Alpha Condé, Bonkoungou et Ebomaf : les « vérités crues » de Kaba Guiter…

Ansoumane Kaba, PDG du Groupe Guiter

CONAKRY-Le Président Directeur Général du Groupe GUITER SA a brisé le silence ce jeudi 7 octobre 2021. Après la sortie médiatique de Mahamadou Bonkoungou, Président Directeur Général d'EBOMAF, qui dit avoir été « grugé » par l’Etat guinéen dans un projet routier de grande envergure, M. Ansoumane Kaba dit « Kaba Guiter » est sorti de ses gonds aujourd’hui pour livrer sa part de vérité dans cette affaire qui continue de faire couler beaucoup d’encres et de salives. C'était lors d'une conférence de presse à Conakry.

Ce grand entrepreneur guinéen des BTP s’estime avoir été diffamé à tort par M. Bonkoungou qui, selon ses dires,  a raconté des « contre-vérités », voire de « gros mensonges » dans un show médiatique dont le but visait, à en croire à M. Kaba, vraisemblablement à porter atteinte au sérieux, à la crédibilité et à l'honneur de plusieurs hautes personnalités guinéennes, dont le Président déchu, ainsi qu'à la Société GUITER SA.
« Venant de la part de celui que la Société GUITER SA considérait jusque-là comme un partenaire de circonstance dans des Projets de Réhabilitation et de Construction des tronçons routiers Kankan – Kissidougou et Kankan – Mandiana est simplement inadmissible, choquant, voire totalement intolérable », a entamé le conférencier. Laissant le soin aux nouvelles autorités guinéennes d'instruire au besoin des audits en vue de clarifier les choses dans cette affaire, le Président Directeur Général de la société Guiter a cependant estimé qu’il était urgent de rétablir certaines « dénonciations calomnieuses ».

Des relations entre la Société GUITER SA et EBOMAF…


« Nous disons que le PDG de GUITER SA a fait la connaissance de M. Mahamadou Bonkoungou à travers la plus Haute personnalité du pays déchue (Alpha Condé, Ndlr). Laquelle lui a demandé de bien vouloir accompagner EBOMAF dans la réalisation des Projets susmentionnés qui lui tenaient à cœur. C'est ainsi qu'après de nombreux déplacements, les travaux techniques préliminaires réalisés sur le terrain avec le concours de toutes les parties, précédés bien entendu des démarches administratives, une entente librement consentie a été conclue entre GUITER SA et EBOMAF SA à Ouagadougou en vue de la mise en place d'un Groupement », a révélé le PDG de Guiter dans sa conférence de presse.

Dans ledit Groupement, a-t-il dit, 49% des parts revenaient à la première (GUITER SA) et 51% à la seconde (EBOMAF SA). Selon lui, contrairement aux allégations mensongères du sieur Mahamadou Bonkoungou, à la signature du premier Contrat respectivement de 305 millions d'euros pour le tronçon Kankan – Kissidougou et 184 millions d'euros (tout taxe) pour celui de Kankan Mandiana, les compétences de GUITER en matière des BTP n'étaient plus à démontrer sur le terrain.

« Un premier grand projet Macenta- Konsankoro concrétisé sur financement USAID en 1995 était là depuis pour en témoigner éloquemment. En 2013 à la rencontre avec Ebomaf, GUITER SA évoluait déjà sur le terrain depuis 24 longues années, et aujourd'hui nous avons à 32 ans d'existence. Dieu merci. Quand nous exécutions notre premier projet, Ebomaf faisait le commerce entre le Chine et le Burkina pour le commerce d’équipements informatiques », selon le PDG de Guiter SA.
Différends nés au sein du Groupement EBOMAF SA – GUITER SA…

Le premier grand différend entre EBOMAF SA – GUITER SA est né de la fixation des volumes de travaux détaillés par tronçon, explique M. Ansoumane Kaba. GUITER SA s'étant rendu compte d'une tentative flagrante de surfacturation, a exigé de son partenaire de circonstance de revoir ces volumes à la baisse, étant donné que les prix unitaires étaient compétitifs, a-t-il affirmé.

