Paix, réconciliation, ethnocentrisme : Les « vérités crues » d’Elhadj Mamadou Saliou Camara…

Elhadj Mamadou Saliou Camara, grand imam de Conakry

CONAKRY-Alors que des assises nationales sont annoncées en Guinée le 22 mars, le grand imam de Conakry a tenu un langage de vérité. Elhadj Mamadou Sliou Camara interpelle chaque guinéen pour s’approprier de la notion de la paix. L’imam ratib de la grande Fayçal rappelle les « vertus » de la paix et pointe les partis « ethniques » qui pullulent dans le pays.

« Sans paix, il n’y a pas de religion. Chaque fidèle pratiquera sa religion individuellement. Si les fidèles viennent dans les mosquées ou dans les églises pour être à l’écoute de quelqu’un, c’est parce qu’il y a la paix. Mais la culture de la paix commence par le haut. Ceux qui dirigent doivent montrer l’exemple. Chacun doit œuvrer pour la paix », conseille le religieux.

Pour Elhadj Mamadou Saliou Camara, « depuis l’indépendance à nos jours, si on juge de manière objective, on arrivera à la conclusion que la population guinéenne est très facile à diriger. Seulement, il faut passer par là où il faut. Nous demandons à tout le monde (partis politiques, gouvernants…) de s’approprier de la paix, la prôner. Parce que même si on ne peut pas partager toutes richesses du pays équitablement, mais la paix va nous suffire. Même les malades à l’hôpital veulent la paix. Il faut la paix ».

A l’accession de la Guinée à l’indépendance, on ne parlait pas d’ethnies, explique l’imam ratib, qui précise que l’ethnocentrisme qui mine le pays est l’œuvre de la mauvaise gouvernance et surtout des partis politiques.

« On était avec le colon. Mais lorsqu’il s’est agi de libérer notre pays du joug colonial, on ne parlait pas d’ethnies (Malinké, Soussou, Peulh ou forestier), à l’époque. On parlait de la Guinée, de son indépendance. Mais aujourd’hui, avec la mal gouvernance, des partis ethniques pullulent en Guinée. Ça ne peut développer un pays, un parti qui veut diriger la Guinée doit être national. Parce qu’une ethnie ne peut pas faire de quelqu’un un président. Il faut que les guinéens votent pour quelqu’un (pour être élu) », enseigne le chef religieux, qui précise que si on parle de réconciliation aujourd’hui, c’est parce qu’il y a eu des dérapages dans le commandement passé.

« L’Etat c’est la continuité. Ce que le PDG a gâté hier, c’est devenu le fardeau du PUP, ce que le PUP a gâté, a été bagage du RPG. Si le RPG a gâté, aujourd’hui, on regarde M. Doumbouya et son gouvernement pour régler tout ce passé. Mais ce qu’on a constaté dans le passé, lorsqu’on réconcilie, certains viennent derrière sur le terrain pour dé-réconcilier. S’il n'y a pas de réconciliation est-ce qu’il y aura la paix ? Tout le monde doit se lever pour la réconciliation. On peut promouvoir la réconciliation par l’éducation. Le Gouvernement doit éduquer la population, non pas par la violence… », recommande-t-il.

A suivre…

 

Oumar Bady Diallo

Pour Afircaguinee.com

Créé le 13 mars 2022 19:11

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