Santé maternelle et néonatale : L’UNFPA lance le projet TAKEDA en faveur des femmes
CONAKRY-Le Fonds des Nations-Unies pour la population (UNFPA) en collaboration avec le Ministère de la santé a lancé, ce mercredi 16 septembre 2020 au Centre Médical Communal de Ratoma à Conakry, le projet TAKEDA. Cet important projet est axé sur la «continuité des services de santé de la reproduction en période de COVID 19» dans 15 centres de santé répartis dans les cinq communes de la capitale, Conakry.
Financé à hauteur de 1,5 millions de dollars par l'UNFPA, le projet TAKEDA offre de kits de protections individuels, de prise en charge, de tables d’accouchements et de consultations aux 15 structures sanitaires bénéficiaires. Il vient en guise d’appui au Plan national de continuation des services de santé reproductive élaboré par le Ministère de la Santé validé au mois de juin dernier.
Ce projet constitue, avant tout, une des nombreuses réponses que les gouvernements de 3 pays de la Cedeao dont la Guinée et leurs partenaires ont apporté ou envisagé pour agir vite afin de protéger les services essentiels de bases surtout pour les femmes enceintes, très exposées à la Covid-19.
Dans son discours de lancement, la ministre des Droits et de l’autonomisation des femmes a interpellé les autorités sanitaires à promouvoir ce projet en faveur de toutes les femmes de Guinée.
«Nous sommes tenus d’accompagner ce projet axé sur les femmes et les enfants pour pouvoir favoriser la protection de la santé de la femme qui est un droit fondamental. Les femmes sont plus exposées aux problèmes de santé de la Covid-19. Et, il y a cette peur de venir dans les structures de santé. Ce projet est un ouf de soulagement pour les femmes. J’interpelle le Ministère de la santé et ses partenaires techniques et financiers pour pouvoir dupliquer ce projet sur toute l’entendue du territoire national dans l’intérêt supérieur des femmes de Guinée», a lancé la ministre Hawa Béavogui.
Dans son intervention la Représentante de l'Unfpa, Barbara Sow a expliqué le contexte du projet. «Au moment où ce plan de continuité de services est en train d’être finalisé, l'Unfpa a reçu un financement qui vise les mêmes objectifs dans 3 pays en Afrique de l’Ouest. Le Benin, la Guinée et le Togo. C’est une démarche collective axée sur les expériences des défis de chaque pays pour soutenir les plans nationaux de continuité des services de santé pour une valeur 1, 5 millions de dollars par pays et pendant 8 mois. Soutenir la continuité des services de santé maternelle et néonatale en cette période de pandémie est vital, si nous voulons garantir les droits sexuels et reproductifs des femmes et filles. Surtout quand on connait qu’en Guinée, aujourd’hui, de nombreux centres de santé rapportent une baisse de la fréquentation des femmes et des filles pour des soins essentiels de santé reproductive, que ça soit en cas de service prénatal, des accouchements sécurisés et de la planification familiale», a indiqué Barbara Sow appelant à «agir vite pour remédier à cette situation».
Le projet est rendu possible grâce à un don de 4 millions et demi de dollars Us au Fonds des Nations-Unies pour la Population par la société japonaise TAKEDA. L'ambassadeur du Japon explique les enjeux. «Par ce projet, il sera assuré que les femmes enceintes et prêtes à accoucher ne seront pas laissées de côté par l’urgence créée par l’épidémie mondiale de COVID-19. Les agents de santé et les bénéficiaires seront protégés et les services toujours disponibles pour les plus de 52 000 femmes qui devraient bénéficier de ce projet dans les mois à venir. Il s’agit donc d’une contribution importante de la société TAKEDA afin que les femmes enceintes, les mères et les nouveaux nés puissent continuer à être suivis et soignés même en période de forte tension pour le système de santé guinéen. Ainsi, le Japon veut conjuguer l’ensemble de ses forces, du gouvernement, des entreprises et des ONG afin de promouvoir et d’assurer avec les gouvernements africains, le développement d’une véritable sécurité humaine de base, avec une protection sanitaire élargie en direction des populations les plus fragiles», a déclaré l’ambassadeur du Japon, SEM. Matsubara Hideo.
De son côté, la directrice de la santé de la ville de Conakry a annoncé la mise en place de nouveaux services de stratégies avancées dans les quartiers pour se rapprocher des femmes en leur offrant des soins de qualité afin de réduire la mortalité maternelle pendant cette pandémie de Covid-19.
«Nous allons mettre des services de stratégies avancées. C’est à dire que les quartiers dépourvus de structures sanitaires soient couverts par de nouvelles sages -femmes recrutées pour qu’elles viennent donner des prestations aux femmes», a rassuré Mme Tata Gackou.
A Conakry, selon les statistiques fournies par les services nationaux de l’information sanitaire, le nombre de femmes ayant effectué la première Consultation prénatale (CPN) a baissé de 7% entre le 1er semestre de 2019 et le 1er semestre de 2020. Tandis que le nombre de femmes ayant accouché avec un personnel qualifié et dans un contexte sécurisé a baissé de 11% contre 17% en ce qui concerne le nombre de femmes ayant bénéficié d'une césarienne dans la même période.
Bah Aїssatou
Pour Africaguinee.com
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Créé le 16 septembre 2020 22:30Nous vous proposons aussi
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