Accord mines contre infrastructures : l’ambassade de Chine apporte des précisions sur les 20 milliards de dollars

CONAKRY – En septembre 2017, la Guinée et la Chine ont signé un accord-cadre prévoyant un financement de 20 milliards de dollars pour le développement des infrastructures, en contrepartie des revenus tirés du secteur minier. Ce décaissement progressif doit s’étendre jusqu’en 2036. Huit ans après la signature de cet accord, où en est-on réellement dans son exécution ?

À cette question, MAO Shanshui, troisième secrétaire à l’ambassade de la République populaire de Chine en Guinée, a apporté des éclaircissements lors d’un forum avec la presse locale, tenu le 28 mai dernier à Conakry.

Selon lui, cet accord a déjà permis la réalisation de plusieurs infrastructures routières, au bénéfice des populations guinéennes :

« La construction de la route Conakry-Dabola et le bitumage de plusieurs voiries dans la capitale ont considérablement amélioré les conditions de circulation en Guinée », a-t-il rappelé.

Cependant, M. MAO tient à nuancer la compréhension du montant annoncé :

« Le chiffre de 20 milliards de dollars représente un objectif commun que la Chine et la Guinée souhaitent atteindre ensemble. Ce n’est pas une somme fixe ou garantie », a-t-il précisé.

Il explique que le volume réel des financements dépend directement des recettes fiscales issues des projets miniers inclus dans le cadre de l’accord :

« Cela varie en fonction de l’évolution de l’exploitation minière », a-t-il ajouté.

Toujours selon lui, les discussions se poursuivent entre le consortium bancaire chinois et les départements compétents guinéens pour identifier de nouveaux programmes à financer dans le cadre de cette coopération bilatérale.

« L’objectif reste d’apporter davantage de bonheur à la population guinéenne », a conclu le diplomate.

Pour mémoire, en septembre 2023, Amadou Oury Bah, actuel Premier ministre, s’était interrogé sur l’état d’avancement de cet accord. Lors d’une assemblée générale de l’Union des Démocrates pour la Renaissance de la Guinée (UDRG), le parti qu’il dirige, il avait déclaré :

« Nous devons nous poser des questions sur ce qu’est devenu l’accord-cadre sino-guinéen de 20 milliards de dollars censés financer les infrastructures en contrepartie de ressources naturelles. Pourquoi, par exemple, l’axe routier Hamdallaye–Cimenterie, qui nécessite 300 millions de dollars, n’est-il pas pris en charge dans ce cadre, et faut-il recourir à un autre financement ? »

Reste à savoir si les éclaircissements du diplomate chinois suffiront à dissiper les interrogations du Premier ministre. 

 

Siddy Koundara Diallo 

Pour Africaguinee.com

Créé le 7 juin 2025 09:48

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