Virus Ebola en Guinée : Docteur Sakoba Keita du ministère de la santé fait l’état des lieux… (Interview)

Dr Sakoba Keita

CONAKRY-Quel est l’état d'évolution du virus Ebola en Guinée ? Depuis son apparition quelle est le nombre de victimes enregistrées ? Quelles sont les mesures d’hygiène qu’il faut adopter pour éviter la maladie ? Dans un entretien accordé à notre rédaction, le chef de la division prévention de la maladie, au ministère de la Santé, Dr Sakoba keita explique. Entretien exclusif !!!

AFRICAGUINEE.COM : Docteur Sakoba bonjour !

DR SAKOBA KEITA : Oui bonjour M. Diallo !

Parlez-nous de la fièvre Ebola qui sévit en Guinée depuis un mois et demi et  qui a fait plusieurs victimes ?

En ce qui concerne la fièvre hémorragique virale qui est apparue en Guinée forestière, nous devons vous signaler aujourd’hui qu’on a enregistré quatre vingt huit (88) cas dont soixante trois (63) décès. Les cas sont repartis entre quatre préfectures.

Nous avons premièrement, Guéckedou qui a maintenant  soixante un (61) cas dont quarante cinq (45) décès, Macenta, dix neuf (19) cas dont douze (12) décès,  et Kissidougou sept (7) cas et cinq 5 décès.

La dernière préfecture dont nous venons de recevoir  l’information, c’est Kankan où il y a un cas suspect. C’est un citoyen qui a été reçu hier (mardi 25 mars, NDLR) qui est décédé. Pour le moment les investigations sont en cours  et nous allons prendre des dispositions pour l’examen rapide de cet échantillon pour savoir si la maladie pour la quelle il en est mort, s’il, s’agit de la fièvre hémorragie ou non. Pour le moment,  il présente  des symptômes de fièvre et des saignements digestifs avec diarrhée. Comme nous n’avons pas encore fini les investigations, nous pourrons vous communiquer les résultats dès que possible.

D’où viennent les cas de décès enregistrés presque tous les jours ?

On avait des cas dans nos centres de traitement. C’est parmi ces cas où il y a eu ces décès enregistrés.

Peut-on savoir les dispositions prises par les autorités sanitaires pour freiner cette maladie qui fait chaque jour des victimes ?

Pratiquement, il y a des centres d’isolement dans les zones touchées, des experts et spécialistes étrangers en infection sont sur place pour appuyer les guinéens.  Il y a même des sensibilisations communautaires qui ont commencé  à l’intention des familles des victimes, avec distribution de kits d’hygiène. Sauf,  Kankan puisqu’on ne sait pas d’abord, c’est quelle genre d’hémorragie. Nous sommes en train de nous préparer  pour élargir cette sensibilisation au niveau de la population dans toutes les préfectures ou quartiers qui ont notifié au moins un cas. Donc nous devons sensibiliser non seulement par les radios de proximité mais,  par le système de porte à porte.  Et toutes  les femmes en âge de procréer doivent avoir des kits d’hygiène afin de prendre des mesures d’assainissement et d’hygiène individuelle et collective. Pour réduire la présence de ce virus dans notre environnement.

Nous sommes aussi accompagnés  par tous les partenaires et même par certaines ambassades. On a mis à notre disposition des camions pour le transport des dons et nous allons commencer dès à présent.

Cette maladie avait-elle  déjà été constatée dans le passé en Guinée ?

Non, c’est la première fois qu’elle a été notifiée en Guinée, ce qui fait cet effet de surprise. Les médecins ne la connaissant pas, on a perdu six de nos agents dont quatre titulaires et deux bénévoles.  Parce qu’au début,  ils pensaient que c’était le paludisme. Il y a des infections bactériennes banales donc,  les mesures de précaution n’ont pas été prises. Depuis qu’on a soupçonné qu’il y a une hémorragie virale, nous avons donné les consignes à toutes les formations sanitaires et à nos agents sur les mesures de protection individuelle afin d’éviter cette situation.

 Aujourd’hui quels conseils donneriez-vous aux populations pour éviter ce virus mortel ?

On est en train de diffuser des mesures de barrière sanitaire. Nous insistons beaucoup sur le lavage des mains avant de manger et après les sels ainsi après la journée de travail. L’utilisation de solution de chlore pour la désinfection des locaux et habitations, parce que nous avons constaté que tous les cas contaminés sont des gens qui ont pris contact avec le malade ou  le contact du corps, ou leur objet et par salutation.

C’est pour cela que nous avons demandé aux citoyens d’être prudents en observant les règles d’hygiène. Comme nous ici, les gens ne se sont pas appropriés de ces comportements toutes les  maladies des mains sales  se propagent  dans nos milieux. Il faut que la presse nous accompagne  afin que les guinéens puissent s’approprier de ça, parce qu’on a vu des hauts cadres en plein  séminaires dès qu’on dit que le repas est prêt, ils  oublient même de laver les mains avec le savon.

Il faut que tous les guinéens sachent que quelque soit ton lieu de résidence que le lavage des mains avec le savon avant de prendre le repas est obligatoire pour tout homme. Le savon est l’un des plus grands détergents qui tuent tous les virus et les bactéries.  Donc quelqu’un qui s’approprie de ça  non seulement il va être épargné de cette maladie, mais aussi du choléra qui intervient à tout moment. Sans compter la cuisson normale et la protection des aliments à  l’abri des mouches. Eloigner les mouches de nos repas et endroits de travail car les pattes des mouches transportent les virus. Voilà les messages d’hygiènes personnelles et collectives que nous devons suivre.

Les agents  de la santé et  de la Croix Rouge n’ont pas d’autres moyens de protection. Si c’est ce qui les permet d’éviter cette maladie pourquoi pas la population. C’est l’arme  que nous avons. Déjà sur le terrain on a plus de 200 agents de santé et plus  de 350 agents de la Croix Rouge qui pratiquent  ces mesures.  C’est eux qui lavent les corps et entretiennent les malades. Mais, si eux ils ont pratiqués des mesures qui les ont permis de ne pas attraper la maladie pourquoi  les autres citoyens ne peuvent pas nous accompagner pour éviter la maladie des mains sales ?

Merci Docteur !

Je vous remercie!

 

Entretien réalisé par Diallo Boubacar 1

Pour Africaguinee.com

Tel : (00224) 664 93 51 32

 

 

 

 

Créé le 27 mars 2014 09:33

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