya, a très tôt mesuré l’importance de soutenir et d’accompagner le développement de l’initiative et de la structure pilotée par le Colonel Diakité. La question de la paix et de la sécurité est pendante. Nos voisins de l’autre côté se retrouvent dans des situations particulièrement difficiles et ça nous inquiète. Nous ne sommes pas indifférents à ce qui se passe.
Nous devons par conséquent prendre les mesures qu’il faudrait prendre pour prévenir, protéger l’intégrité territoriale de la Guinée, anticiper sur certains risques. Non pas pour se protéger et dire tant pis pour les autres, mais d’abord se protéger, consolider la stabilité et la paix en Guinée, pour que dans un second temps, on puisse contribuer plus efficacement à restaurer et à rétablir la paix et la sécurité chez les voisins », a martelé Bah Oury, tout en encourageant la coopération avec la CEDEAO et avec l’ensemble des partenaires pour être encore mieux préparés pour assurer la prévention de tous les risques liés à ce qui peut impacter la sécurité et la vie des populations.
Nous y reviendrons !
Oumar Bady Diallo
Pour Africaguinee.com
Créé le 20 novembre 2024 17:37