Recrutement dans l’armée : Comment Bonaventure Loua s’est fait arnaquer par un officier de police…
NZEREKORE- La corruption continue de gangrener la société guinéenne. Malgré la volonté du gouvernement de transition d’endiguer ce fléau chez les cadres guinéens, le constat reste encore alarmant. Cette corruption touche même la grande muette où l’ordre et la discipline sont pourtant des vertus censées être de mise.
Le cas pratique de cette situation s’illustre par une histoire d’un jeune dont l’ambition était de servir sous le drapeau guinéen. Bonaventure Loua, c’est son nom. C’est un passionné de l’armée qui nourrissait une folle envie de porter la tenue lors du dernier recrutement. Mais il s’est fait arnaquer 13.800.000Gnf (treize millions huit cent mille de francs guinéens) par un adjugent-chef. Les faits se sont produits pendant le récent recrutement d’intégration dans l’armée engagé par le CNRD sur toute l’étendue du territoire national, a appris Africaguinee.com à travers son correspondant régional.
Selon nos informations, Bonaventure Loua qui voulait coûte que coûte intégrer l’armée est tombé sur le mauvais pion en se confiant à un adjugent-chef qui lui a tout promis, pour son intégration dans les rangs des forces armées guinéennes. Il a dépensé près de 14.000.000Gnf… en vain. Le candidat malheureux qui s’est confié à notre rédaction explique sa mésaventure.
« Le 15 Avril 2023, je me suis croisé avec un policier, Adjudant-chef Albert KOLIE. Il m’a fait savoir qu’il peut tout faire pour me faire intégrer dans l’armée pendant le recrutement passé. Il m’a donc pris 13.800.000FG. Il a tout fait pour qu’on se rende à Conakry, j’y suis donc allé. Le jour de la formation est passé sans suite. Depuis lors Albert s’est caché de moi et je ne le vois plus. Je suis resté à sa recherche jusqu’à mon retour à N’Nzérékoré. Je suis parti au CMIS je ne le vois pas. Certains m’ont dit qu’il est muté à Beyla et d’autres disent qu’il est à Conakry. Je suis à sa recherche parce qu’il a pris mon argent sans pouvoir m’aider à intégrer dans l’armée Guinéenne.
J’ai toutes nos conversations depuis le 15 avril jusqu’à maintenant. De nos jours, à chaque fois que je l’appelle il me donne un délai en vain. En plus de ces 13.000.000FG il y a également des petites sommes que j’ai dépensées, je ne peux pas tout dire. Je l’ai connu à travers mon frère. Je lui ai transféré tous mes dossiers par E-mail. Lorsque le concours a été organisé, il m’a dit qu’il faisait intégrer les gens dans l’armée et qu’il était en rapport avec le colonel de la gendarmerie », nous a confié Bonaventure Loua avant de poursuivre.
Et de poursuivre : « il a dit que la place c’est à 5.000.000Gnf. Après la publication des résultats, il m’a invité à me rendre à Conakry. Arrivé là, il m’a dit que l’argent est à augmenter j’ai payé encore 2.000.000 ce qui fait 7.000.000 et les dossiers que j’avais déposé était accompagnés de 700.000. J’ai passé un mois à Conakry je n’ai pas pu le voir en personne. Finalement j’ai retourné à l’intérieur du pays.
Par la suite il m’a dit que Namory a dit que l’intendance militaire a demandé 3.000.000 Gnf encore, il a pris et bouffé en disant que mes dossiers avaient un problème que je n’ai pas atteint le niveau, qu’il doit partir à l’université pour me chercher un diplôme. Là aussi il a réclamé 1.000.000 encore. Il a également dit qu’il y’avait d’autres arrangement à faire à l’intendant militaire, au niveau des encadreurs de Sonfonia et puis pour la situation du PV également. Là également il m’a soutiré près de 2.000.000. Mais dans toutes ces démarches, il avait l’art de parler, de convaincre, jusqu’à ce que je lui ai versé tous ces montants. C’est vers la fin que j’ai commencé à douter et j’ai compris qu’il me trompait. C’est dans ces circonstances que je suis sorti à sa recherche de Siguiri, je suis à Nzérékoré. Mais jusque-là je ne l’ai pas trouvé », ajoute-t-il.
Martin Théa, le frère de Bonaventure est celui qui a servi d’intermédiaire entre l’officier de police et son jeune frère qui résidait pour sa part à Siguiri. A l’écouter, cette affaire a créé de la division aujourd’hui au sein de la famille, à cause de ce montant versé en vain. Il retrace la scène.
« On s’est connu à travers mon bar. A chaque fois qu’il partait à Lola il faisait escale dans mon bar, ou je vends du blanco et de la bière. C’est ainsi qu’on a fait connaissance et il m’a fait savoir qu’il est un agent de la police. Il m’a donc dit vous êtes notre ainé, tout ce que vous rencontrez comme problème je vais vous aider. Parfois même il venait avec ses amis on prend du temps après il retourne. Une fois que suis venu ici à Nzérékoré, il m’a montré chez lui. L’amitié a donc évolué ainsi jusqu’à ce que cette affaire de recrutement a commencé. J’ai d’abord appelé un ami. Ce dernier m’a clairement dit qu’il ne pourra pas m’aider par ce que le programme n’est à leur niveau. C’est ainsi que j’ai appelé Albert et il a dit qu’il n’y a pas de problème et qu’il peut m’aider. Il a dit qu’il va voir ses chefs et qu’il me reviendra. Après il dit que son colonel a demandé de payer un montant de 5.000.000 dont 3.000.000 pour le début et quand le petit va commencer à travailler, on va envoyer les 2.000.000.
Après un peu de temps il a demandé de d’envoyer les 5.000.000 vu qu’on est un peu en retard pour que le petit rentre directement pour prendre son matricule. C’est comme ça que le petit a payé les 5.000.000. Toute la famille a contribué. A l’heure qu’il fait même, Il n’y a pas d’entente dans notre famille à cause du dossier du petit. Donc c’est ainsi nous sommes venus à sa recherche. Si on l’appelle parfois il dit qu’il est à Conakry. Le petit a fait un mois là-bas sans le voir. On nous dit qu’il est à Beyla, quand on demande là-bas on nous dit qu’il y était mais qu’il est parti à Conakry. Donc c’est à cause de ça nous venons déclarer pour que la hiérarchie militaire puissent nous aider afin que le petit rentre en possession de son argent », témoigne Matin Théa.
Interrogé face à toutes ces accusations, l’officier pour sa part, nous a confié qu’il est en train de régler tout à l’amiable avec Martin Thea, le grand frère de la victime. Cependant, Bonaventure Loua, le candidat malheureux multiplie ces sorties pour rentrer en possession de son argent.
A suivre…
SAKOUVOGUI Paul Foromo
Correspondant Régional d’Africaguinee.com
A Nzérékoré.
Tél. (00224) 628 80 17 43
Créé le 14 septembre 2023 13:48Nous vous proposons aussi
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