Said Fofana : « Je me suis engagé à dire la vérité au Président Alpha Condé… »

Mohamed Said Fofana, Médiateur de la République

CONAKRY- C’est une mission aux allures de premier test pour le tout nouveau médiateur de la République, Mohamed Said Fofana. L’ancien premier ministre guinéen vient d’entamer une mission de médiation qui relève d’une gageure. Résoudre la crise qui paralyse le secteur éducatif guinéen, alors qu’un dialogue de sourd s’est installé entre les différents protagonistes.  

Le médiateur de la République a rencontré ce lundi 19 février 18 le syndicaliste dissident Aboubacar Soumah, meneur de la grève des enseignants qui paralyse l’école guinéenne depuis le 12 février. Cette démarche vise selon lui à rétablir la confiance entre les différents acteurs.

Dire la vérité au Chef de l’Etat…

« Nous sommes en train de travailler pour faire accepter aux uns et aux autres la médiation. Ma démarche, c’est d’abord rétablir la confiance entre les acteurs. Il faut que l’on s’écoute, la paix concerne tout le monde. Cette médiation prend en compte la nécessité de dire la vérité aux uns et aux autres. Je me suis engagé à dire la vérité au Chef de l’Etat  dans un certain respect mutuelle », a expliqué Mohamed Said Fofana.

Réussira-t-il là où les religieux ont échoué ? C’est question qui taraude l’esprit de bon nombre d’observateurs. D’autant plus qu’en décembre dernier les religieux ont obtenu aux forceps une suspension de la grève pour mettre à la médiation de trouver une  solution. La suite on la connait. Cette mission de bons offices des religieux s’est soldée par un cuisant échec. Toutefois, il n’y a pas lieu de s’alarmer outre mesure. Puisque déjà, le secrétaire général de la faction dissidente du SLECG semble faire un premier pas envers l’exécutif qui menace de bloquer les salaires des enseignants grévistes pour le mois de février. Aboubacar Soumah se dit prêt à négocier sur le salaire de base (8.000.000 GNF), l’une des points nodaux des revendications des grévistes.

« Il y a des points non-négociables. Tant qu’ils ne sont pas satisfaits, le mot d’ordre de grève sera maintenu. On peut négocier sur le salaire de base de huit millions. Mais les deux autres points à savoir la levée de la suspension de nos salaires et les 40% du point d’indice 1030 dont il faudra payer avec effet rétroactif sont non-négociables », a confié à notre rédaction le syndicaliste Aboubacar Soumah.

Dimanche soir, le Gouvernement guinéen dans un communiqué a menacé de ne pas payer les salaires des enseignants qui continuent de déserter les salles de classes. Cette menace a cristallisé davantage la tension dans la rue et a radicalisé les grévistes qui ont encore  boudé de plus belle les salles de classes.

 « Le Gouvernement a encore une fois manifesté sa mauvaise foi de satisfaire les revendications des enseignants. Pour nous, cela nous a radicalisés davantage dans notre position. Aujourd’hui, à travers le pays, tous les enseignants sont restés plus déterminés que jamais. Malgré toutes ces menaces, ils sont restés à leur domicile, personne n’est venu en classe. Nous nous sommes fixés cette fois-ci un objectif, tant qu’il n’est pas atteint, les enseignants ne céderont pas », a prévenu Aboubacar Soumah, soutenant que « menacer de bloquer les salaires des enseignants ou de les radier, c’est le comble », dit-il.

La grève des enseignants est entrée dans sa deuxième semaine ce lundi 19 février 2018, avec à la clef des incidents signalés çà et là, principalement à Conakry.  Déjà on compte la mort de trois personnes dans des heurts en banlieue de Conakry dont un élève et un gendarme. Toutes les tentatives de négociations se sont pour le moment soldées par des échecs, malgré l’appel ultime du Gouvernement aux grévistes de rejoindre les classes.

Aboubacar Soumah reste ferme. Hors de question pour lui de suspendre la grève. Et pour cause : « On a suspendu une première fois la grève avec l’intervention des religieux avec un temps moratoire et une proposition de sortie de crise. Mais quel a été le résultat ? Où en sommes-nous arrivés ? Nulle part. Alors on ne peut pas parler de suspension de grève », tranche-t-il.

A suivre…

 

Diallo Boubacar 1

Pour Africaguinee.com

Tél. : (00224) 655 311 112

Créé le 21 février 2018 09:39

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