Tchad : le Gouvernement français doit « s’expliquer »…

Idris Déby Itno et Emmanuel Macron

PARIS-La mort tragique d'Idris Déby Itno soulève une vague de réactions controversées en Afrique, en France et ailleurs dans le monde. Homme de paix et héros de la lutte contre la montée du djihadisme dans le sahel, pour les uns, sanguinaire et dictateur invétéré qui a régné d'une main de fer, pour les autres, le maréchal tchadien fait polémique.

En France, Paris pleure la perte d'un allié essentiel dans la lutte contre le terrorisme au Sahel", s'abstenant soigneusement de dénoncer un coup d'Etat militaire alors que la Constitution Tchadienne prévoyait qu'en cas de vacance du pouvoir, c'est le président de l'Assemblée Nationale qui devait assurer l'intérim.

"La France prend acte de l'annonce par les autorités tchadiennes de la mise en place d'un conseil militaire de transition, organe chargé de conduire une transition politique d'une durée limitée. Elle souligne l'importance que la transition se déroule dans des conditions pacifiques, dans un esprit de dialogue avec tous les acteurs politiques et de la société civile, et permette le retour rapide à une gouvernance inclusive s'appuyant sur les institutions civiles", mentionne un communiqué de l'Elysée.

Dans la classe politique française, les réactions sont plutôt mitigées. Sogolène Royal a rendu hommage ce jeudi 22 avril 2021, à Idris Déby, qui, a-t-elle écrit, a dédié sa vie à la paix au sahel. A l'inverse, Sébastien Nadot député, dénonce "le coup d'Etat", soulignant que le gouvernement français doit s'expliquer sur l'engagement des forces armées française au Tchad.

"Le Président tchadien Idriss Deby Etno est mort à la suite de blessures qu’il aurait reçues lors d’affrontements armés contre les forces rebelles, alors qu’il venait juste d’être officiellement réélu pour un nouveau mandat. Mahamat Idriss Deby Etno, l’un des fils d’Idriss Deby, s’est placé à la tête d’un « Conseil militaire de transition » et s’est ainsi emparé du pouvoir, contrairement aux termes de la constitution tchadienne selon laquelle en pareille situation il revient au Président de l’Assemblée nationale tchadienne d’assurer la présidence par intérim du pays. A contrario comme première mesure, le « Conseil militaire de transition » a décidé de dissoudre le Parlement tchadien", a dénoncé le parlementaire français.

Dans sa note adressée Mardi 20 avril 2021, à Madame la ministre des Armées, Florence Parly, Sébastien Nadot rappelle que l’armée française était directement intervenue au Tchad, en soutien au Président Idriss Déby en février 2019, avec des frappes de Mirages 2000 contre une colonne d’un groupe armé en provenance de Libye. Cette situation exige, selon les termes de l’article 35, alinéa 2, de la Constitution française, que « le Gouvernement informe le Parlement de sa décision de faire intervenir les forces armées à l'étranger, au plus tard trois jours après le début de l'intervention » et qu’il « précise les objectifs poursuivis. »

"La mise à l’écart du Parlement en matière d’engagement de nos forces armées n’a que trop duré. Elle n’est pas digne d’un État de droit démocratique qui se respecte. Je demande au Gouvernement français de respecter les termes de la Constitution et, par conséquent, de venir devant le Parlement expliquer l’action militaire de la France au Tchad. Il en va du respect des citoyens français comme de celui de nos Armées et, à travers elles, de nos militaires", écrit le député.

A suivre…

Africaguinee.com

Créé le 22 avril 2021 12:51

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