Alpha Condé : « beaucoup de gens ne se comportent pas en guinéens… »

Alpha Condé, président de la République de Guinée

CONAKRY-Apparemment le Président Alpha Condé "en avait gros sur le cœur". Ce vendredi face aux services de polices et gendarmerie, le chef de l'Etat est revenu sur les récents évènements qui ont secoué le pays.

Le vainqueur déclaré de la présidentielle du 18 octobre, a pris la défense des services de sécurité alors que ceux-ci sont accusés notamment par Amnesty International de trier à bout portant sur des civils. Dans un ton ferme, le président Condé prévient que l'autorité de l'Etat va désormais s'exercer dans toute sa plénitude.  Ce n'est pas tout.

Il a aussi flétri les casses de certains biens publics. Selon lui, certains se comportent comme des non-guinéens. Promettant de renforcer davantage les moyens d'interventions de la police et de la gendarmerie, il prévient que tous les nids de bandits seront nettoyés. Africaguinee.com vous propose en vrac l'intégralité de son intervention devant la police anti-émeute et la gendarmerie.

Face à la Police

"On a raconté beaucoup d’histoires sur nos forces de sécurité, nous avons toujours dit que beaucoup de personnes tuées ne sont tuées par nos forces de sécurité. Aujourd’hui nous avons assez de cas, beaucoup de militaires alités que j’ai eu l’occasion de voir ont reçu des chevrotines. Je ne crois pas que l’armée utilise des chevrotines mais la vérité finira toujours par éclater. Aujourd’hui, nous avons arrêté des gens qui s’habillent en uniformes de policiers ou de militaires pour tirer (…), nous allons nettoyer tous les nids de bandits, tous les quartiers de Conakry doivent être désormais les mêmes. Il n’y aura plus de zones de NON droit. L’axe doit être comme n’importe quel endroit, il faut que les gens sachent maintenant que l’autorité de l’Etat va s’appliquer, nous avons été assez patients.

Mais nous ne pouvons accepter que des gens s’en prennent à nos FDS pour les blesser inutilement. Ça c’est un but  (…), nous savons très bien que la Guinée est victime de sa volonté de défendre sa souveraineté. Cela n’a pas commencé par moi, la Guinée a été le seul pays à dire NON en 1958. La seule différence est que moi je suis intellectuel et économiste et je veux que le pays se développe. C’est ce qui ne plait pas à tout le monde. Mais vous pouvez être certains que la Guinée ira de plus en plus de l’avant.

Nous allons d’avantage doter nos forces de défense et de sécurité. Mais j’ai été très clair aussi puisque j’ai dit à vos chefs que vous devez faire un maniement civilisé, c’est-à-dire quand vous sortez de ne pas être armés et d’utiliser les armes non létales, c’est-à-dire les grenades lacrymogènes. J’ai beaucoup insisté sur cela.

Nous sommes un pays démocratiques où les manifestations sont autorisées. Mais en Guinée ce ne sont pas des manifestations puisque ceux qui viennent ont avec eux des gourdins, des couteaux et des fusils de chasse pour provoquer. C’est dur pour vous parce que vous avez perdu assez de vos camarades, c’est la même chose pour l’armée et pour les gendarmes. Mais notre pays évolue dans le bon sens et ça ne plait pas à tout le monde mais nous défendrons contre vents et marrées notre indépendance. Jamais nous ne demanderons l’avis d’un pays pour ce que nous devons faire.

On ne peut pas s’attaquer à un train, nous avons amené du courant, comment on peut casser des poteaux (…), beaucoup de gens ne se comportent pas en guinéens. Mais je vous assure que l’autorité de l’Etat va s’imposer, nous n’allons plus accepter la pagaille. Nous allons prendre toutes les dispositions pour que la route le prince soit aussi sûre que l’autoroute. Donc je suis venu vous encourager à continuer mais à toujours utiliser les grenades lacrymogènes et des camions à eau. Ce sont des moyens de suivre les manifestations. En aucun cas vous ne devez porter des armes.

Nous avons arrêté beaucoup de personnes même ceux qui ont attaqué le train. Le droit de manifester est un droit sacré mais le droit de protéger les citoyens et leurs biens est  aussi un droit sacré. Je vous encourage et vous félicite dans votre travail. Nous allons continuer à vous accompagner, améliorer vos équipements et vos conditions de travail. Le gouvernement est derrière vous mais seulement nous vous demandons de faire toujours une action civilisée à l’égard des manifestants. Nous allons faire en sorte qu’aucun manifestant ne s’attaque aux forces de l’ordre avec des flèches, des fusils de chasse ou des gourdins avec des pointes. Nous vous donnons cette garantie (…), mais il est extrêmement important que comme la confiance existe entre l’armée et le peuple, que cette même confiance règne entre le peuple et les forces de sécurité, c’est-à-dire CMIS et police.

Gendarmerie

J’ai décidé ce matin de rendre visite au camp Alpha Yaya , la CMIS et à la gendarmerie pour vous féliciter d’abord des progrès qui ont été fait depuis la réforme que nous avons entamé mais surtout aussi pour votre professionnalisme pour vous dire que vous avez le soutien total du gouvernement. Nous avons toujours insisté près de vos chefs que le maintien d’ordre doit se faire de façon civilisée. Bien sûr nous savons que les manifestations ici ne sont pas de manifestations mais des émeutes. On a accusé les forces de l’ordre mais la vérité finie par toujours triompher. La Guinée est victime de son esprit d’indépendance, la défense de sa souveraineté (…), en 1958 la Guinée a dit NON, le président Lansana Conté lui a dit qu’il s’occupe des militaires, je ne suis pas instruit, aux cadres de développer le pays. Nous savons pourquoi le pays n’a pas été développé. Même       le président Conté a défendu la souveraineté de l’Etat, nous ne prendrons jamais d’ordre dehors.

Le seul qui peut le faire c’est le peuple de Guinée et nous travaillerons avec nos frères africains de la CEDEAO et de l’Union Africaine. Donc je suis venu vous voir pour vous encourager et vous féliciter. Mais en disant aussi que vous êtes au service du peuple (…), la valeur d’un officier dépend d’abord de la façon dont il se préoccupe des conditions de vie  de ses soldats. Donc je demande aux officiers de veiller aux conditions sociales des soldats. Pour qu’un soldat puisse obéir à un chef il faut qu’il se rende compte que son chef se préoccupe de ses conditions concrètes sociales de vie.

Le gouvernement est derrière vous et nous sommes derrière vous. Je suis venu vous dire de façon très claire que l’autorité de l’Etat va s’appliquer, le droit de manifester est un droit sacré mais celui de protéger la vie et des biens des citoyens est un droit aussi plus sacré. Nous n’allons plus permettre qu’on s’attaque aux pauvres citoyens ou qu’on les blesse, désormais la loi va s’appliquer. L’Etat va montrer effectivement qu’il y’a un Etat et qu’on acceptera plus le désordre dans le pays".

Une synthèse de Bah Boubacar Loudah

Et Bah Aissatou

Pour Africaguinee.com

 

Créé le 31 octobre 2020 13:45

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