Thierno Mamadou sur son différend avec KPC : « ce n’est pas à cause d’une vidéo porno… »

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CONAKRY- L’ex journaliste guinéen Thierno Mamadou Bah qui a arboré le manteau de politicien a comparu ce jeudi 30 mars 2017 au Tribunal de Première Instance de Dixinn. Il est accusé de chantage et de diffamation par l’homme d’affaire Kerfalla Person Camara (KPC), a constaté sur place Africaguinee.com.

A la barre Thierno Mamadou Bah a nié les faits. Dans ses explications devant le tribunal, le prévenu a déclaré qu’il a connu KPC en 2014 à Paris. Selon lui, à l’époque, KPC l’avait invité à une cérémonie de remise de prix dans la capitale française. A leur retour en Guinée, KPC aurait demandé à le rencontrer chez lui à Lanbanyi. Il s’est déplacé pour aller rencontrer le magnat de l’immobilier guinéen, raconte-t-il, précisant que KPC s’est confié à lui et lui a demandé de le contacter pour tout besoin.  Thierno Mamadou avoue à la barre qu’à l’époque d’ailleurs KPC a subventionné son journal le « Défi » qu’il gérait, à hauteur de 50 millions de francs guinéens. « Depuis ce jour je ne l'ai pris revu », a-t-il dit.

Poursuivant sa déposition, le prévenu a indiqué qu’il y a quelques jours, un journaliste est venu le voir avec beaucoup de vidéos et de fichiers. Parmi les fichiers que ce journaliste détenait, il y avait un qui concernait KPC qu’il présente comme un ami. A ses dires, le journaliste voulait publier les fichiers. Mais en ce concerne le fichier concernant KPC, il a dissuadé le journaliste lui demandant d’attendre qu’il contacte KPC parce que c’est son ami et qu’il lui avait demandé de le contacter pour tout besoin.  
 

Le leader de NGC dit avoir vainement cherché le numéro de KPC. Il a alors décidé d'écrire un email à KPC pour lui parler de ce fichier que détiendrait le journaliste et qu’une fois publié, ça porterait atteinte à l’image de monsieur Kerfala Camara. Parce que c’est un fichier pas très honorable.

« Je lui ai écrit pour attirer son attention sur le fichier en lui demandant de trouver quelque chose de consistant pour le Journaliste », se remémore l’opposant, précisant que ce n’était pas la première fois qu’il échange des emails avec KPC. En réponse à son email, le PDG de  Guicoprès lui aurait dit qu'il reçoit souvent des pressions de ce genre et donc de laisser le Journaliste publier ses fichiers.

Après cet échange d’emails, Thierno Mamadou Bah dit avoir été étonné d'apprendre les jours suivants sur la presse qu'il aurait tenté d’extorquer 500 millions de francs guinéens à KPC à cause d'une vidéo porno.

Une fois qu’il a vu ces « allégations » dans la presse, le prévenu soutient avoir immédiatement envoyé un email à KPC dont voici la teneur : « Bonjour KPC, je suis étonné d’apprendre que vous m’accusez de vous avoir demandé de l’argent. Je n’en ai jamais demandé ni à vous ni à un autre. Je vous exigerai dans ce cas de me fournir des preuves de votre accusation sinon je serai dans l’obligation de porter plainte contre vous pour diffamation ». En réponse à cet email, KPC a dit «  A bientôt alors en justice ».

A la barre, Thierno Mamadou a soutenu que cette affaire n’était nullement liée aux scandales de sextape qui défraient la chronique en Guinée. «  Je m'inscris en faux, ce n'était pas à cause d’une vidéo porno », a-t-il confié.

A la question du tribunal de savoir que contenaient ces fichiers compromettants, l’ancien journaliste a rapporté que c'est une vidéo très courte qui parle des BTP et du recyclage des marchés publics.

« Trouvez normal de contacter monsieur KPC afin d'obtenir quelque chose de consistant pour empêcher un journaliste de publier des fichiers ? », questionne au prévenu maître Antoine Lamah, de la partie civile.  "Un journaliste ne publie pas tout ce qu'il a ", répond-il.

« Qu'avez-vous voulu dire avec ce quelque chose de consistant ? », poursuit l’avocat. En réponse, M. Bah soutient le journaliste était dans une enquête. Et qu’il avait voulu que KPC lui demande ce que signifie cette chose de consistant. « J'ai tenu à ce que le Journaliste ne publie pas ces fichiers parce que ça aurait eu beaucoup de conséquences collatérales », se défend-il.  
 

« Étiez-vous sûrs que ces fichiers était authentiques ? », enfonce le conseiller de KPC.  « Oui », répond l’opposant. Et l’avocat d’ajouter : « Pourquoi en tant qu’homme politique préférez-vous empêcher la publication par un journaliste d’un fichier qui allait faire scandale en voulant protéger un ami ? ».  « Pour moi l'amitié est sacrée. C'est un honneur pour protéger un ami », rétorque le prévenu. Les audiences sont renvoyées le 10 avril à 9h pour la suite des débats.

Affaire à suivre…

Diallo Boubacar 1

Pour Africaguinee.com

Tel : (00224) 655 311 112

 

Créé le 30 mars 2017 21:06

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