Yéro Condé de la CENI : ‘’Pourquoi on ne peut pas organiser les élections locales le 30 août ?’’ (Exclusif)

CONAKRY- Pourquoi les élections locales ne peuvent pas être tenues le 30 août prochain, date proposée par l’opposition guinéenne ? La commission électorale nationale indépendante qui est accusée par l’opposition d’être en connivence avec le pouvoir du Président Alpha Condé, vient de donner les raisons de son choix d’organiser la présidentielle avant les élections locales.
Le chef du département communication de l’institution électorale, Yéro Condé, qui a eu un entretien cet après-midi avec un journaliste de notre rédaction, est revenu sur les motifs de leur choix.
‘’Le président convoque un corps électoral, le décret de convocation doit être pris 60 jours avant. Ils (les opposants, Ndlr) disent on va aller aux élections le 30 août, cela veut dire que le Président doit convoquer le corps électoral à partir de la fin du mois de juin. A l’heure actuelle on a aucune idée sur le corps électoral. Comment voulez-vous qu’on fixe la date d’une élection en l’absence d’un corps électoral connu ? Comment voulez-vous qu’on convoque un corps électoral en l’absence des cartes d’électeurs à distribuer ? Comment voulez-vous qu’on convoque un corps électoral en l’absence d’une liste électorale par bureau de vote ? En l’absence d’un fichier électoral agréé par la plénière de la CENI ? Or l’opérateur nous dit qu’il ne peut pas nous sortir un fichier avant le 3 septembre. Ils veulent qu’on aille aux élections en violant toutes les lois de la République ? Ce n’est pas possible !’’ a réagi Yéro Condé.
L’opposition guinéenne dénonce quant à elle un manque de volonté de la part de la CENI et du pouvoir du Président Alpha Condé de tenir les élections locales avant la présidentielle dont la date est fixée au 11 octobre prochain. Lors de la 4ème journée du dialogue politique, l’opposition a proposé la date du 30 août pour la tenue des élections locales. Cette proposition a été immédiatement rejetée par le camp présidentiel.
Du côté de la CENI, on avance des arguments juridiques pour justifier le rejet de la date du 30 août pour la tenue des élections locales.
‘’Techniquement, et juridiquement il n’est pas possible d’aller aux élections locales le 30 août.
Constitutionnellement, donc juridiquement, il n’est pas possible d’organiser le scrutin qui va être annulé par la Cour constitutionnelle’’ soutient Yéro Condé.
Répondant aux accusations de l’opposition qui dénonce l’illégalité des délégations spéciales mises en place par le pouvoir du Président Alpha Condé, le chef du département de la Communication de l’institution électorale estime que : ‘’Ce n’est pas à nous de constater l’expiration du mandat des délégations spéciales. Il y a toutes les juridictions compétentes que n’importe quel guinéen peut saisir pour constater l’illégalité de la durée du mandat. Le deuxième aspect, la constitution n’a pas hiérarchisé les élections. Donc on ne viole pas. Parce qu’il n’y a pas une loi qui définit la hiérarchisation des élections. La seule échéance pour laquelle la constitution s’est prononcée, c’est le délai de convocation des élections présidentielles, quand le président en poste arrive en fin de mandat. On a dit qu’il faut organiser 90 jours au plus, ou 60 jours au moins, avant l’expiration du mandat du Président’’ a souligné M. Condé.
Ahmed Tounkara
Pour Africaguinee.com
Créé le 25 juin 2015 18:35Nous vous proposons aussi
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