Regain de tension à la veille des élections : les « vérités crues » d’Elhadj Badrou…

Elhadj Thierno Badrou Bah, Grand Imam de Labé

CONAKRY-Le grand imam de Labé vient de s'exprimer sur la résurgence des tensions en Guinée, à la veille de l'élection présidentielle prévue le 18 octobre 2020. Interrogé en exclusivité par Africaguinee.com, Elhadj Mamadou Badrou BAH, n'est passé par quatre chemins pour flétrir l'attitude de certains individus, qui, pour satisfaire leurs intérêts personnels, passent par tous les moyens pour arriver à leur fin, quitte à opposer les ethnies.  Le religieux appelle à une prise de conscience, car tous les citoyens du pays n'ont que la Guinée en commun.


Nous avons la Guinée en commun

"Nous avons la Guinée en commun. S'il on constate des choses qui fragilisent la cohésion, c'est tout le monde qui doit se lever pour ne pas que le pays brûle, pour ne pas qu'on oppose les communautés. A chaque fois que des élections sont annoncées chez nous, c'est l'inquiétude et la psychose qui s'emparent de tous les citoyens. La cause de cela n'est pas cachée. S'il y a des gens qui ont envie d'arriver à leur fin par tous les moyens, y compris des moyens qui ne sont pas bons pour le pays, c'est vraiment une source d'inquiétude pour nous.

L'expérience de 2010

Mais par la grâce de Dieu, en Guinée nous avons des sages, des notables qui ont réussi par tact à éviter au pays de sombrer. Toute âme sensée doit réfléchir et s'aligner derrière sur ce que nos aïeux ont déjà eu à poser comme actes pour le bien du pays. Parce que ce que nous vivons aujourd'hui, nous l'avions déjà vécu de par le passé. Nous nous souvenons de ce message de feu Elhadj Abdourahmane Bah, le 25 octobre 2010. Ce message est toujours d'actualité, et on devrait le suivre parce que, ce pourquoi il avait fait ce message, avait été bénéfique. A l'époque, lorsqu'à cause des élections il y a eu des violences, des politiques ont joué sur la fibre ethnique pour aboutir à leur fin, il fait un message qui a pu calmer les tensions.

De la nuisance des rumeurs

On ne se mêle pas de la politique, tout ce que je dis s'inscrit dans le cadre du renforcement de l'unité, de la cohésion, de la paix. Si on constate que les mêmes problèmes survenus en 2010, ressurgissent, on se lève en suivant le chemin que nos parents ont tracé pour calmer. Parce que ce sont les rumeurs qui fatiguent. Ce sont des gens qui, pour défendre leur intérêt personnel et aboutir à leur fin, appellent par-ci, en disant qu'ils sont agressés par-là. Ça se propage et ça occasionne des actes regrettables. Nous ici à Labé, on a déjà engagé des actions de prévention avec le concours des représentants de toutes les communautés ici. On a sensibilisé en passant des messages partout. Il ne faut pas accepter que des gens mus par la satisfaction de leurs intérêts personnels, opposent les ethnies. Nous avons dit qu'il ne faut pas que des tiraillements politiques soient transformés en problèmes ethniques ou communautaires.

Le foutah est une région d'hospitalité

Ce qui s'est passé à Dalaba, Labé, Faranah, personne ne le souhaite. Que chacun essaie d'encadrer sa famille pour ne pas provoquer des violences dans notre pays. A Labé ici, le préfet a tout dit. Le meeting a eu lieu, le premier ministre et sa délégation ont été bien accueillis au stade. C'est à la sortie du stade qu'il y a eu des jets de pierres. Mais quoiqu'il en soit, qu'il s'agisse du stade ou ailleurs, si quelqu'un vient chez nous, quel que soit sa provenance, même si ce n'est pas un guinéen, on ne souhaiterait pas qu'il soit victime d'un malheur, aussi minime qu'il soit. Mais nous ne nous fatiguerons jamais, nous continuerons de lutter pour éviter de telles choses.

Nul ne sera inquiété au foutah à cause de son ethnie

Nous disons simplement, que l'on vienne de la Haute Guinée, de la Basse Guinée, ou de la Guinée Forestière, nous rassurons que chez nous au foutah, personne ne sera inquiété ici à cause de l'ethnie. Nous sommes sûrs que, ça sera comme ça partout. Pour ne pas que des gens qui ne suivent que leur intérêt, opposent les ethnies dans notre pays. Nous avons appris qu'il y a eu des morts, des blessés, des biens des gens innocents ont détruits alors qu'on n'est même arrivé à l'élection, on est en campagne. Nous ne souhaitons pas ça. Nous voulons laisser à nos enfants, aux générations futures, un pays de paix".

Propos recueillis par Diallo Boubacar 1

Pour Africaguinee.com

Tel: (00224) 655 311 112

Créé le 2 octobre 2020 19:49

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