Sanctions ciblées de la CEDEAO contre la junte : Qu’en pense Bah Oury ?

CONAKRY-La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest a prononcé des sanctions ciblées contre les membres du Gouvernement de transition en Guinée. Dans un document publié le 03 mars, portant la signature du président en exercice de l’organisation, Umarou Sissoco Embalo, il est indiqué que les membres de l’équipe dirigée actuellement par Dr Bernard Goumou (Premier ministre, ndlr) sont interdits de voyager. Interrogé par Africaguinee.com sur ces sanctions, Bah Oury a livré une lecture nuancée.

« Il faut s’assurer d’abord de l’authenticité de ce document », pointe Bah Oury qui rappelle qu’au lendemain du coup d’Etat du 5 septembre 2021, des sanctions similaires avaient été prononcées par la Cedeao.

Le leader de l’UDRG voit mal comment l’organisation sous-régionale peut envisager de nouvelles sanctions contre la junte alors qu’elle vient d’acter le chronogramme de la transition.

« Je vois mal comment la Cédéao après avoir acté un accord, fixant la durée de la transition et les dix étapes du chronogramme, peut chercher encore des poux sur le crâne des autorités guinéennes. Ils (dirigeants de la Cedeao) parlent du cadre de dialogue inclusif, mais il faut que les gens soient clairs et précis. Quand on parle d’inclusivité, c’est le fait d’inviter toutes les organisations politiques et sociales du pays », affirme l’ancien ministre de la réconciliation nationale.

Bah Oury appelle la Cedeao à « faire preuve de rigueur et de responsabilité ». Pour lui d’ailleurs, les sanctions qui viennent d’être prononcées n’auront pas d’effet.

« Je crois que jusqu’à présent, aucun officiel guinéen n’a été bloqué à l’aéroport d’un pays de la Cédéao. C’est pour dire que, cette déclaration, si elle est authentique, elle n’a aucune valeur du point de vue pratique qui pourrait empêcher les autorités de la Guinée de voyager », soutient-il.

Dansa Camara DC

Pour Africaguinee.com