Procès sur les crimes de septembre 2009 : Comment la Défense de Dadis Camara prépare ses plaidoiries…

CONAKRY-Le procès sur les atrocités commises au stade du 28 septembre en 2009, va entrer le 13 mai prochain, dans la phase des réquisitions et plaidoiries. C’est une étape cruciale qui précèdera le délibéré final, censé intervenir avant les vacances judiciaires.

Comment le collectif des avocats qui défend le capitaine Moussa Dadis Camara prépare-t-il cette phase ultime du procès ? Nous avons interrogé l’ancien bâtonnier maitre Dinah Sampil, qui dirige le pool des avocats de l’ancien Chef de l’Etat.

« En attendant que le parquet et les parties civiles étayent ce qu’ils ont comme reproche, ou toute autre charge sur Moussa Dadis Camara, nous sommes actuellement à la phase d’analyse des différentes hypothèses possibles et donc préparer les antidotes pour rejeter ou tout au moins amoindrir la portée des accusations qui seront portées contre lui. Ça c’est sur la base des débats qui se sont déroulés à l’ouverture et sur la base des témoignages, des pièces à conviction ou tout naturellement les images qui ont été projetées dans la salle d’audience.

Nous estimons que c’est un procès dans lequel il n’y aurait pas lieu à improvisation, on doit partir sur des éléments concrets qui existent au dossier, qui ont été évoqués à l’audience et qui ont fait l’objet de débats contradictoires. La défense reste sereine », indique Me Dinah Sampil.

Quid de l’état d’esprit du Capitaine Moussa Dadis Camara ?

L’ex président est serein, dit l’avocat. Et pour cette autre phase, il a la tête sur les épaules à en croire maître Dinah Sampil.

« Le capitaine Dadis a la tête sur les épaules, il est toujours derrière ce qu’il a dit. Il a été victime d’un complot de la part de son vice-président le général Sékouba Konaté et l’ancien président Alpha Condé. Il n’a juste pas compris comment Alpha Condé (chef de l’opposition et président du RPG, ndlr) pouvait préparer le meeting, choisir, la date, le lieu et très certainement les thèmes à développer au cours du meeting dès l’après-midi de la veille de la manifestation, c’est-à-dire le 27 septembre 2009, (il s’en va). Il ne peut pas comprendre, le président Sékouba Konaté, jusqu’à preuve du contraire, que celui-ci, sans mandat et sans l’avoir averti en tant que président de la transition, que lui aussi quittait Conakry à la même heure pour l’intérieur du pays. Il ne voit pas de quelle urgence que cela a été nécessaire aux yeux de général Konaté et pour quel autre besoin il a dû faire ce déplacement.

Puisque l’horizon-là n’a pas été exploré en raison de l’absence des intéressés, notamment Alpha Condé et Konaté, il attend peut-être qu’on lui dise qu’est-ce qu’il en a été réellement. Sinon on a écouté la version de Sidya Touré à travers sa version livrée au pool de juges d’instructions, Cellou Dalein la même chose. Et Lounceny Fall, Bah Oury et autres ont tous comparu. Il n’y a qu’Alpha Condé qui n’a pas comparu, pour quelle raison ?» S’interroge Me Dinah Sampil.

‘’Il ne s’agira pas d’affirmer mais de démontrer’’ 

« Les faits qui ont fait l’objet de débats, nous les avons maîtrisés, les personnes qu’on a écoutées on les a comprises, et les charges qui ont été invoquées également, maintenant on attend la démonstration qui va être faite. Parce qu’il ne s’agira pas d’affirmer mais de démontrer car il s’agit de la vie et de la mort des personnes, de leur patrimoine qui sont en cause. Alors, il serait inacceptable que la décision qui sera rendue soit basée sur des affirmations non étayées par des preuves concrètes », prévient l’ex bâtonnier.

La bataille des plaidoiries semble déjà lancée. Les prochains jours seront déterminants pour l’issue finale de ce procès emblématique qui tient en haleine les guinéens depuis 16 mois.

Dossier à suivre

Siddy Koundara Diallo

Pour Africaguinee.com

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