Tout sur les problèmes cardiaques : Entretien avec le Pr Dadhi Baldé… (Exclusif)

Pr Dadhi Baldé  Photo-Africaguinee.com

CONAKRY- Comment prévenir une crise cardiaque ? Suite aux nombreux cas de décès dès suite d’arrêt cardiaque, le Pr Dadhi Baldé vient de tirer sur la sonnette d’alarme. Le Médecin Chef du service de cardiologie de l’hôpital national Ignace Deen de Conakry revient dans cette interview, sur les causes de l’arrêt cardiaque, la conduite à tenir face à un sujet victime d’arrêt cardiaque, mais aussi et surtout comment prévenir ce malaise. Exclusif !!!

CONAKRY- Comment prévenir une crise cardiaque ? Suite aux nombreux cas de décès dès suite d’arrêt cardiaque, le Pr Dadhi Baldé vient de tirer sur la sonnette d’alarme. Le Médecin Chef du service de cardiologie de l’hôpital national Ignace Deen de Conakry revient dans cette interview, sur les causes de l’arrêt cardiaque, la conduite à tenir face à un sujet victime d’arrêt cardiaque, mais aussi et surtout comment prévenir ce malaise. Exclusif !!!

 

AFRICAGUINEE.COM : Professeur Dadhi Baldé bonjour !

DADHI BALDE : Bonjour Mademoiselle Bah !

Qu’est-ce que la crise cardiaque ?

Il faudrait mieux parler de « mort-subite » que de crise cardiaque, car toutes les morts subites ne sont pas d’origine cardiaque. La mort subite correspond à une mort naturelle, non accidentelle, survenant moins d’une heure, après les premiers symptômes et que rien ne laissait prévoir. Mais, il faut souligner que  la mort subite d’origine cardiaque est la plus fréquente (plus de 90% des cas).

Quelles sont les causes de cette maladie qui a pris une certaine ampleur en Guinée ?

Chez les adultes, la principale cause de la mort subite est liée à une obstruction des artères qui irriguent le cœur, entrainant la mort de la zone concernée (infarctus du myocarde). L’interruption brutale de l’approvisionnement en sang du cœur entraine des anomalies graves du rythme cardiaque, notamment une accélération très importante des battements cardiaques, ou plus rarement leur ralentissement excessif. La crise peut aboutir  au décès du patient  au bout de quelques minutes si rien n’est fait. Elle explique 75% à 80% des morts subites.

Parmi les autres causes on peut citer : les maladies de muscle cardiaque ou cardiomyopathies, cardiopathies touchant les valves cardiaques, les malformations congénitales du cœur et des vaisseaux etc.

En dehors des causes cardiaques, il peut y avoir des causes neurologiques, respiratoires,  digestives et vasculaires.  

Parlez-nous des sujets les plus exposés ?

 Des études réalisées sur les grandes populations ont démontré que l’incidence de la mort subite était de 0,3 pour 1000 chez les sujets  sans  facteurs de risque et de 5, 9 pour 1000 en présence d’un ou de plusieurs facteurs de risques.

Le nombre de cas de mort subite augmente en présence d’une maladie cardiaque sous-jacente, de certains facteurs de risque à savoir : l’hypertension artérielle, le diabète, l’obésité, le tabagisme, l’excès de cholestérol, les antécédents familiaux de maladies cardiaques.

Quels sont les symptômes de la crise cardiaque ?

Les signes précédents  la crise sont inconstants : douleurs à la poitrine, palpitations, difficultés respiratoires, sueurs  profuses, angoisse, etc. 

Devant ces signes, il faut conduire rapidement le malade à l’hôpital ou appeler les services de secours d’urgence s’ils existent. 

Que faire devant une crise cardiaque avant l’arrivée des secours ?

 On peut tenter des manœuvres de réanimation : secousses énergiques, bouche à bouche, massage cardiaque externe. Ces mesures seront relayées par celles des services d’urgence et peuvent sauver certains patients.

 Les structures sanitaires guinéennes dispose-t-elles de moyens adéquats pour la prise en charge ?

Dans notre pays, il n’y a pas de structure de prise en charge pré-hospitalière et on ne dispose pas assez de centres de traitement.  Avec le manque de structure de secours d’urgence (SAMU, SOS médecin, urgences cardio etc.), on est obligé d’appeler  directement un médecin, alors que votre survie dépend souvent de quelques minutes. Ailleurs comme en France, dès que vous avez un malaise, on appelle immédiatement une équipe de secours médicale qui assure une prise en charge rapide, qui commence dans l’ambulance qui conduit la victime à l’hôpital.

Quelles sont les statistiques de la mort subite en Guinée ?

Il n’y a pas de statistiques à l’échelle nationale. Mais les études réalisées en milieu hospitalier font état d’une augmentation constante et progressive des cas d’hypertension artérielle, de diabète,  de surpoids,  tous ces facteurs favorisant la survenue de crise cardiaque. Au service de cardiologie de l’hôpital Ignace Deen, le pourcentage de patients hospitalisés pour une crise cardiaque est passé de 0,8% à 6% entre 1990 et 2015.

Comment prévenir la crise cardiaque ? 

Il est possible de prévenir, les facteurs favorisant la survenue des maladies cardiaques mais le risque zéro n’existe pas. La prévention peut être primaire et vise à adopter de bonnes habitudes alimentaires et un mode de vie plus sain avec de la nourriture peu salée, moins gras, beaucoup de fruits et légumes, arrêter de fumer, perdre des kilos en trop et pratiquer des exercices physiques. Chez les sujets sains avec antécédents familiaux d’un ou de plusieurs morts subites, il faut suspecter une maladie héréditaire et réaliser un bilan cardiologique approprié. La prévention secondaire est d’éviter une récidive par une prise en charge adéquate.

 Il faut se méfier des charlatans qui prétendent guérir définitivement ces maladies en proposant des solutions miracles. C’est souvent pendant ces moments d’égarement que le pire se produit.

 Avez-vous un appel à lancer à l’endroit de la population ?

Nous assistons actuellement à une transition épidémiologique avec une augmentation en proportion du nombre de patients hypertendus, diabétiques et obèses. Cette augmentation est liée en grande partie à une modification de mode de vie, à la sédentarisation de la population. Si nous voulons freiner la progression de ces maladies et de leurs complications cardiaques, il faudrait manger et vivre plus sainement.  Il faudrait en plus équiper les hôpitaux de moyens de diagnostic et de traitement adéquats.

 

Interview réalisée par BAH Aissatou

Pour africaguinee.com

Tél : (00224) 655 31 11 14

 

 

 

Créé le 18 avril 2016 14:23

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