Un camp et des villages entiers ‘isolés’ du reste de Dubreka: « Nous vivons une souffrance terrible… »

DUBRÉKA – Suite aux pluies diluviennes qui s’abattent sur la région de la basse côte depuis le 1er juillet, un camp militaire et au moins deux localités se retrouvent isolés du reste de la préfecture, après l’effondrement du pont qui assurait leur liaison.
Selon nos informations, le camp militaire de la Poudrière ainsi que les villages de Konsoma et Dioyama sont désormais coupés de la commune urbaine de Dubréka. Le pont emporté par les eaux était leur unique voie d’accès. Ces localités sont situées à environ vingt kilomètres du centre-ville.
Ibrahima Camara, chef du secteur de Dioyama, décrit la situation dramatique que vivent les populations :« Nous faisons face à un fait à la fois surprenant et effrayant, surtout quand on sait que cette route relie plusieurs localités. Aujourd’hui, c’est le calvaire. Les villages sont déconnectés les uns des autres à cause de ce drame. Heureusement, des jeunes se sont mobilisés et ont mis en place des moyens de fortune pour permettre aux motos de traverser », explique-t-il.
L’ampleur des dégâts suscite une vive inquiétude au sein de la population locale. Monsieur Camara lance un appel pressant aux autorités : « Nous sommes profondément préoccupés. De nombreux citoyens sont impactés et pénalisés par cette situation. C’est le moment d’interpeller nos autorités, notamment le président Mamadi Doumbouya. Nous lui demandons de nous venir en aide et de construire enfin une route digne de ce nom pour notre zone. »
« Il y a deux ponts ici qui sont endommagés depuis que les pluies ont commencé le 1er juillet. L’unique passage que nous utilisions a été emporté par les eaux », déplore un habitant.
« Les autorités avaient enlevé l’ancien pont pour en construire un nouveau. Une société est venue poser quelques installations, puis elle est repartie. On a lancé plusieurs alertes, mais il n’y a pas eu de suite. Récemment, ils ont tenté de relancer les travaux, mais avec les pluies d’hier, tout a été emporté. Nous demandons au président Mamadi Doumbouya de nous venir en aide. Ce sont plusieurs villages qui sont aujourd’hui isolés », crie ce citoyen.
Daouda Camara, autre habitant de la zone, renchérit : « Les autorités nous avaient promis la construction d’une route. C’est à ce moment qu’ils ont enlevé l’ancien pont. Mais les travaux n’ont pas avancé. Nous avons exprimé notre colère, car nous savions que la saison des pluies allait tout compliquer. Hier nuit, en quittant Dioyama pour Konsoma, je suis tombé dans un énorme trou au niveau du passage provisoire. J’ai dû abandonner ma moto pour me sauver. Un pick-up en provenance du camp Poudrière a tenté de passer, mais vu l’état du terrain, je leur ai conseillé de faire demi-tour.
Cette route est stratégique : elle mène au camp Poudrière, un site important pour l’armée. Si elle reste impraticable, cela affectera la sécurité et le développement de la région. Nous avons réussi à créer un petit passage pour les motos, juste pour permettre aux femmes d’aller chercher de quoi nourrir leurs familles. Mais pour les véhicules, c’est impossible », explique-t-il.
Même cri du cœur chez Amadou Bah, usager de cette voie : « Depuis que les anciens ponts ont été détruits, les travaux n’ont pas progressé. Le passage que nous avions bricolé a été balayé par les eaux de ruissellement. Nous vivons une souffrance terrible. Nous demandons l’intervention urgente des autorités. »
Face à cette situation critique, le ministère des Infrastructures et des Travaux publics, à travers AGEROUTE, a indiqué dans un communiqué avoir engagé des mesures d’urgence pour restaurer les infrastructures endommagées. Il invite les usagers à faire preuve de la plus grande prudence.
À suivre !
Siddy Koundara Diallo
Pour Africaguinee.com
Créé le 3 juillet 2025 18:34Nous vous proposons aussi
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