Tension au Sénégal : Plusieurs guinéens reconduits à la frontière…

MALI-La tension que traverse le Sénégal fait des victimes collatérales chez des guinéens ! Les autorités sénégalaises ont décidé de rapatrier plusieurs guinéens arrivés à Dakar dans le sillage des violences qui ont secoué le pays suite à la condamnation d’Ousmane Sonko. Pour cette première vague, ils sont au nombre de 27 guinéens qui ont été reconduits à la frontière pour défaut de papiers, a appris Africaguinee.com.

Partis de la Guinée lundi dernier, ils ont été arrêtés dès leur arrivée à Guédiewaye dans la banlieue Dakaroise et reconduits à la frontière. Parmi eux des mineurs. Motif évoqué par les services de sécurité, défaut de papiers de voyage valide. Mamadou Saliou Bah, carreleur est parti de Timbi Madina avec ses apprentis pour travailler dans un chantier au Sénégal. A Guédiéwaye, la police sénégalaise et la gendarmerie ne les ont même laissés descendre du bus à bord duquel ils ont voyagé, selon le témoignage de ce guinéen.

« Mon groupe et moi n’étions pas arrêtés lors des violences comme certains le croient. Nous sommes rentrés lundi tard à Dakar avec mes apprentis. Nous ne sommes même pas descendus du bus qui nous a transportés. La police est venue au contrôle avec des gendarmes. Ceux qui ont des anciennes cartes d’identité nationales guinéennes de couleur rouge, ils ont dit que ces pièces ne sont plus valables. Ils n’acceptaient que les cartes Cedeao. On m’a gardé dans le bus avec tous ceux qui sont dans la même situation que moi. Mes deux apprentis, l’un avait une carte scolaire, l’autre une carte biométrie. Ceux-ci n’ont pas été rapatriés.

Des femmes aussi qui avaient des enfants sans autorisations parentales de voyage et les mineures ont tous été retournés. Mais ceux qui avaient des passeports valides sont restés. Nous étions 27 à être reconduits à Kédougou escortés par des agents. Je n’accuse pas le Sénégal, mais la Guinée qui peine à octroyer des documents à ses citoyens. J’ai mené des démarches depuis des mois pour obtenir la carte biométrique, sans succès. Voilà qu’un de mes patrons m’envoient au Sénégal pour un travail on me retourne. Les agents nous ont dit que ce n’est pas contre nous, mais avec la situation de leur pays, les sans-papiers constituent des facteurs d’insécurité », témoigne Saliou Bah.

D.D, mère de famille est allée avec quatre (4) enfants de ses proches pour les vacances. Un seul enfant est resté au Sénégal à cause de sa carte scolaire. Elle est rentrée en Guinée avec les autres. Cette guinéenne dénonce les conditions dans lesquelles elle a été expulsée avec les enfants.

« De Dakar à Kédougou, les agents ne nous ont pas laissé acheter à manger ni à boire. Ils étaient avec nous dans le bus. Eux ils descendent faire des achats quand ils veulent, mais nous, non, pour une distance de 700 kilomètres. Côté Guinée, ce qui fait mal, de la frontière de Kédougou à Mali-centre, on nous a parqué dans un camion benne avec des femmes, des mineurs à nos frais. Nous sommes arrivés à Mali centre, fatigués, le ventre creux. C’est la société civile qui nous a aidé. La police nous a interrogé puis nous a libéré. Là où nous sommes, il y a des citoyens venant de tous les coins du pays. Chacun cherche à rentrer chez soi sans moyens », explique D.D

La société civile de Mali appuyée par la police a aidé à héberger les rapatriés dans une salle commune pour quelques jours. Joint au téléphone, un officier de police en service à Mali a confié à Africaguinee.com que « la rétention de ces rapatriés avait but de leur permettre de se rassurer qu’effectivement ce sont des guinéens ». Déjà, ils sont libres, chacun cherche à rejoindre sa préfecture d’origine, a ajouté la même source.

Dossier à suivre…

Alpha Ousmane Bah

Pour AFRICAGUINEE.COM

Créé le 10 juin 2023 19:04

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