Rupture de timbres en Guinée : Quelles sont les conséquences pour l’économie?

Me Ansoumane Kalivogui

CONAKRY-Depuis un mois la Guinée est frappée  par  une rupture de timbre fiscal. Cette  situation  a impacté négativement  le climat des affaires dans le pays.  Les activités  des notaires par exemple sont au ralenti. C’est le cas de Maitre Ansoumane Kalivogui qui a  exprimé de vives inquiétudes par rapport à cette situation qui perdure.

Rencontré à son bureau à Kaloum, ce notaire qui  reçoit  par jour 10 à 30 documents  à timbrer se plaint du blocage de ses activités suite à cette rupture de timbre  qui permet à un citoyen lambda de se dédouaner de ses actes authentiques et du payement des taxes et impôts.

« Une fois qu’il y a manquement de cet élément qui est très important pour un Etat, cela  devient difficile non seulement pour nous les auxiliaires de justice mais également pour l’Etat, parce que si ça manque l’Etat n’a  pas sa raison de prouver comment encaisser de l’argent.  Si  un timbre qui doit être acheté à 1000 francs ou 2000 francs guinéens imaginez 1 million de personnes qui achètent, ça procure de l’argent à l’Etat. Mais l’impact pour le notaire cela bloque la procédure  administrative. Donc les affaires sont bloquées,  les dossiers n’avancent pas,  parce que si les actes ne sont  pas enregistrés en tant que percepteur  au compte de l’Etat, nous ne pouvons pas traiter les dossiers. Le manque a un impact négatif non seulement pour  la population mais également  pour l’Etat », a dénoncé Maitre Kalivogui.

Conséquences….

« Cela ralenti nos activités, ça  nous empêchent de traiter les dossiers comme il le faut et  de percevoir les impôts au compte de l’Etat parce que  tout acte que nous établissons qui n’est pas enregistré, nous ne  pouvons pas le signer. Donc  l’Etat y perd  nous aussi  nos clients sont impatients d’avoir les documents parce qu’il y a plusieurs documents qui passent chez nous qui sont déposés dans d’autres directions administratives. Mais on ne peut pas les envoyer si ce n’est pas timbré et enregistré. Ça fait que le climat des affaires souffre un peu de ce manque », explique ce notaire.

Selon  notre constat, le prix de cet instrument administratif est à la hausse. Un timbre est  actuellement vendu jusqu’à 25 mille francs guinéens à certains endroits dans le pays. Cette flambée est  occasionnée par le manque de cet outil de l’Etat. Selon ce notaire, ils ne sont  pas habilités à acheter les timbres entre les mains d’un individu.

« Les timbres on les achetait officiellement à 1000 francs, donc je m’adresse officiellement à l’Etat pour acquérir ces timbres. Depuis un mois je n’ai pas de timbre tous les documents sont stockés jusqu’à ce que l’Etat recommence à produire. A moins que les clients  partent chercher ;  moi je  ne négocie pas parce que c’est un document officiel. On achète jamais entre les mains d’une personne donc on nous dit officiellement que les timbres sont en rupture, nous ne cherchons plus où est ce que les timbres sont vendus », indique-t-il.

Me Ansoumane Kalivogui interpelle  les autorités guinéennes à prendre des dispositions pour éviter la disparition de cet instrument.

«  L’appel que je fais à l’Etat c’est d’empêcher la rupture. Nous demandons à l’Etat de faire attention afin que ces éléments ne disparaissent pas complètement. Et lorsqu’il il y a rupture qu’il informe la population pour une période bien déterminée  pour que les affaires  ne soient pas bloquées », interpelle-t-il.

Interrogé dans les locaux, le Directeur National du Trésor et de la Comptabilité Publique n’a pas souhaité commenter le sujet. « Je n’ai rien à dire sur ce sujet », a déclaré le directeur Nabé.

Bah Aissatou

Pour Africaguinee.com

Tél : (+224) 655 31 11 14

Créé le 21 juin 2019 10:53

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