Violences au Sénégal : Au moins un mort, des médias fermés, d’autres attaqués

Des policiers déployés pour le maintien d'ordre à Dakar

DAKAR-Le Sénégal a enregistré dans la journée du jeudi 4 mars 2021 les pires violences depuis l’arrivée de Macky Sall au pouvoir en 2012. Des violences consécutives à l'arrestation de l'opposant Ousmane Sonko, qui, en plus des accusations de viol et de menaces de mort, devra répondre des faits de trouble à l'ordre public. Les sénégalais retiennent leur souffle, ne sachant à quoi ressemblera encore, la journée de ce vendredi 5 mars 2021, alors que M. Sonko est attendu au Tribunal de Dakar.

Suite à la plainte pour « viols et menaces de mort » contre lui déposée par une employée d’un salon de massage, le 3 février, le leader du parti Patriotes du Sénégal pour le travail, l'éthique et la fraternité (PASTEF) a comparu, mercredi 3 mars 2021, devant le tribunal de Dakar.

L’opposant Ousmane Sonko a été placé en garde à vue après son arrestation pour « troubles à l’ordre public » alors qu’il se rendait à la convocation du juge d’instruction pour une accusation de viol.

En guise de protestation contre l’arrestation de leur leader, les militants du Pastef sont descendus, mercredi dans les rues à Dakar, mais également à Saint-Louis, Ziguinchor ou Bignona.

Les violences qui ont commencé mercredi se sont poursuivies ce jeudi à l’Université de Dakar, et dans certains quartiers de la banlieue. Au sud du pays également, des heurts ont été signalés entre manifestants et forces de l’ordre qui se sont soldées par un mort à Bignona (Casamance). On parle également d’au moins 4 gendarmes blessés et plusieurs magasins pillés, selon la presse locale.

Des médias suspendus

Dans la soirée du jeudi, le Conseil national de régulation de l'audiovisuel (CNRA) a annoncé la suspension pour 72 heures le signal de 2 télévisions privées, Sen TV et Walf TV accusées de diffuser de contenus faisant « explicitement ou implicitement l'apologie de la violence" "de nature à constituer une menace sur la stabilité nationale ou la cohésion sociale".

Des médias jugés proches du pouvoir ont été la cible d’attaques des manifestants. « Nous avons été attaqués à coups de cocktail molotov et de grosses pierres. Les assaillants étaient nombreux. Ils ont cassé des véhicules et des vitres. Nous avons utilisé des extincteurs. L’attaque a duré au moins un quart d’heure », a déclaré à l’AFP, Daouda Mané, directeur des rédactions du quotidien gouvernemental Le Soleil.

La RFM appartenant au groupe de presse privé du chanteur et ancien ministre Youssou Ndour, a, elle aussi, subi de « dégâts importants ».

L’opposant est encore attendu, ce vendredi au tribunal de Dakar. Arrivé 3ème lors de la présidentielle de 2019, Ousmane Sonko dénonce « un complot politique ourdi par le président Macky Sall afin de l’écarter de la course à la présidentielle de 2024».

 

Abdoul Malick Diallo

Pour Africaguinee.com

Tél. : (00224) 669 91 93 06

Créé le 5 mars 2021 08:22

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