Salaire des enseignants, cours à distance, examens nationaux : Mory Sangaré dit tout…

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CONAKRY-Les salaires des enseignants grévistes ont-ils été débloqués? A quel moment les examens nationaux auront-ils lieux ? Le ministre de l’Education Nationale parle. Dans cet entretien accordé à notre rédaction, Mory Sangaré répond également aux critiques qui fusent par rapport au programme des cours à distance.  Entretien exclusif !!!

AFRICAGUINEE.COM : Le Syndicat Libre des enseignants chercheurs de Guinée (SLECG) soutient qu’il a  trouvé un accord avec le gouvernement pour le dégel des salaires des enseignants grévistes. Pourriez-vous nous confirmer ça?

MORY SANGARE : Pour le moment, je n’ai vu aucun écrit officiel. Ma position est que si le Premier ministre confirme ça, nous ne pouvons que suivre et appliquer la décision. Donc c’est ce qu’on attend. Parce que les syndicalistes mêmes ont parlé d'accord qu'on n'a pas vu. C’est pourquoi j’ai dit que j’ai n'a pas été officiellement saisi. Et ça ne concerne que 615 enseignants dont 365 dans la région de Conakry et les 250 autres sur le reste du territoire national. Ce sont eux qui font tout ce tapage là.

Depuis le lancement des cours à distance et les plaintes chez les apprenants sont nombreuses. Que faites-vous pour améliorer la qualité

Il faut  que les gens soient tolérants. Le langage que j'écoute peut même décourager les enfants à suivre ces cours à distance. Pourtant, il faut qu'il y ait la continuité pédagogique sous cette forme là en cette période. Donc toutes les critiques qui ont été faites, il faut savoir que ça été noté et les gens sont prêts à corriger. Mais ce qu'il faut retenir, c'est une première chez nous. Les enseignants ne sont pas habitués à ça et les élèves non plus. Donc, il faut de part et d'autres que les gens soient tolérants et fournissent un peu d'efforts pour s'adapter à cette nouvelle forme d'enseignement dans notre pays. C'est à dire, l'utilisation du digital car je sais que ça vient de commencer mais ça ne va plus s'arrêter. Nous allons continuer à utiliser le digital avec les enseignants avec presque tout ce qu'on va faire. Et pourquoi pas avec les élèves.

Une nouvelle plateforme « Mboore » vient d’être lancée par votre département. Dites-nous quelle est sa particularité ? 

Nous nous utilisons la plateforme mboore non seulement pour les cours en ligne mais renferme aussi une bibliothèque virtuelle. L'élève peut télécharger le cours qu'il a suivi mais aussi, tous les manuels officiellement  reconnus dans notre pays pour les différents niveaux s'y trouvent. Donc l'élève a la possibilité d'utiliser cette bibliothèque virtuelle, malgré tout ce que les gens racontent. Ça lui facilite la compréhension un peu plus. Si on ne comprend pas le cours dispensé à la télé ou à la radio, mais on peut comprendre la même leçon sur la plateforme.

Les élèves qui sont à l’intérieur du pays sont confrontés à d’énorme difficulté d’accès à l’électricité, d’autres aussi ne savent manipuler le téléphone pour faire des recherches sur internet. Qu’est-ce qui est envisagé pour eux ? 

Nous avons envisagé un paquet de supports pour les élèves qui se trouvent  dans les zones de non couverture d'Internet. S'il y a des gens qui ne savent pas manipuler, il y a deux solutions. Si on s'habitue à ça, on exploite parce que d'abord ce n'est qu'un début, il faut que chacun s'y mette mais aussi, il n'est pas exclu que dans les grandes agglomérations, que les élèves qui ne peuvent avoir accès à ces différents canaux soient pourvus en paquet support.

Pensez-vous que cela va atteindre un nombre important d'apprenants? 

Nous avons les statistiques des élèves qui sont dans ces zones concernées. Et nous avons fait des requêtes dans ce sens par rapport à cette situation avec l'appui de nos partenaires et le gouvernement.

Dites-nous globalement quel est le niveau d’exécution des cours ? 

Pour ça, il faut une évaluation. Celle-ci se fera par rapport au calendrier scolaire en vigueur et le travail qui a été fait par nos enseignants sur le terrain. J’ai demandé à me faire la situation. Donc je ne pourrai répondre correctement à cette question que dans les jours à venir.

Certains parents d’élèves craignent une année blanche. Quel message avez-vous à leur adresser ?

Il n’y aura pas année blanche. Il faut prendre en compte des aspects. Les parents d’élèves ont fait des dépenses pendant au moins un semestre. Il y a des enfants qu’on a inscrits au CP qui sont en syllabation maintenant.   Vouloir interrompre ça pour l’année prochaine, ça serait faire du mal à ceux-ci. Et quand vous prenez les élèves en situation de classe d'intermédiaire, il faut penser à des cours de rattrapage pour amoindrir le déficit.  Il en est de même pour ceux qui sont en classes d'examen. En tout cas nous ne prévoyons pas une année blanche. Nous ne pensons pas que nous soyons dans un tel cas de figure. Quand y a eu Ebola nous avons pris des mesures sécuritaires qui ont été efficaces, et nous avons ouvert les écoles. Par la grâce de Dieu  on n’a eu aucun décès d'enseignant ou d'élève en Guinée.

Sauf que le virus à corona a une vitesse de propagation plus qu’Ebola ? 

Nous avons envisagé en plus des mesures que nous avons eues à prendre et qui sont encore en pratique contre le coronavirus. Il y a les kits sanitaires, le savon, le thermo flash, le masque et les solutions hydro-alcooliques.

Monsieur le ministre avec le Coronavirus on demande aux gens d’observer la distanciation sociale. Or, dans certains établissements, on voit des  effectifs de plus de 100 élèves par classe…

Mais nous allons faire respecter la mesure de la distanciation sociale conformément aux dispositions sanitaires en vigueur. Même s'il faut faire venir les élèves par mi-temps, cela sera fait. Mais dans les zones rurales où les effectifs ne sont pas élevés, je ne pense pas qu'on ait besoin de ça. On peut même avoir un élève par table.

A quelle période pourrait-on organiser les examens nationaux?

Il y a ce qu'on projette et ce que le terrain va montrer. Nous pensons que c'est très probable que le plan de riposte fasse des effets positifs d'ici le mois de juin. Si c'est le cas, un calendrier sera conséquemment élaboré et qui va dire à quel moment ces examens-là vont se passer.

 

Entretien réalisé par Diallo Booubacar 1

Pour Africaguinee.com

Tél. : (00224) 655 311 112

Créé le 12 mai 2020 13:03

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