Séisme en Turquie et Syrie: plus de 2.600 morts…

Un corps sorti des décombres d'un Immeuble effondré crédit photo Afp

Plus de 2.600 personnes, selon des bilans provisoires, ont été tuées lundi 6 février 2023 dans le sud-est de la Turquie et en Syrie voisine par un puissant séisme de magnitude 7.8, suivi quelques heures plus tard par une très forte réplique. L’aide internationale se mobilisait après ces secousses alors que les opérations de secours étaient gênées par le froid et la nuit.

Ce bilan ne cesse de s’alourdir, un très grand nombre de personnes restant piégées sous les bâtiments effondrés qui se comptent par milliers. La pluie et la neige, tombée à certains endroits en abondance, et la baisse attendue des températures avec la tombée de la nuit rendaient lundi soir encore plus difficile le travail des secours, et la situation des habitants à la rue.

Dans ces conditions, l’Organisation mondiale de la santé a dit s’attendre à un bilan final beaucoup plus élevé. « Nous voyons souvent des nombres huit fois plus élevés que les nombres initiaux », a dit à l’AFP une responsable des situations d’urgence du bureau européen de l’OMS, Catherine Smallwood.

La première secousse est survenue à 4H17 locales (1H17 GMT), dans le district de Pazarcik, dans la province de Kahramanmaras (sud-est), à 60 km environ à vol d’oiseau de la frontière syrienne.

Des dizaines de répliques ont suivi, avant un nouveau séisme de magnitude 7.5, à 10H24 GMT, toujours dans le sud-est de la Turquie, à 4 km au sud-est de la ville d’Ekinozu.

– « Tout s’est effondré » –

« Avec ma femme et mes enfants, nous avons couru vers la porte de notre appartement au troisième étage. Dès que nous l’avons ouverte, le bâtiment tout entier s’est effondré », a raconté Oussama Abdelhamid, un habitant d’un village syrien frontalier de la Turquie, soigné à l’hôpital Al-Rahma dans la ville de Darkouch. Il a « miraculeusement » survécu avec sa famille.

Dans ces zones tenues par les rebelles qui combattent le régime de Damas, on dénombre au moins 430 morts. Et les bilans provisoires ne cessent de grimper: en Turquie, il est passé à 1.651 morts et au moins 11.159 blessés, selon le ministre turc de la Santé, Fahrettin Koca. Au moins 3.471 immeubles se sont effondrés.

En Syrie, le séisme a fait au moins un millier de morts et 2.453 blessés, selon de derniers bilans du ministère syrien de la Santé et des secouristes en zones rebelles.

A Sanliurfa, ville du sud-est turc, au bord d’un grand boulevard, des dizaines de secouristes tentaient dans la soirée d’extraire des survivants d’un immeuble de sept étages réduit à néant.

« Il y une famille que je connais sous les décombres », explique à l’AFP Ömer El Cüneyd, un étudiant syrien de 20 ans qui habite non loin de là, et scrute avec espoir les opérations de secours.

Les mêmes scènes étaient visibles dans la journée à Diyarbakir, la grande ville à majorité kurde du sud-est de la Turquie.

« Ma soeur et ses trois enfants sont sous les décombres. Aussi son mari, son beau-père et sa belle-mère. Sept membres de notre famille sont sous les débris », disait dans la matinée à l’AFP Muhittin Orakci, devant un immeuble effondré.

Le bilan risque encore d’évoluer dans les villes touchées, Adana, Gaziantep, Sanliurfa, Diyarbakir notamment. A Iskenderun et Adiyaman, ce sont les hôpitaux publics qui ont cédé sous l’effet du séisme, survenu à une profondeur d’environ 17,9 kilomètres.

– « apocalypse » –

Ce séisme est le plus important en Turquie depuis le tremblement de terre du 17 août 1999, qui avait causé la mort de 17.000 personnes, dont un millier à Istanbul.

« J’ai l’habitude des secousses, mais c’est la première fois que je vis quelque chose comme ça. On a pensé que c’était l’apocalypse », a dit Melisa Salman, journaliste locale de 23 ans à Kahramanmaras.

Les intempéries qui frappent cette région montagneuse paralysent les principaux aéroports autour de Diyarbakir et Malatya, où il continue de neiger très fortement, laissant les rescapés hagards dans le froid.

Partout les habitants se mobilisent et tentent de dégager les ruines à mains nues, utilisant des seaux pour évacuer les débris.

A Hama, en Syrie, les secouristes et civils extraient à la main, aidés d’engins lourds, les corps des victimes sous les décombres, dont celui un enfant, a constaté l’AFP.

A Jandairis (nord-ouest), un homme, effondré, pleure la mort de son fils, un tout petit garçon emmitouflé dans un anorak, qu’il serre dans ses bras. « Ya Allah, Ya Allah » (mon Dieu), sanglote l’homme en baisant le front de son fils.

Plus de quarante habitations se sont effondrées comme un château de cartes dans cette localité frontalière de la Turquie.

Les habitants tentent de retirer à mains nues ou à l’aide de pioches les survivants des décombres.

« Toute ma famille est sous les décombres. Mes fils, ma fille, mon gendre, il n’y a personne pour les retirer », souffle un autre homme, Ali Battal, des traces de sang sur le visage.

 

AFP

Créé le 6 février 2023 20:30

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