Politique : l’opposition guinéenne à la croisée des chemins…

Opposition guinéenne

CONAKRY- A un an de  la tenue des élections présidentielles, les partis politiques de  l’opposition guinéenne  connaissent un véritable remue-ménage. A l’intérieur de chaque parti, un vent de mutation est en train de souffler, a constaté Africaguinee.com.

En effet, la mise en place de l’Assemblée Nationale, a crée une onde de choc au sein des partis politiques guinéens de l’opposition. Surtout dans les rangs de ceux qui constituent les  grosses cylindrés de cette opposition.

C’est le  parti de l’espoir pour le  développement National (PEDN) qui a été le premier à être secoué par ce vent de mutation. Au sein de cette formation politique, la publication des résultats définitifs des élections législatives a occasionné un choc si brutal que sa secrétaire Nationale, Madame Zalikhatou Diallo a quitté le parti.

La pomme de discorde entre elle et le président du parti Lansana Kouyaté a été le boycott de l’assemblée. N’étant pas de l’avis de son président, elle a préféré contre le gré de sa formation politique de siéger au parlement. Scellant ainsi son sort. Elle  a été automatiquement suspendue des instances du PEDN. Mais ce n’était qu’un début puisque quelques mois plus tard, deux cadres du parti qui dénoncent la gestion du parti ont fait défection.

A l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG) de Cellou Dalein Diallo, même si  cette formation politique a résisté à plusieurs coups, depuis son échec à la présidentielle de 2010, dont la démission de l’un de ses vice-président Dr Saliou Béla Diallo qui a crée une autre formation politique (HAFIA), l’exil forcé de son vice-président, la répression de ses militants lors des  violentes manifestations politiques, aujourd’hui, elle connait un connait uu véritable traversée de désert.

 Son vice-président, Bah Oury qui dénonce depuis son exil  Parisien ‘’une gestion clanique’’ du parti  s’inscrit dans une logique de frondeur avec la direction nationale de l’UFDG. Il a poussé sa pugnacité jusqu’à créer une opposition extraparlementaire dénommée OREP. Ramant ainsi  à contre courant de son parti qui siège à  l’assemblée avec 37 députés.

 Mais,  la crise est arrivée à son summum quand Bah Oury a présidé début avril, contre le gré de la  direction du parti, à la mise en place du Bureau Fédéral de l’UFDG en France. Face à cette outrecuidance, le bureau politique finira par le suspendre de ses fonctions, espérant qu’il va revenir à de meilleurs sentiments. Aujourd’hui le statuquo est total. En France, l’on parle de Pro-Bah Oury et Pro-Dalein. Courant de ce mois, les deux parties se sont affrontées au cours d’un congrès électifs de Secrétaires d’une section en France.

Malgré cette divergence au sein de la plus haute  instance dirigeante, cette formation politique garde tout de même un atout, celui de maintenir  pour l’instant sa base électorale qui semble pourtant désemparée et harassée par cette crise qui perdure. Reste à savoir si la timide médiation engagée par la coordination Haall Poular (une association qui compose les locuteurs de la langue Peulhe en Guinée) pourra résoudre la crise. Mais la tempête est toujours là…

L’Union des Forces Républicaines (UFR) de l’ancien Premier ministre Sidya Touré, n’est pas épargnée de ce vent chaud qui souffle au sein de l’opposition. Le renvoi de son représentant, Abdourahmane Télly Touré, à la commission électorale  nationale indépendante (CENI) ne fait que le confirmer. L’accusant d’insubordination depuis qu’il est au sein de l’institution électorale, le parti a fini par le remercier.

Que dire des Nouvelles Forces démocratiques (NFD) de Mouctar Diallo qui a connu les mois  derniers, une longue traversée du désert. Avec la crise là aussi qui a éclaté au sommet entre le conseiller chargé des affaires juridiques, Boubacar Sidighi Diallo et le président Mouctar Diallo. Une crise qui s’est  soldée finalement par le départ du premier cité. Cette jeune formation politique espère repartir  sur de nouvelles bases avec le renouvellement de ses instances dirigeantes, lors d’un congrès national tenu il y a deux semaines à Dalaba.

Après la mise en place de l’assemblée, huit formations politiques de l’opposition qui n’ont pas de représentants  au parlement ont lancé une coordination de l’opposition extraparlementaire (COEP). Le  Bloc Libéral (BL) de Faya Milimono, l’Union des Forces Démocratiques (UFD) de Mamadou Bah Badikko, l’Union nationale pour le Renouveau (UNR)  de Boubacar Barry, sont les principaux ténors. Ils  entendent eux aussi jouer leur rôle sur l’échiquier politique avant la tenue des élections locales et présidentielles.

Comme on le voit, au fur et à mesure qu’on s’approche des prochaines échéances électorales, l’échiquier politique se redessine.  Reste à savoir si cette opposition réussira le pari de l’alternance ne 2015.

 

Diallo Boubacar 1

Pour Africaguinee.com

Tel: (00224) 664 93 51 32

 

Créé le 28 avril 2014 13:30

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