Université de Labé : les étudiants sensibilisés au programme d’assurance offert par l’État guinéen

LABÉ – « Protéger pour mieux apprendre » et « Assurer pour réussir ». C’est sous ces deux thèmes que les étudiants de l’Université de Labé ont été sensibilisés à l’importance du programme d’assurance santé mis en place en leur faveur par le gouvernement guinéen, à travers le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation.

Cette assurance vise à garantir la prise en charge de certaines pathologies graves telles que les AVC, l’insuffisance rénale, le cancer, les accidents de la circulation, ainsi que d’autres sinistres pouvant survenir au cours de la vie. L’initiative est mise en œuvre grâce à un partenariat avec l’Association professionnelle des assureurs de Guinée (APAG), qui regroupe un pool de cinq compagnies d’assurance.

Ce lundi, une mission du ministère, composée de représentants des assureurs, des autorités hospitalières et des officiers de la police routière, s’est rendue à l’Université de Labé pour expliquer aux étudiants l’importance de cette couverture.

Le gouvernement, à l’origine de l’initiative, a mobilisé les fonds nécessaires à sa mise en œuvre.

« C’est un partenariat qui va nous permettre d’assurer les étudiants afin de leur offrir un meilleur cadre d’étude et d’apprentissage tout au long de leur cursus. L’objectif ici est de rencontrer les bénéficiaires dans le cadre de la mise en œuvre du projet. Il s’agit de sensibiliser tout le monde sur les contenus, d’échanger, de recueillir les avis et de répondre aux préoccupations pour faciliter le processus. Il n’y a aucun frais ni caution à payer par l’étudiant. Une fois que la maladie ou le sinistre est déclaré, le processus est enclenché à partir du service de l’infirmerie de l’université de rattachement de l’étudiant victime. C’est cette université qui oriente le dossier vers les assureurs pour une prise en charge par la structure hospitalière la plus proche.

L’autre objectif, encore une fois, est de faire intervenir les assureurs dès qu’une maladie grave, un sinistre ou une pathologie quelconque freine le parcours universitaire de l’étudiant. Un montant est alors pris en charge par l’assureur. Il y a aussi un volet social que nous avons négocié avec les assureurs. Nous leur avons fait comprendre qu’assister les étudiants, en tenant compte de leurs faibles moyens financiers, est un investissement dans la jeunesse. Donc c’est aussi un investissement pour les assureurs. Avant tout, l’objectif est véritablement social, comme je l’ai dit », a précisé Dr Mamadou Saïdou Bah, directeur général adjoint de l’innovation au ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation.

Les étudiants saluent une initiative salutaire

Les étudiants accordent un réel intérêt à leur prise en charge en cas de sinistre ou de maladie pendant leur cursus universitaire. Ils étaient nombreux à répondre à l’appel ce lundi, au sein de leur institution, pour écouter le message de sensibilisation autour de cette nouvelle assurance.

Tiguidanké Kanté, étudiante en Lettres modernes, estime que cette initiative constitue un véritable accompagnement en faveur des étudiants, souvent exposés à divers risques :

« Que des personnalités au sommet de l’État pensent à nous, étudiants, je trouve cela salutaire. À Labé, l’université est située à 22 km de la ville. C’est loin. En cours de route, les accidents sont fréquents. Nous traversons parfois des situations déplorables. Des amis ont été admis à l’hôpital suite à des accidents de circulation. Beaucoup d’entre nous ont leurs parents loin d’ici, à Nzérékoré, Kankan ou ailleurs.
L’État a bien fait de penser à nous en initiant cette assurance. Les pécules et le peu d’argent envoyés par nos parents ne suffisent pas à couvrir les frais d’alimentation et de santé, surtout en cas de maladies graves comme celles prévues par cette assurance. C’est un point très important pour nous. Trois maladies seront prises en charge : les AVC, l’insuffisance rénale et le cancer. L’étudiant ne paie rien, tout est à la charge de l’État et de ses partenaires, à travers le ministère », explique Tiguidanké Kanté.

Lionel Pen Kodio, chef du département commercial « grands comptes » chez ANALA Assurance, séjourne actuellement à Labé en tant que représentant de l’Association professionnelle des assureurs de Guinée (APAG). Il a livré un message détaillé sur le contenu de la couverture :

« L’APAG, à travers cette convention signée avec le ministère de l’Enseignement supérieur, entend offrir une couverture aux étudiants. Celle-ci concerne les accidents pouvant survenir durant leur parcours universitaire, ainsi que trois maladies graves définies avec le ministère : les AVC, le cancer et l’insuffisance rénale.
Pour bénéficier de cette prise en charge, l’étudiant doit posséder une carte dûment enregistrée via la plateforme du ministère. En cas d’accident ou de maladie, il doit informer le responsable des assurances de son université, qui se chargera de transmettre l’information aux compagnies d’assurance et au ministère afin que nous puissions intervenir et procéder à l’indemnisation.
Nous remercions le ministère de nous avoir permis de participer à cette campagne de sensibilisation. Il était important pour nous d’apporter cette information directement aux assurés, c’est-à-dire aux étudiants, afin d’éviter toute confusion sur le fonctionnement de cette assurance », a-t-il expliqué.

Il convient de préciser qu’il ne s’agit pas d’une assurance maladie classique, mais d’une couverture spécifique des accidents et de trois pathologies graves pouvant affecter les étudiants au cours de leur formation. Cette phase pilote du programme s’étend sur une année renouvelable. Les étudiants guinéens bénéficient également de cette couverture pendant les vacances.

Alpha Ousmane Bah

Pour africaguinee.com

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