Plusieurs millions partis en fumée dans un nouvel incendie à N’zérékoré : « si l’Etat ne prend pas des dispositions… »

NZEREKORE-Une importante somme d’argent a été consumée dans un nouvel incendie survenu dans la nuit de mardi à ce mercredi 8 janvier 2025, à Boma dans la Commune urbaine de Nzérékoré. C’est un entrepôt de bois et une quincaillerie qui ont pris feu. Les flammes se sont propagées à une maison d’habitation d’à côté provoquant d’importants dégâts matériels sans faire de mort ou de blessés. L’origine de l’incendie n’est pas déterminée.

Selon nos informations, c’est à 02h du matin que le feu s’est déclaré dans cet entrepôt l’un des plus grands de Nzérékoré. Interrogé, Delamou Pascal, membre du bureau régional de la filière bois de N’zérékoré et membre du bureau consulaire de la chambre nationale d’agriculture, propriétaire des lieux est revenu sur les circonstances dans lesquelles il a été alerté.

“J’étais à la ferme, Madame à la maison. Aux environs de 2h elle a été interpellée par une fille qui habite à la maison. Celle-ci venait de la ville, elle a vu le feu en bas. Prise de peur, elle est allée informer madame pour venir éteindre le feu. Sur la même moto avant d’arriver au dépôt, on trouve que le feu a pris tout le dépôt, y compris le conteneur où on vend les matériels de construction qu’on appelle quincaillerie. On ne pouvait même pas soustraire un seul bois. La jeunesse du quartier pouvait vraiment intervenir pour faire quelque chose pour nous, malheureusement avec la tension qui était là, elle ne pouvait rien. Ce que les jeunes ont pu faire, c’était de décoiffer rapidement la maison d’un cohabitant qui avait aussi pris feu”, explique Monsieur Delamou.

A écouter la victime, cet incendie serait d’origine criminelle. Car l’entrepôt n’est pas alimenté en électricité depuis longtemps.

« Franchement ce n’est pas un court-circuit parce qu’on avait EDG mais qui ne fonctionne pas. Le courant avait été coupé. Là où ils ont vu le feu, c’était au niveau des dépôts de bois. Si c’était par exemple un mégot de cigarette, ça ne pouvait pas s’enflammer. Parce que le temps de venir nous chercher, on a trouvé que le feu avait pris tout le stock de bois, le conteneur avec une grande flamme. Je pense que c’est un incendie criminel. Dans le dépôt il y a quatre parties. Si le feu a pris une partie, on peut secourir les autres parties mais si le feu est partout en même temps, ça devient compliqué ».

Au-moins une valeur de 300 millions de francs guinéens est partie dans cet autre drame après celui de Dorota en moins d’une semaine. L’entrepôt qui était rempli de planches et le contenu de la quincaillerie ont été complètement dévastés par les flammes.

“Dans le conteneur il y avait 100 et quelques marchandises. Ce que j’estime  à 95 millions au terme du dernier inventaire fait par madame. Maintenant elle en avait acheté d’autres. Donc, elle a estimé à plus de 100 et quelques millions. En ce qui concerne les bois, il y avait plus de 4000 à 5000 bois. Parce que depuis l’interdiction de la coupe du trafic, tous nos bois étaient stockés en brousse. C’est quand ils ont fait la levée qu’on a commencé maintenant à faire rentrer nos bois de façon officielle pour vendre après la fête. C’est tous ces stocks là qui sont partis en fumée. On peut estimer le coût de ces bois à 200 et quelques millions”, regrette Delamou Pascal, membre du bureau régional de la filière bois de N’zérékoré et membre du bureau consulaire de la chambre nationale d’agriculture, avant de lancer un appel aux autorités.

« Nous sommes les défenseurs du monde rural. Avec notre activité, cela fait moins de chômage dans notre pays. A partir du moment où l’Etat ne prend pas des dispositions pour prévenir les incendies qui peuvent se produire, en passant par les sapeurs-pompiers ou la protection civile, c’est difficile. Depuis la nuit jusqu’à 9h, on n’a trouvé aucun agent pour venir faire un constat. Aujourd’hui c’est moi, mais demain ça peut être une autre personne« , explique-t-il.
Dans la soirée du samedi 04 janvier dernier, un autre incident s’est déclaré dans une habitation au quartier Dorota. Ce drame a provoqué une importante perte financière. Selon la victime qui est un agent des forces de l’ordre, 300 millions de francs guinéens appartenant aux particuliers avaient été consumés ce jour par les flammes.
A suivre.

SAKOUVOGUI Paul Foromo
Correspondant Régional d’Africaguinee.com
A Nzérékoré.
Tél. (00224) 628 80 17 4