Tempête dévastatrice à Kpagalaye : Des centaines de citoyens en détresse…

N’ZEREKORE- ‘’10 blessés, plus de 700 personnes impactées et des centaines d’élèves privés de cours…’’. C’est le bilan de la tornade qui a frappé dans la soirée du mardi 14 février 2023 le village du premier ministre de la transition, Dr Bernard Gomou, situé dans la sous-préfecture de Soulouta, Préfecture de Nzérékoré.

C’est la troisième tempête dévastatrice en moins de deux mois dans cette localité située au sud du pays dans la région forestière. Interrogé par notre rédaction, des citoyens se sont exprimés sur dégâts de cette tempête. L’une des victimes nous a confié que c’est la première fois qu’une telle tornade s’abat sur leur district. Eric Gbamou dit que tout son village est étonné de voir cette situation.

« Pour hier c’était grave. Le vent a commencé à souffler aux environs de 16h et 17 h. Il y a eu des dégâts énormes qu’on ne peut pas dénombrer. La panique s’est emparée de tout le village. Nous ne connaissons vraiment pas l’origine de ce vent. Nous sommes étonnés de voir ce genre de drame se produire à chaque fois dans notre village. Même nos parents témoignent que depuis qu’ils sont dans ce village, ils n’avaient jamais vu ce genre de tempête comme ça. Donc je demande à Dieu de nous venir au secours. On dirait que c’est mystique parce qu’il y a des logements bien bâtis mais le vent les a complètement décoiffés », nous a confié Eric Gbamou.

Cette tempête qui a frappé le village de Dr Bernard Gomou a laissé des traces partout. Deux bâtiments de l’école primaire de Kpagalaye 2 ont été décoiffés laissant des centaines d’élèves sans salle de classe. Plusieurs familles sont également à la belle étoile après le passage de ces trois tornades.

« C’est à partir de 16h40 qu’on a vu un vent violent arracher les tôles d’un de nos bâtiments, ensuite endommager les quatre logements des enseignants. Suite à la débande, un élève a eu une fracture au niveau de sa cuisse et sa lèvre inférieur déchirée. A cause de cette tornade, il y aura un impact sur le déroulement des cours. Parce qu’il y a 9 groupes pédagogiques pour seulement 6 classes. Une équipe venait le matin et la deuxième équipe le soir. Maintenant voilà qu’il y a un bâtiment qui vient de partir. Il nous reste maintenant un seul bâtiment de 3 salles de classe pour un effectif de 446 élèves. Je souhaite qu’il y ait une solution face à ce problème parce que les enfants chôment. Vous les avez vu ils sont dans la cour ils crient. On n’a pas où les mettre pour faire les cours », alerte Wotonon Haba, directeur de l’école primaire de Kpagalaye 2.

Interrogé sur ces perturbations météorologiques, le président du district de Kpagalaye est revenu sur le début. Selon Vagbana Loua, le calvaire de ses citoyens a commencé le 22 janvier 2023.

« Tout a commencé le 22 janvier 2023. Ce jour, de 17h à 19h, il y a eu un vent violent. A l’école, un bâtiment de 3 salles de classe a été décoiffé. Et pour rappel cette école a été créée en 1946 par les prêtres. A l’issue de cette première tempête, il y a eu 48 familles qui se sont retrouvées à la belle étoile. Leurs maisons ont été décoiffées complètement. On a eu jusqu’à 421 personnes impactées par ce drame. Il y a eu un deuxième cas également où deux élèves ont été blessés dont un enfant de la 6ème année et un autre la 7ème année.

C’est le troisième cas qui est survenu hier dans les bandes de 16h40 jusqu’à 18h20. Les enfants étaient dans les salles en train de faire les cours quand le vent venait. Cela les a poussés à sortir et il y a eu un enfant qui est tombé à terre une brique est tombée sur lui et a fracturé sa jambe. Il y a 10 blessés qui sont hospitalisés au Centre de santé de Kpagalaye. Je fais un appel solennel au gouvernement de venir à notre aide. Vous avez vu les deux bâtiments ont été décoiffés complètement par le vent. Il y a eu plusieurs cas dans des familles. Mais le premier souci c’est le cas de l’école où vont étudier nos enfants », s’inquiète Vagbana Loua, président du district de Kpagalaye.

Interrogé sur son lit de malade, le petit, Nèma Sagno est revenu sur sa mésaventure. Selon son témoignage, c’est son maitre de classe qui a demandé aux élèves de sortir sous la tornade.

« Nous sommes restés en classe lorsque la pluie venait notre maitre nous a demandé de sortir. Je suis sorti également avec les autres et la brique s’est détachée pour venir me taper sur les pieds. Ma jambe a été fracturée », explique cet élève de la 6ème année.

Sur place, l’autorité administrative qui a effectué le déplacement pour toucher du doigt les réalités du drame et évaluer les dégâts causés, a déploré cette catastrophe et s’est engagée à assister les pauvres citoyens sans abris.

« C’est vraiment une tristesse. Je vois aujourd’hui la population sinistrée qui a tant besoin d’assistance. Je voudrais dire d’abord Dieu merci puisqu’il n’y a pas eu un cas de mort. Il y a un cas de blessé grave et ce blessé-là on fera tout pour faire une prise en charge à son niveau afin qu’il puisse se rétablir. Par rapport à la communauté, franchement je partage les mêmes douleurs avec eux », a confié Colonel Alseny Soumah, préfet de Nzérékoré.

De son côté, le Directeur de l’agence nationale de gestion des urgences et catastrophes humanitaires a expliqué également qu’il a profité pour faire l’état des lieux de ce drame.

« On a visité le district, les ménages affectés et les cas de blessés. On a fait l’état des lieux. Il ressort que pour le troisième cas qui s’est produit hier il y a eu 333 maisons qui ont été impactés. Le premier cas il y a eu 48 ménages qui ont été affectés. D’autres, au-delà même d’une cinquantaine qui ont été affectés. Donc, je pense que c’est un cas sérieux qu’il faut prendre en compte. L’État va faire ce qu’il y a à faire. On se retourne à Nzérékoré avec les autorités, on fait l’état des besoins pour voir qu’est-ce qu’on peut apporter.

La première des choses, c’était l’évaluation qui est déjà fait et ensuite nous allons faire la priorisation pour voir les infrastructures. Par exemple, quand on prend l’école ça peut faire au moins 446 élèves. Si on n’intervient pas, ces enfants ne peuvent pas suivre les cours. Je pense que ça doit être la priorité numéro 1. Les autres en fonction de l’évaluation nous allons intervenir dans les 72 heures qui suivent et voir ce que l’État peut apporter pour soulager. Il ne s’agit pas de dire que l’État va prendre cas par cas pour rembourser 100 % ce qui a été fait », a souligné Lancé Touré.

De retour de Kpagalaye,

SAKOUVOGUI Paul Foromo

Correspondant régional d’Africaguinee.com

A Nzérékoré

Tél :  (00224) 628 80 17 43

Créé le 17 février 2023 13:20

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