Soronkoni: « On se mettait à l’aise en présence de deux agents lourdement armés »

Un rescapé de Soronkoni témoigne

CONAKRY-Ils ont vécu "l’enfer" pendant un mois et demi. Après leur libération, des rescapés du camp de Soronkoni livrent des témoignages pathétiques sur leur condition de détention. C’est le cas de MMD. La vingtaine, ce jeune explique l’enfer humiliant qu’il a vécu avec ses compagnons d’infortune.

« Arrivés à Soronkoni aux environs de 14 heures, on nous a servi deux petits bols de riz alors qu’on n’avait rien mangé depuis la veille. On était au nombre de 40 personnes. C’est dans ces circonstances qu’on nous a enfermés dans un réduit. Sur les portails, c’est écrit  accès interdit à tout corps étranger. On est resté coincé comme ça jusqu’au matin. C’était le début d’un enfer qui a duré 47 jours. Même pour aller aux grandes toilettes, il faut taper à la porte plusieurs fois avant que quelqu’un vienne t’accompagner.

Si c’est pour faire pipi, ils ont coupé des bouteilles vides d’eau de Coyah qu’ils ont remis à chacun. Tu urines dans ça ensuite tu jettes. Même dans les toilettes, on ne respecte pas notre intimité. Tu fais ce que tu as à faire devant deux agents lourdement armés. C’était la routine de chaque jour.  On a vraiment souffert.

On partait puiser de l’eau dans des bidons pour qu’ils puissent préparer pour nous. Mais c’est la savane, il n’y a pas d’eau. On peut faire toute une journée et n’obtenir que deux bidons non remplis. Pour aller aux toilettes, bref  tous nos besoins, c’est avec ça », témoigne ce jeune.

Le camp de Soronkoni a été très souvent dénoncé par l’opposition et les défenseurs des droits humains. Plusieurs citoyens ont été kidnappés à Conakry et conduits dans ce camp militaire situé à plus de 600 kilomètres de Conakry.

BB, à peine 20 ans se retrouve à peine du cauchemar qu’il a traversé. Il  confie que certains de ses compagnons d’infortunes ont eu des dépressions. « Certains ont eu une dépression mentale en détention (…) en ce qui me concerne, le moral est là, mais j’étais désespéré. On a trop souffert. C’est un endroit très chaud, certains d’entre nous n’ont pas pu tenir. Chaque jour, il y avait des malades parmi nous. Franchement, je ne pensais pas que je n’allais revenir ici en vie. J’attendais la mort », témoigne cet élève.

A suivre…

 

Diallo Boubacar 1
Pour Africaguinee.com

Tél. : (00224) 655 311 112

Créé le 30 mars 2020 18:48

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