Rapt, séquestration, rançon au Maghreb : témoignages chocs…

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CONAKRY-Ce sont des témoignages chocs exclusifs que votre quotidien en ligne vient d’avoir de la part des victimes sur les rapts, séquestration, et rançonnage qui se passent dans les pays du Maghreb, boulevard principal pour les immigrés clandestins voulant rallier l’Europe.

Après la publication par notre rédaction d’une interview d’un immigré guinéen basé en Algérie sur les réseaux de trafic humain qui prennent de l’ampleur, plusieurs familles guinéennes  victimes ont joint notre reporter pour témoigner. Les autorités guinéennes sont plus que jamais interpellées aujourd’hui sur ce fléau.

Elhadj Mamadou Diouhé barry la soixantaine réside au quartier Loppè dans la préfecture de Mamou. Récemment sont enfant de 19 ans a été séquestré en Libye. Il a fallu qu’il débourse près de 5 millions de francs guinéens pour obtenir sa libération.

«  Si je n’avais pas parlé jusque-là, je pensais j’étais le seul à avoir subi cela. Mais avec l’article sur le trafic humain que je lis sur votre site, j’ai compris que c’est un phénomène mondial. Mon enfant Ibrahima Barry a quitté le pays sans m’informer au mois de juin dernier pour se rendre en Libye dans l’espoir de traverser la méditerranée. Mais un bon matin il m’appelle alors que j’ai fais plus de 11 jours sans nouvelles de lui, je pensais qu’il avait péri dans les eaux malgré mon insistance pour qu’il revienne au pays. Au bout du fil il me dit papa avec une voix que je reconnaissais  qu’il faut payer 400  euros pour sa libération à défaut il sera conduit vers une zone où il sera soumis aux travaux forcés. Un des ravisseurs a pris le téléphone pour me parler. Un homme qui maitrise presque toutes les langues parlées en Guinée, il a promis de libérer l’enfant sain et sauf si je paye vite, j’ai discuté avec lui j’ai envoyé 300 euros comme il a indiqué, le lendemain mon enfant m’a dit qu’il est libre. Ce que je vous explique ça s’est passé il y a moins de 5 jours. Actuellement je cherche à ramener mon fils. Mais ce qu’il faut faire, l’Etat doit se lever parce que c’est à partir de notre pays que les réseaux se forment avant d’aller s’installer dans le Maghreb pour arnaquer les guinéens. C’est très grave ce qui se passe. Si je n’avais été victime jamais je n’aurais cru à ce phénomène. Malgré tout les jeunes sont prêts à partir », a témoigné cette victime qui a contacté notre rédaction.

Mahmoud Diallo, résident au quartier Kobaya  dans haute banlieue nord de COnakry est sans nouvelles de son frère depuis plus d’un an. Leur dernière conversation a eu lieu alors que son frère venait juste d’arriver sur le territoire Algérien. Mais pour Monsieur Diallo son frère est séquestré quelque part.

«  Aujourd’hui toute la famille a de la peine. Il y a un an mon jeune frère m’avait appelé avec un numéro algérien me demandant de lui envoyer un peu d’argent pour assurer son quotidien. C’était le lendemain de la fête de Ramadan 2016. Il fallait passer par un intermédiaire qui se trouvait à Agadez au Niger, j’ai effectué la transaction, son intermédiaire m’avait appelé deux jours après pour confirmer la réception d’une valeur de 60 euros. Depuis je n’ai pu parlé avec mon frère, j’ai rappelé mais c’est son intermédiaire qui m’a dit que  leur contrat c’était de lui transmettre l’argent. Donc c’est fini j’ai envoyé sa photo vers les responsables des ressortissants guinéens il y a au moins 10 mois. Mais ils n’ont pas trouvé de traces. Je suis certain qu’il est séquestré quelque part. J’appelle à l’aide de tous quelque soit les frais à payer. Ce qui est difficile tant que votre parent ne vous appelle pas, vous ne pourrez pas savoir où il est. Vraiment nous sommes inquiets pour mon frère. Si nous sommes informés de son sort, s’il faut on va payer pour qu’on le retrouve» a témoigné ce citoyen qui décline l’identité de son frère qui s’appelle  Boubacar Diallo, originaire de Soumbalako Mamou, fils de Mamadou Aliou et de Mariama Diallo.

Une Dame qui se présente sous le nom de Madame Kourouma Salematou nous a aussi parlé de son jeune-frère qui était séquestré et pour lequel elle a payé pour sa libération.

 «  Mon jeune-frère a insisté ici pendant plusieurs mois afin qu’on lui trouve 15 millions pour faire du business. Finalement l’argent est trouvé, d’un seul  coup il a disparu de la famille. Il a fallu attendre une semaine pour qu’il nous dise où il était parce qu’il n’avait plus rien sur lui. Il était en Libye mais il est tombé sur des escrocs qui lui ont retiré toute son économie. Du coup il m’a appelé, il avait besoin de 10 millions pour continuer son chemin. J’ai promis de trouver l’argent dans 3 jours, après ces trois jours j’ai tout fait pour l’avoir impossible on s’est rendu compte qu’il a été arrêté par des bandits qui lui réclamaient de l’argent. C’est un jeune qui était détenu avec lui qui nous a dit au téléphone quand ce jeune a pu se libérer. Nous sommes passés par ce dernier pour libérer le frère en payant 2 millions de francs guinéens à quelqu’un basé en Guinée ici que je n’ai jamais vu » a révélé cette dame qui estime que l’insécurité n’est pas seulement ces attaques en main armées, mais le rapt aussi.

Alpha Diallo  originaire de Labé arrivé en Italie via la méditerranée en fin 2015 est un rescapé de ses réseaux de trafics humains. Il raconte sa mésaventure.

 «  Quand nous avons quitté la Guinée pour arriver en Libye, nous avons rencontré des parents guinéens qui nous ont bien accueilli. On pensait avoir retrouvé nos frères quand ils nous ont conduit vers des lieux de détention où des centaines de personnes étaient séquestrées, ils nous ont mis dedans avant de nous signifier qu’il fallait payer avant de sortir. J’ai eu l’occasion de fuir la nuit avec quelques amis avant de traverser la méditerranée quelques jours après. Au moment où je quittais beaucoup de nos compatriotes étaient séquestrés dans plusieurs villes de la Libye », raconte notre compatriote,  affirmant que beaucoup de guinéens notamment des femmes sont embarquées à Conakry vers des pays où elles sont séquestrées avec des travaux de tout genre.

Un jeune banquier qui a servi a Mamou nous a confié que certains parents sont les premiers à cautionner le voyage clandestin de leurs enfants vers la méditerranée. Comment ?

« Lorsque j’étais à Mamou, pleins de parents venaient faire la queue à la banque dans l’intention d’envoyer de l’argent à leurs enfants vers Agadez au Niger afin que les jeunes continuent le périple suicidaire. C’est fréquent aujourd’hui que des familles cherchent un réseau afin qu’un enfant voyage. Tout ça c’est anormal. Les 15 ou 20 millions qu’on injecte pour ces voyages clandestins pourraient créer un petit boulot qui garantirait  le quotidien. Mais les yeux sont rivés sur l’Europe où la meilleure vie n’est pas évidente aussi pour tous », précise cet interlocuteur ayant requis l’anonymat.

Alpha Ousmane Bah

Pour Africaguinee.com

Tel : (00224) 657 41 09 69

 

 

Créé le 6 août 2017 15:34

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