Révélations du président Alpha Condé : ‘’Nous avons dépensé 25 millions de dollars en 2 heures’’

Alpha Condé

CONAKRY-Le président guinéen, Alpha Condé a tenu une conférence ce vendredi à Conakry pour faire le compte rendu de sa participation au 69 ème sommet des Nations-Unies aux Etats-Unis. Au cours de son exposé, le Chef de l’Etat a révélé avoir dépensé la coquette somme de 25 millions de dollars en 2 heures, a constaté sur place Aficaguinee.com.

Au cours de son intervention qui a duré plus d’une demi-heure en présence son cabinet, du premier Ministre Mohamed Said Fofana et de quelques membres du gouvernement, Alpha Condé est revenu en détaille sur les démarches qu’il a effectué au pays de l’Oncle Sam. Le chef de l’exécutif guinéen a aussi parlé de la stratégie que son pays doit adopter pour venir à bout de l’épidémie Ebola qui a fait plus de 600 morts en Guinée.

Nous vous proposons ces quelques extraits…

Cette dure épreuve d’Ebola doit nous servir de leçon

« Ebola est venu  au mauvais moment pour la Guinée… mais la Guinée est habituée à des dures épreuves. En ‘’58’’ quand nous avons pris l’indépendance, nous avons été soumis à un véritable  boycott, mais la Guinée s’en est sortie. Il y a eu d’autres épreuves. Et nous avons toujours fait preuve de solidarité envers les autres africains. Beaucoup de nos soldats sont morts en allant apporter de l’aide à nos frères.  La Guinée pourraient s’attendre donc, aux mêmes  attitudes, mais bon ! Cela doit nous servir de leçons. La communauté internationale s’est enfin mobilisée. Mais si cette mobilisation avait eu lieu deux mois plutôt, on ne serait pas là aujourd’hui. Le Conseil de sécurité de l’ONU a voté une résolution pour déclarer Ebola une menace pour la  paix et la sécurité mondiale.

Les 25 millions de dollars, nous les avons dépensé en deux heures

Nous avons eu un entretien très fructueux avec le président de la Banque Mondiale. Il  s’est trouvé que nous sommes sur la même longueur d’onde. Il a tellement bien parlé que quelqu’un qui était avec moi m’a dit demandez-lui d’être votre conseiller. J’ai dit ‘’non’’ je lui demande d’être mon conseiller pour la santé (rires). Il a fait des choses exceptionnelles. Pour les premières aides, il a été lui-même présenter le dossier  au Conseil. Ce n’était pas dans leurs habitudes. Les 25 millions de dollars, il a demandé à ce que ça soit mis à  la disposition de la Guinée dans la semaine. Quand on connait la bureaucratie de la Banque Mondiale, c’est exceptionnel. Et, les 25 millions de dollars, nous les avons dépensé en deux heures. Parce que nous avons estimé que la Guinée doit être maîtresse de ce que nous devons faire. Nous voulons bien collaborer avec les gens, mais c’est la Guinée qui doit déterminer ce qu’elle veut.  

La Guinée doit prendre ses responsabilités

Mais comme les grandes puissances se méfient beaucoup de l’Afrique en disant qu’il y a la corruption, nous avons mis en place un système très simple. Nous rencontrons l’Unicef, nous disons tout ce dont on a besoin (…)  le président de la banque Mondiale m’a appelé, le président de l’Unicef est venu, j’ai dit voilà ce que la Guinée veut. Mais pour la transparence, une fois qu’on s’est mis d’accord, c’est l’Unicef qui commande et qui  présente les factures à la  banque mondiale. C’est nous qui décidons de ce que nous voulons. La Guinée doit prendre ses responsabilités.

Le deuxième  point, c’est la transparence dans la  distribution. Nous avons demandé à l’OMS de travailler avec Dr Sakoba Keita (coordonateur national de riposte contre Ebola). L’OMS suit de très près. Il y a souvent des inconséquences. Parce que souvent on dit que la moto ou le véhicule n’a pas de carburant. Le coordinateur national a un coordinateur préfectoral, qui a tous les pouvoirs. Lui, il est obligé de vérifier tous les matins, que les motos et les véhicules ont le plein. Parce que le plus important est le suivi des contacts. Mais comment voulez-vous faire le suivi si les gens ne peuvent pas se déplacer ?  Nous avons donné des numéros  flottes pour qu’ils puissent communiquer à tout moment.    

On doit profiter d’Ebola

L’autre chose c’est le renforcement de nos capacités hospitalières. Ebola est certes une grande malchance pour nous, mais  si nous nous mobilisons, nous nous donnons la  main, nous sommes capables de transformer cela en bonheur pour notre pays.  Nous voulons renforcer notre système de santé de telle sorte que désormais, nous soyons capables de faire face à  n’importe quelle épidémie.

Pourquoi Ebola s’est développé ? D’où vient Ebola ? Pour le moment, on ne sait pas. Mais on est en train de chercher le patient Zéro. Donc, avec Ebola, on doit en profiter pour renforcer deux choses : notre système sanitaire et notre système de l’éducation. Ebola a eu beaucoup de conséquences sur notre économie. Maintenant, il s’agit d’avoir une aide budgétaire à la hauteur du manque à gagner.

De la mauvaise communication sur la maladie Ebola

La  communication sur Ebola a été mauvaise. On aurait dû dire dès le départ qu’on ne meurt pas nécessairement d’Ebola. Ce qui n’a pas été le cas. Si on ne guérit pas d’Ebola comment voulez-vous que les gens aient une tendance d’aller à l’hôpital s’ils sont malades ? Plutôt on est pris en charge, plus on a eu une chance de guérir.

Moi je sers la  main de tout le monde…

La presse doit bien expliquer. Moi je sers la  main de tout le monde. J’ai été à Guéckédou, j’ai serré la main de tout le monde. Pour attraper Ebola, il faut que la personne malade soit au stade terminal. Donc,  notre problème aujourd’hui est de suivre les contacts à 100%.

Il faut la sensibilisation…

Pour guérir d’Ebola il faut la sensibilisation. Même si on a 10.000 médecins, si on n’a pas une bonne sensibilisation  des populations, on ne peut pas en sortir. Il y a des gens malintentionnés qui disent qu’Ebola n’existe pas, ou bien que les blancs viennent pour les tuer. Quand vous dites aux paysans et qu’ils voient des gens habillés comme des cosmonautes venir les soigner, vous créer la panique.

Il faut réunir les guérisseurs…

Il faut réunir les guérisseurs des régions qu’on leur donne l’argent pour participer à la sensibilisation. Nous  sommes en guerre. Quand on est en guerre, on utilise toutes les armes possibles pour la gagner. Donc, il  faut donner les moyens aux guérisseurs pour sensibiliser  les populations en leur disant qu’ils  ne peuvent pas guérir cette maladie. Et qu’il faut aller à l’hôpital’’.

Nous y reviendrons avec d’autres révélations du président Condé plus croustillantes.

Diallo Boubacar 1

Pour Africaguinee.com

Tel : (00224) 655 31 11 12

Créé le 3 octobre 2014 20:19

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