TPI de Dixinn: Des acteurs de la chaîne pénale échangent sur le fonctionnement de la justice…

CONAKRY-Dans le but d’améliorer le fonctionnement de la justice, les acteurs de la chaine pénale ont eu une rencontre ce vendredi 27 décembre au Tribunal de la Première Instance de Dixinn. L’objectif de cette rencontre était d’échanger sur les difficultés que rencontrent les acteurs de la chaine pénale dans le fonctionnement de la justice. Elle a réuni des avocats, des magistrats, des gardes pénitentiaires et des ONG de défense des droits de l’homme en Guinée, a-t-on constaté.
La réunion a été présidée par le procureur du tribunal de première instance de Dixinn, Sidy Soulyemane Ndiaye. « Dans les discussions, il sera question essentiellement de parler des difficultés sur la chaine pénale. Vous allez donc nous remonter vos remarques et suggestions et à notre niveau nous allons essayer de les améliorer », a expliqué le Procureur du TPI de Dixinn, dans son intervention liminaire.
Au cours de cette rencontre, les acteurs chacun dans son domaine d’intervention dans la chaine pénale a mis le doigt dans la plaie et expliqué ce qui ne va pas. Le but est de permettre de trouver des solutions pour que la justice fonctionne correctement.
Le commandant Soriba Bangoura garde pénitentiaire, a évoqué le surpeuplement à la maison centrale. « Avec l’effectif de plus de 1500 détenus, à l’heure où nous sommes, nous sommes obligés de reconvertir même les ateliers destinés aux apprentissages des détenus en dortoirs. Nous on n’a pas d’équipements on s’efforce, à l’heure où nous sommes comme ça là nous sommes en train de fournir de petites expériences c’est-à-dire pour les gérer afin de satisfaire toutes les juridictions parce que nous sommes en sous-effectif encore », a-t-il lancé.
Pour sa part, Maître Emanuel Bamba, président d’une ONG de défense des droits humains, a aussi noté quelques manquements dans le fonctionnement de la justice guinéenne.
« Nous constatons qu’il y a beaucoup des cas de disfonctionnement sur la chaine pénale notamment l’absence des scellés dans les dossiers de procédures. Ce qui est une grave violation des droits par exemple de la partie civile. Parce que si les scellés ne sont pas là, cela veut dire qu’il n’y a pas de preuve de l’infraction ou alors le parquet aura des difficultés de démontrer que l’infraction est établie et constituée. Nous constatons aussi que les délais de garde à vue sont largement dépassés dans les procédures. Nous constatons également qu’il y a des délais qui sont prévus par le code pénal mais qui ne sont pas respectés par la justice. Donc ce n’est pas seulement les officiers de la police judiciaire qui sont tenus de respecter les délais de procédure, le tribunal, la justice et les magistrats sont tenus du respect des délais de la procédure notamment les délais de réquisitoire définitif. 15 jours si la personne est en détention et 30 jours si elle ne l’est pas. Nous constatons que ces délais ne sont pas respectés. Compte tenu du fait que les prisons sont surpeuplées nous constatons des cas de violation des droits de l’homme notamment le droit à l’alimentation. Comme les détenus sont nombreux dans certaines prisons du pays, ils ne reçoivent pas une alimentation suffisante non seulement en quantité mais aussi en qualité. Ce qui réagit négativement sur leur droit à la vie. Nous constations aussi que les détenus compte tenu du surpeuplement carcéral n’ont pas où bien dormir », a énuméré le Président de la LIGUIDO tout en interpelant l’Etat de s’investir davantage pout le respect des règles de procédure.
« Nous appelons l’Etat à sa responsabilité pour faire du respect des règles de procédure l’une des priorités. Donc si ces règles de procédure sont respectées, évidement nous verrons un respect absolu des droits de l’homme en ce qui concerne la chaine pénale dans notre pays », a-t-il lancé.
Oumar Bady Diallo
Pour Africaguinee.com
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Créé le 28 décembre 2019 11:22
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