Santé de Kassory Fofana : L’avocat de l’ex Premier ministre exprime des craintes…

CONAKRY-Poursuivi pour « détournement présumé de deniers public, enrichissement illicite, blanchiment de capitaux, corruption », l’ancien Premier ministre guinéen, Ibrahima Kassory Fofana est privé de liberté depuis près de deux ans. L’ex chef du Gouvernement déchu le 05 septembre 2021 est alité dans une clinique privée de la capitale. Dans quel état se trouve-t-il ? A-t-il repris un peu de sa forme ? Son avocat maître Dinah Sampil a répondu aux questions d’Africaguinee.com. Dans cet entretien l’ancien bâtonnier exprime des craintes pour son client. AFRICAGUINEE.COM : Il fera bientôt deux ans depuis que votre client Ibrahima Kassory Fofana est privé de liberté. Comment va-t-il aujourd’hui ?

MAÎTRE DINAH SAMPIL : Kassory Fofana est dans un état stationnaire. Autrement dit, depuis qu’il est à l’hôpital, il n’a reçu aucun soin curatif. Parce que le mal dont il souffre ne peut pas être soigné par l’absorption de médicaments. Il faut une intervention chirurgicale. Or, les médecins ont été formels depuis son admission dans cet établissement hospitalier : le type d’intervention que son mal nécessite ne peut se faire en Guinée parce qu’il n’y a pas de spécialistes ici. Quand bien même, un spécialiste existerait, il n’y a pas d’installations adéquate pour pratiquer l’intervention. Donc, il ne prend que des calmants. Lorsque le mal s’est réveillé en lui à la maison centrale, il avait provoqué un état comateux et des saignements abondants. Il n’y a aucune évolution clinique de son mal. Donc, il y a des craintes.

Est-ce que vous lui rendez visite de temps en temps ?

Oui je lui rends visite régulièrement parce que je lui apporte le niveau d’évolution des procédures, quand bien même celles-ci sont stationnaires depuis plus de six mois. Je vais là-bas pour lui réconforter le moral et le soutenir dans ses pensées.

Quel est son moral justement ?

En tant qu’être humain, il sait que tout ce qui lui arrive à un être humain est la volonté de Dieu. On ne peut rien contre cette volonté. Donc, il est là, il attend le jour fatal. Pas forcément pour qu’il en meurt, mais pour qu’il sorte de cette situation. Parce que le jour où Dieu voudra le sortir de là où il est, personne ne pourra rien contre cette volonté.

Est-ce qu’on vous a donné une raison quelconque qui motive l’inapplication de la décision rendue par la Cour de Justice de la Cedeao ordonnant sa libération ?

En l’espèce, il appartient à cette cour de mettre en liberté notre client pour qu’il puisse venir en homme libre répondre aux audiences de la CRIEF. Mais à travers le refus de le libérer, on comprend que ce n’est pas pour des raisons de droit que Kassory Fofana est privé de sa Liberté. Puisque le droit a été dit, un avantage lui a été accordé. Mais pourquoi refuserait-on ça ? C’est parce qu’on n’est plus sur le terrain du droit. Nous l’avons crié haut et fort depuis toujours. Ce qui a coûté la Liberté à Kassory Fofana, c’est le fait d’avoir été désigné lors de la convention du RPG arc-en-ciel, président du comité exécutif provisoire. Pour cela, on a pensé qu’il est un empêcheur, c’est pour cela on lui a privé de sa liberté.

Fondez-vous l’espoir qu’avec l’arrivée de Bah Oury à la Primature il y aura un déclic ?

Oui, nous avons grand espoir que M. Bah Oury va apporter un peu de l’eau au moulin. Cela, compte tenu de son expérience, de sa vocation…et de tout ce qu’on sait de lui depuis qu’il s’est engagé sur le terrain politique. C’est n homme d’expérience très doux, c’est pourquoi nous attendons de connaitre quel caractère va-t-il imprimer à tos ces dossiers qu’il a trouvé en instance.  Voilà l’état dans lequel nous nous trouvons en attendant que Bah Oury annonce véritablement ses couleurs.

A suivre…

Oumar Bady Diallo

Pour Africaguinee.com