Violences « anti-migrants » en Tunisie : des guinéens tirent la sonnette d’alarme…

La situation des migrants guinéens en Tunisie devient de plus en plus préoccupante. Des ressortissants guinéens, estimés à plusieurs centaines, dénoncent une recrudescence des violences policières et une campagne de persécutions menée contre eux avec la complicité de certains citoyens tunisiens.

Selon les témoignages de certains, ils subissent des actes hostiles aussi bien dans les grandes villes que dans les zones rurales.

Contactés par téléphone, plusieurs de ces jeunes migrants interpellent les autorités guinéennes et demandent une intervention urgente. Cela fait maintenant deux mois que leur quotidien est dominé par la peur, les arrestations arbitraires et, pour certains, la déportation vers des zones désertiques.

« Nos conditions de vie se dégradent chaque jour. Nous vivons dans une situation traumatisante. Face à la violence policière et aux agressions de la population, nous avons fui les villes pour nous réfugier dans des zones reculées J’ai été arrêté, emprisonné, puis abandonné dans le désert à ma sortie de prison. C’est grâce à un jeune Guinéen très connu que j’ai pu rejoindre une ville avant de m’enfuir vers un village pour survivre », confie l’un d’eux.

Malgré plusieurs tentatives pour attirer l’attention des autorités guinéennes à travers leur porte-parole, ces migrants affirment n’avoir bénéficié d’aucune assistance concrète. « J’ai échangé à plusieurs reprises avec le consul de Guinée en Tunisie pour solliciter un rapatriement. Malheureusement, mes efforts sont restés vains. Nous ne demandons pas d’argent, seulement de l’aide pour rentrer chez nous », lance-t-il avec désespoir.

Ces migrants appellent donc à une réaction urgente du gouvernement guinéen face à ce qu’ils qualifient de crise « humanitaire silencieuse ».

Sayon Camara

Pour Africaguinee.com