Une femme enceinte et sa fille touchées par balles à Cosa : Les victimes indexent des militaires du BATA

Madame Fatoumata Binta

CONAKRY-Des blessés par balles ont encore été enregistrés à Conakry dans le sillage d’une mobilisation anti-junte.

Ce lundi 5 septembre 2022, en marge de la manifestation appelée par le Front National pour la Défense de la Constitution (FNDC), mouvement hétéroclite composé de partis politiques, d’organisations de la société civile, dissous le 06 août dernier par la junte, des citoyens ont été touchés par balles.

Cette énième manifestation visant à réclamer le retour rapide à l’ordre constitutionnel, la libération des détenus, était non-autorisée par les autorités de la transition. Comme d’habitude, elle a été marquée par une paralysie d’une partie de la capitale, notamment l’autoroute le Prince où des heurts ont rythmé la journée.

Au quartier Cosa où des agents du bataillon autonome des troupes aéroportées, une unité d’élite de l’armée, ont été vus sur le terrain du maintien d’ordre, au moins trois blessés par balles ont été enregistrés.

Notre reporter a rencontré dans la soirée de ce lundi une des victimes. Madame Fatoumata Binta Barry (voir photo), âgée d'une trentaine d'années enceinte de huit mois a été atteinte par balle au niveau de la cuisse droite. Sa fille Mariatou Barry quant à elle a été atteinte par une autre balle au niveau de son épaule.

L'acte s'est passé aux environs de 15 heures, vers Démoudoula, dans la commune de Rotoma. Les victimes interrogées par Africaguinee.com pointent un doigt accusateur sur des militaires du BATA qui pourchassaient des jeunes manifestants dans le quartier. Fatoumata Binta Barry explique les circonstances dans lesquelles elle a été atteinte.

« On était assise au niveau de la terrasse avec les enfants quand des militaires du BATA sont venus en force. Ils pourchassaient des jeunes. Arrivée au niveau de la forêt de Démoudoula, ils ont ouvert le feu. On était assise quand la première balle m'a atteinte sur la cuisse droite, l'autre balle a touché ma fille sur son épaule. Une troisième balle a touché le mur (voir photo en bas de l'article).

Aussitôt, nous sommes parties à la clinique. Après avoir examiné nos blessures, le médecin a dit qu’en ce qui me concerne, la balle est ressortie. Pour ma fille, il nous a dit de l’amener à l'hôpital Donka. Actuellement, elle se trouve à Donka. Là où je suis, je souffre beaucoup.  J'ai peur parce que je suis enceinte de huit (8) mois », a témoigné cette femme enceinte qui exhorte le président de la transition, le colonel Mamadi Doumbouya, de faire arrêter ces exactions. « Parce que nous avons toujours été victimes de tous les régimes », a-t-elle lancé.

Mamadou Yaya Bah

Pour africaguinee.com

Créé le 6 septembre 2022 00:57

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