« C’est nous qui avons recueilli tous les prix unitaires, nous avons fait l’étude avec les ingénieurs et le ministère des travaux publics ainsi qu'Ebomaf. Quand il nous a informé que le dossier était prêt, on a décidé d’aller à Ouagadougou. Je suis allé avec mon ingénieur, le directeur des projets, nous avons travaillé ensemble. Mon directeur m’a rapporté que les quantités étaient surfacturées. Je suis allé dans le bureau de Bonkoungou pour lui dire que les quantités sont énormes. Et que celles-là vont influencer le coût du projet. Il me répond qu’il n’est pas venu en Guinée pour chercher du travail, il chercher de l’argent. S’il ne peut pas l’avoir, il préfère renoncer. Je lui ai répondu que je ne pouvais pas accepter cela. C’est là où il y a eu le premier problème entre lui et moi. Il a dit ok qu’on va corriger (…)

Une commission interministérielle avait été désignée pour entamer les négociations au ministère des TP. C’est en ce moment qu’on a estimé qu’il fallait donner la forme juridique au projet parce qu’un projet d’une telle envergure même si c’est un président de la République qui l"autorise, il faut qu’il y ait la forme juridique. C’est le président de la République qui a instruit le Premier ministre à l’époque, Mohamed Said Fofana à délivrer la dérogation. Raison pour laquelle ce contrat à mon avis est inattaquable. C’est à partir de ce moment qu’on a procédé à la signature », dira -t-il.

Mais après la signature, un second différend est venu se greffer entre Ebomaf et Guiter SA. C’est celui lié au choix de la Mission de supervision et de contrôle des travaux devant être entrepris. Si le choix par le maître d'ouvrage de la mission de contrôle Louis Berger ne posait aucun problème à GUITER SA, par contre pour le PDG d'EBOMAF c'était un motif grave de résiliation. L’ancien Président Alpha Condé a dû même intervenir. Selon le conférencier, l'ex-Président a exigé à ce qu'il soit affecté à Ebomaf une autre Mission de contrôle internationale, l'annulation du contrat de supervision de Louis Berger et le partage des tronçons entre les 2 entreprises.

« Quand le bureau de contrôle a été choisi, M. Bonkoungou est revenu à Conakry. Il a été voir l’ex président le Pr Alpha Condé. Dès son arrivée, j’ai eu un coup d’appel me demandant de venir à la présidence. A mon arrivée, le Président m’a dit :  ce n’est pas toi qui a conseillé Louis Berger ? Je lui ai répondu que ce n’est pas de mon ressort. C’est l’administration qui choisit un Bureau de contrôle, aucun entrepreneur n’a ni le droit de conseiller, ni de recommander. Il réplique en disant qu’on lui a rapporté que Louis Berger et de Vinci. Je lui ai : Monsieur le Président si c’est Ebomaf qui vous a dit ça, il a menti. M.  Bonkoungo était assis. Il y a eu une polémique entre nous. Voyant cela, le Président a dit : je vous ai mis ensemble pour que vous entendiez, mais je me rends compte que ce n’est pas le cas. Il a décidé de trouver un autre Bureau international qui va superviser les travaux d’Ebomaf. Il a donné des instructions dans ce sens. Si M. Bonkoungou a un trou de mémoire, il va se rappeler de ça quand il va entendre ma voix sur cet épisode », réplique M. Ansoumane Kaba Guiter.

Autre grande entrave à la réalisation du Contrat…


Dans sa sortie médiatique, le PDG d'EBOMAF a feint d'expliquer que c'est GUITER SA qui aurait entravé la poursuite correcte de l'exécution de son projet Kankan – Kissidougou. Ce que dément catégoriquement le Président Directeur Général de GUITER qui s'inscrit en « faux contre cette allégation ». Fort heureusement, explique M. Kaba, le Ministre de l'Economie et des Finances de l'époque, l’Administration et Contrôles des Grands Projet et le Ministre d'Etat des Travaux Publics d'alors sont encore de ce monde, ainsi que d'autres acteurs majeurs. Quelle est l’origine réelle du blocage ? M. Ansoumane Kaba fait une révélation.

« C'est en fait une mission des Institutions de Bretton Woods (FMI – Banque Mondiale) qui a émis des réserves sur la bagatelle de près de 500 millions d'euros pour les deux Projets qui devaient bénéficier de garantie BCRG à la première demande. Néanmoins, comme la plus Haute Autorité du pays tenait à leur exécution, le Maitre d'Ouvrage, qui est le Ministère des Travaux Publics de Guinée et non GUITER SA, a choisi de procéder par le mécanisme des Options (ferme et optionnelle). Voir l'article 37 du Code des marchés publics. Lequel avait le mérite à la fois d'alléger les charges de I'Etat et de contenter la Mission du FMI et de la Banque Mondiale. Conséquemment, le premier Contrat signé et qui avait été fait enregistré par les seuls bons soins de GUITER SA a été annulé », a révélé l’orateur.

