Pita : Quand une cérémonie se transforme en foire d’empoignes entre ministres et députés…

PITA-La guerre entre les politiques se transporte en province. En marge de l’inauguration de la bibliothèque scolaire et la pose de la première pierre de la construction d’un lycée de proximité financé par les ressortissants de Maci ce dimanche 31 Mai 2015, les politiques originaires de cette sous-préfecture ont détourné l’objectif de la cérémonie pour se livrer à des piques très « pimentées ». Le tout sur fond de discours électoralistes.
Tout à commencé quand le 4ème vice-président de l’Assemblée Nationale, El-Hadj Salim Bah, a pris la parole. Le député en sensibilisateur au début a fini par se laisser choir dans la défense du bilan de l’actuel Chef de l’Etat.
Nous avons une dette envers le Pr Alpha Condé…
« Le président, Sekou Touré qui est venu après l’indépendance, nous n’avons pas été d’accord avec lui, Conté a fait 24 ans, nous avons continué notre lutte. Nous avons suivi Monsieur Ba Mamadou, Siradio Diallo mais comme Dieu n’avait pas voulu qu’ils soient présidents, ils sont morts au moment où le pouvoir devait changer de mains. Leur compagnon de lutte Pr Alpha Condé, Dieu lui a donné le pouvoir (…). Les réalisations faites à pita l’occasion du 56ème anniversaire, les fils de pita seulement ne pouvaient pas le faire. Pourtant Pita n’avait pas voté pour Alpha Condé pour qu’il restitue à Pita la monnaie sociale à travers les actions que vous voyez aujourd’hui. Dalaba, Mamou pareils. Les régimes précédents ne l’ont pas fait, Alpha Condé est alors venu poser des actes de développement dans les circonscriptions qui n’ont rien fait pour lui. Vous devez savoir que c’est une dette que nous devons payer. Comme nous sommes des musulmans, des croyants nous devons payer ces dettes », a déclaré le député de l’UPR, formation politique alliée au RPG-Arc-en-ciel.
Une tâche noire salit notre boubou-blanc…
Pour El-hadj Salim Bah, “une tache noire est sur le boubou blanc que portent les Peulhs“. « Toutes les ethnies de la Guinée nous regardent, elles disent que nous les méprisons et nous voulons pas le pouvoir pour eux. Nous n’avions pas aidé Sekou Touré, il a été président, Lansana Conté pareil aussi mais il est devenu président, Alpha Condé nous l’avons pas aidé, il est élu. Maintenant acceptez qu’on leur montre que nous pouvons les aider pour qu’on puisse demander une aide demain de leur part », a-t-il observé s’adressant aux populations de Maci. Selon lui, si quelqu’un a la clef du bonheur, pour en bénéficier, il faut nécessairement coopérer avec lui.
El Hadj Ousmane Bah est ministre conseiller spécial du président de la République…
Et de poursuivre : « On voulait briguer la présidence de la République, c’est pourquoi on avait designer Bah Ousmane, il est là avec nous, c’est la raison pour laquelle on a créé un parti politique. Au moment où il fallait le soutenir, nous l’avons abandonné pour aller ailleurs. Mais comme le Pouvoir est sur sa tête, aujourd’hui il est ministre conseiller spécial du président de la République. Il a son garde du corps, un bureau tout y est. Thierno Ousmane Diallo est ministre de l’élevage, moi El hadj Salim vice-président à l’Assemblée nationale. Tout ça à cause de vos prières et bénédictions, et à cause de notre honnêteté parce que nous voulons du bien pour vous. Si vous prenez toutes les sous-préfectures, Maci a plus de députés », s’est-il félicité, avant de plaider pour la réélection du président Alpha Condé.
Que Dieu nous donne un président de la République au lieu de courir derrière les autres…
« Nous avons tous entendus ce qui a été dit ici. Si Maci a des ministres et des députés, Dieu aime Maci, ce n’est pas nous qu’il aime. El hadj Bah Ousmane, El hadj Salim, Thierno Ousmane ministre de l’élevage sont mes ainés, je leur accorde du respect. J’implore la grâce de Dieu qu’il nous donne beaucoup de députés et de ministres, mais je le prie aussi qu’il donne un président de la République’’, a entamé le député de l’UFDG, sous le hourra d’applaudissement.
Puis de continuer sa réplique : « Ce que nous voulons aujourd’hui, ce n’est pas de battre campagne pour quelqu’un ou chercher le pouvoir pour quelqu’un d’autres. Nous le cherchons pour nous-mêmes pour qu’on soit nous-mêmes le président de la République. Ce qui n’est pas impossible. Si les autres sont devenus présidents, nous aussi pouvons l’être surtout que Dieu a béni notre Maci. Donc restons unis avec tous les guinéens comme on le dit la Guinée est une famille. Nous aussi, nous serons présidents pour que notre Guinée soit un pays de droit, un pays démocratique, bref un Etat de droit. C’est le combat de tous les jours », a poursuit Mouctar Diallo, avant de tirer à boulets rouges sur le Pouvoir en place.
Dans un ton qui frise l’admiration de soi, le ministre d’Etat Bah Ousmane et président de l’UPR s’est réjoui du fait dans tous les girons de l’Etat les ressortissants de la localité de Maci sont représentés. « A la présidence vous faites partie, à l’assemblée vous êtes dedans, au gouvernement partout vos enfants sont dedans », a-t-il dit, précisant que « c’est l’union qui nous grandit »
Il n’en fallait pas plus pour susciter l’ire du jeune leader du parti « Nouvelles Forces Démocratiques » Mouctar Diallo, qui a aussitôt réclamé le mégaphone pour faire des répliques, sous des tonnerres d’applaudissements.
La Guinée n’a pas encore obtenu la démocratie qu’elle cherche…
« On ne veut pas d’un pouvoir qui divise, un pouvoir qui viole les lois de la République, un pouvoir qui tue. Nous voulons un pouvoir qui prône la démocratie et l’Etat de droit », a rengainé le président des Nouvelles Forces Démocratiques. Selon Mouctar Diallo, la Guinée n’a pas encore obtenu la démocratie qu’elle cherche. Puisqu’on « tue des citoyens, on les emprisonne, les blesse sans aucune raison, nous voulons que ça cesse. On est contre personne, c’est ce que nous voulons pour nous, et pour tous les guinéens », dira l’opposant. Avant de solliciter les prières des sages de Maci pour l’aboutissement du combat pour l’alternance.
« Nous demandons vos prières pour que notre combat aboutisse au lieu de continuer à courir derrière quelqu’un surtout si l’intéressé va a l’encontre de la démocratie et de la justice. Pourquoi Maci ne se battrait pas pour avoir son propre président, Que Dieu donne le pouvoir à Maci », a lancé M. Diallo.
La réaction du président des NFD incite l’actuel ministre de l’élevage Thierno Ousmane Diallo, lui aussi, à s’inviter dans la danse, en réglant des comptes.
Mes maisons démolies à Kaporo-rails…
« J’ai fait la prison, c’est ceux qui parlent aujourd’hui qui détenaient les pouvoirs publics. C’est eux qui étaient Premier ministre à cette période où j’ai fait 5 mois de prison. Mes maisons démolies à Kaporo-rails. Ce sont eux qui vous parlent aujourd’hui avec un bon ton. Nous n’allons jamais oublier ça », a déclaré le ministre de l’élevage, tout en invitant ses concitoyens de bien éduquer leurs enfants en les empêchant aussi de sortir dans la rue pour jeter des pierres.
Alpha Ousmane Bah
Correspondant régional d’Africaguinee.com
A Labé
Créé le 1 juin 2015 18:14
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