Que cache la « trêve » du FNDC ? Les confidences d’Abdoulaye Oumou Sow

Abdoulaye Oumou Sow (D), porte-parole du FNDC Ibrahima Diallo (M) et Foniké Mengué

CONAKRY- Le Front National pour la Défense de la Constitution (FNDC) est-il essoufflé ? Que prépare le mouvement citoyen dissous par la junte ? Africaguinee.com a interrogé son responsable de communication. Dans cet entretien, Abdoulaye Oumou Sow lève un coin du voile sur les actions envisagées par le mouvement en cette fin d’année.

AFRICAGUINEE.COM : Depuis la mi-octobre, le FNDC est peu visible sur le terrain. Est-ce une trêve tactique ou le signe d’un essoufflement ?

ABDOULAYE OUMOU SOW : On ne peut pas empêcher le FNDC de dérouler ses activités même pendant cette période où tous ses leaders font l'objet d'une répression absolue. Au contraire, cette situation nous donne l'occasion de pouvoir faire une rétrospection sur tout ce que nous sommes en train de faire comme lutte et adopter de nouvelles stratégies.

Actuellement, nous sommes dans le lobbying et dans les plaidoyers comme nous l'avons toujours fait, nous continuons à travailler avec nos antennes à la base. Nous constatons que tout ce qui est en train de se passer ces derniers temps est en contradiction avec tout ce qui a été annoncé par rapport à la transition guinéenne. Voyez vous-même ce qu'ils ont appelé dernièrement "le cadre de dialogue". Il a été boycotté par tous les acteurs majeurs de cette transition. La montagne n'a accouché que d'une petite souris. 

Décembre 2022 et janvier 2023 vont être des mois cruciaux pour la Guinée. Nous pensons qu'avec le sommet de la CEDEAO qui est en vue et les actions coordonnées qui vont être lancées très prochainement avec le FNDC et les autres coalitions politiques, ces deux mois seront déterminants. Parce que les discussions sont en cours aussi bien au plan national qu’à l'international. Avec les organisations de la société civile sous-régionales, nous sommes en permanence en contact. Nous sommes en train de discuter sur les stratégies et méthodes à mettre en place pour ne pas que la sous-région soit déstabilisée par les différentes transition en cours dans nos différents pays.

Nous pensons qu'il est important d'avoir cette solidarité sous-régionale mais aussi cette société civile forte qui doit être le rempart pour la démocratie dans nos différents pays. Nous avons beaucoup d'actions que nous sommes en train de mener. Nous suivons l'actualité nationale, sous régionale et internationale, nous nous y adaptons pour pouvoir impacter dans les prochains mois. 2023 va être une année décisive pour la sous-région. La société civile sous régionale est consciente, elle réfléchit là-dessus, le FNDC y compris. 

Quels sont vos moyens d’action alors certains de vos dirigeants sont en exil, d'autres sont en prison ?

Nous sommes en contact permanent avec nos militants à la base, nous travaillons avec eux. Mais, au-delà du travail interne qui est en train d'être fait, le travail externe est également en train d'être fait. Dans les prochaines semaines, des actions fortes vont être annoncées à l'interne avec d'autres acteurs sociopolitiques mais aussi à l'international avec les organisations de la société civile. Nous sommes à pied d'œuvre, nous travaillons, c'est pourquoi nous parlons peu. 

Le FNDC a rejeté le cadre de dialogue mis en place par le Gouvernement. Pourquoi ?

Le cadre n'était pas idéal. Nous avons demandé un cadre de dialogue qui devrait être sous l'égide de la CEDEAO, un cadre qui devrait réunir les acteurs demandeurs du dialogue, c'est-à-dire des acteurs qui ont des revendications, un cadre qui allait discuter exclusivement du contenu de la transition et voir comment en sortir rapidement. Parce l'objectif premier d'une transition, c'est de ramener le pays à l'ordre constitutionnel parce les populations doivent être dirigées par des gens qu'elles ont choisi. C'est pourquoi nous avons estimé qu'il est inadmissible pour nous d'aller dans un simulacre de dialogue où on réunit des gens dans un fourre-tout où des gens qui n'ont pas de revendications claires sont invités pour jouer aux trouble-fêtes.

Le 04 décembre 2022, la CEDEAO va ouvrir son sommet des chefs d'Etat. Quelles sont vos attentes ?

Ce qu'ils (les responsables du CNRD ndlr) ont appelé chronogramme avec la CEDEAO est appelé un chronogramme dynamique. Cela veut dire qu'il y a des choses qui peuvent être extraites de ce chronogramme. Et, les 2 ans qui sont réclamés sont les 2 ans que nous avons réclamés depuis le début. Dans ces 2 ans, il y a des actions qui étaient dans les propositions des acteurs sociopolitiques qui sont déjà déroulées. Donc, extirper ces actions du calendrier, vous allez voir qu'il pourrait nous rester quelque chose de 10 à 12 mois pour organiser une élection libre et transparente. Nous estimons qu’un travail technique et approfondi va être fait au niveau de la CEDEAO. Après ce travail, elle-même en tirera les conséquences et comprendra que oui la transition guinéenne a commencé depuis le 5 septembre.

C'est l'avenir de notre pays et de la sous-région qui est en jeu. L'avenir démocratique se joue maintenant en Guinée, au Mali et au Burkina Faso et nous pensons que les actions d'une société civile forte pourraient bien ramener les populations à prendre leur destin en main et être seules actrices du changement dans leurs pays notamment en exigeant à ceux qui ont pris le pouvoir par la force pour que ces derniers se mettent dans les dispositions à ramener ce pouvoir dans les mains du peuple et permettre aux populations de choisir leurs dirigeants. Cela ne peut se faire que par la détermination de chacun de nous. Chaque citoyen a une partition à jouer. 

Interview réalisée par Oumar Bady Diallo 

Pour Africaguinee.com 

Tel : (00224) 666 134 023

Créé le 2 décembre 2022 14:58

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