Ce sont ces deux différends qui vont conduire à la signature de Contrats séparés pour les deux membres du Groupement. Ainsi, Guiter SA a signé le contrat Kankan- Mandiana pour un coût de 35 000 000 Euros (la tranche ferme) et 126 948 363.10 Euros (la tranche optionnelle). Ebomaf SA quant à elle a signé le contrat Kankan – Kissidougou pour 65 000 000 Euros, la tranche ferme et 240 824 856.91 Euros la tranche optionnelle.


De l'exécution des Contrats…


M. Ansoumane Kaba s’inscrit également en faux contre l’affirmation du PDG d’Ebomaf dans laquelle il a prétendu que son entreprise aurait réalisé une centaine d'ouvrages et effectué certains travaux sur le tronçon Kankan Kissidougou.  

« Il importe de porter à la connaissance de l'opinion publique guinéenne que depuis la pose de la première pierre, le PDG d'EBOMAF n'a plus mis les pieds sur le terrain. Pour ce qui est de la véracité de ses propos, une visite de terrain est sans doute mieux indiquée pour s'enquérir d'une situation qui frise en réalité l’arnaque pure et simple. Pour ce qu'il est de GUITER SA, seule la réalité du terrain commande aussi. Près de 17 kilomètres de route entre Kankan et Mandiana ont été réalisés grâce à la mobilisation des 35 millions d'euros, sans compter la réalisation de travaux de différents ordres sous l'œil avisé à la fois du Bureau de contrôle international Louis Berger et du Maitre d'ouvrage », s’est-il défendu.

De la remise d'un chèque de 15 milliards et 50 conteneurs de bitume à GUITER
SA…

Taire certains pans d'une entente librement consentie, qui plus est sous l’œil avisé de la plus Haute personnalité du pays, relève de la fausseté et de la supercherie, déclare M. Kaba. La vérité, poursuit-il, c'est après avoir créé le vide sur la tranche ferme affectée à son entreprise que le PDG d'EBOMAF a sollicité du PDG de GUITER SA qu’il veuille exécuter à leur place un certain nombre de tâches sur le terrain. Par prudence, dit-il, il a exigé une évaluation de tout ce que le PDG d'EBOMAF mettait à sa disposition.

« L'entretien s'était fait en présence de l'ex-Président qui a instruit le Conseiller chargé des Infrastructures à la Présidence de la République et le Directeur des Infrastructures de l’ACGP. Ce qui fut fait. A la suite de quoi la remise d'un chèque d'une valeur de 15 000 000 000 de Frans Guinéens lui a été faite par le canal du Chef du Protocole sur instruction du Président déchu. Il est à noter que dans ce cadre, EBOMAF reste devoir à GUITER SA le montant de 141 786,48 Euros », a révélé le PDG de Guiter SA.


Des accusations sans fondement portées à tort…


Si le PDG d'EBOMAF croit ainsi nuire à la réputation de GUITER SA, prévient M. Ansoumane Kaba, force est de constater que sa sortie risque bel et bien de faire l'effet d'un arroseur arrosé. Car affirme-t-il, cette sortie médiatique cache visiblement un ensemble de pratiques malsaines auxquelles le PDG d'EBOMAF ne semble pas étranger.

« Quelle crédibilité accorder à des accusations portées sans preuves irréfutables ? Sachant certainement que le Pr Alpha Condé n'est pas en mesure aujourd'hui de lui apporter la contradiction pour des raisons évidentes, M. Mahamadou Bonkoungou pourrait peut-être se répandre dans des contre-vérités flagrantes. Lui qui dit avoir toujours bénéficié d'un traitement VIP en Guinée, qui a bénéficié gratuitement de deux Contrats d'exploration dans le Nord de la Guinée. Pour quelles raisons au juste ? Sur la base de quoi ? Un audit des nouvelles autorités guinéennes, nous pensons, est plus que nécessaire afin de laver l'affront fait à toute une République, dans un langage approximatif, empreint de tâtonnements et vide de la moindre courtoisie », a martelé M. Kaba.

Le PDG du Groupe Guiter SA persiste et signe que M. Mahamadou Bonkoungou a bel et bien reçu 65 millions d'euros en Septembre 2014 et 120 autres millions d'euros le 27 mars 2017 par l'entremise de deux lettres de garantie.

« N'ayant nullement satisfait aux premières exigences liées à sa première tranche ferme du tronçon Kankan Kissidougou, comment est-il parvenu à obtenir une seconde garantie portant sur la bagatelle de 120 millions d’euros, si ce n’est pas par des moyens détournés ? », a conclu le patron de Guiter SA, qui réclame un audit pour mettre tout au clair.

A suivre…

Diallo Boubacar 1

Pour Africaguinee.com

Tel : (00224) 655 311 112

 
Créé le 7 octobre 2021 21:08

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