Nzérékoré : « Tant que Dadis n’est pas là, il n’y aura pas élections ici…’’
NZEREKORE-Alors que les élections législatives couplées au référendum constitutionnel sont attendus le 1er mars, certains citoyens de la région forestière posent des conditions pour prendre part au vote. Ils exigent le retour de Dadis Camara, ancien chef de la junte exilé au Burkina Faso depuis 10 ans.
C’est ce mercredi 05 février 2020 que des jeunes l’ont fait savoir alors qu’ils étaient réunis au quartier Astardi avec des émissaires du président Alpha Condé vénus sensibiliser sur la nouvelle constitution et sur le référendum à Nzérékoré. Les jeunes ont réclamé le retour de Dadis au pays, sans quoi, la forêt ne participera pas aux élections, selon ces eux.
Ces jeunes ont d’abord dénoncé les tares des autorités locales avant de dire qu’ils ne veulent plus du préfet et du gouverneur de Nzérékoré. Selon eux, ces administrateurs sont là pour faire du tort aux citoyens.
« Nous souhaitons la bienvenue à la délégation de Conakry et nous leur disons merci d’être venus. Nous avons aussi des messages que nous voulons que vous apportiez au chef de l’Etat. En premier lieu, l’arrestation de Fassou Goumou, nous n’avons vraiment rien compris dedans. Au delà de cela, il ya certains de nos amis qui ont été arrêtés ici depuis un temps et qui sont jusque-là détenus en prison comme Bélgos. Nos amis nous ont chargés de vous dire que le gouverneur et le préfet nous intimident souvent ici. Comprenez bien ceci et transmettez-le au chef de l’Etat : Nous ne voulons plus d’eux. S’ils étaient là, on allait dire ça devant eux. Ils nous ont tous mélangé ici et ne font qu’arrêter des citoyens. Ils nous arrêtent un à un. Si c’est la raison de leur présence ici, nous disons que nous ne voulons plus d’eux », a confié Eugène Loua, président de la jeunesse au quartier Gonia 3.
Et d’ajouter : ‘’J’aurais voulu que les personnes auxquelles ces messages sont adressées soient là. Je veux parler du préfet et du gouverneur. Parce qu’ils sont vraiment spécialistes en kidnapping. Nous n’interdisons pas que la justice fasse son travail. Mais quand il arrête quelqu’un, les raisons doivent être bien fondées. Ce n’est pas la première fois qu’une personne se donne la mort par pendaison. C’est à cause de ça qu’on kidnappe notre frère la nuit pour l’envoyer comme ça ? Ce n’est plus une affaire de politique. Donc et le préfet et le gouverneur nous ne voulons plus d’eux. Peut être que d’autres personnes viendrons après, mais pour le moment, ceux-là, nous ne voulons plus d’eux’’, a ajouté François Edouard Kolié.
Parlant des élections annoncées, ces jeunes ont dit que tant que Dadis n’est pas là, il n’y aura ni de campagne a plus forte raison d’élections en forêt. « Dites au chef de l’Etat qu’avant les élections à venir, nous voulons que notre frère soit maintenant là. Comme ils disent de le juger, il qu’a maintenant venir pour qu’on le juge. S’il n’est pas là, nous nous n’allons pas faire d’élection. Cela n’est pas une affaire de Nzérékoré seulement. C’est de Guéckédou jusqu’à Lola », a confié Mr Kolié.
‘’Le référendum dont on parle, nous ne refusons pas puisque c’est légal. Mais c’est le contenu qu’on peut refuser. Nous ne connaissons pas le contenu. C’est pourquoi nous disons que nous ne sommes pas pour’’, a-t-il confié.
Selon Eugène Loua, depuis 2010, les citoyens de la forêt sont trompés par les émissaires du chef de l’Etat qui leur demandent de voter massivement. Chose qui ne marchera pas cette fois-ci, disent-ils.
« En 2010, vous êtes venus nous dire de tout faire pour que le RPG passe afin que Dadis revienne, vous n’avez pas respecté votre promesse. En 2015, la même chose s’est répétée en vain. Donc cette fois ne dites pas que Nzérékoré s’est retiré des élections. Mais il faut que notre fils soit avec nous. Avant qu’il n y ait campagne ou élection ici, il faut que Dadis soient là », a-t-il dit.
A suivre…
SAKOUVOGUI Paul Foromo
Correspondant régional d’Africaguinee.com
Tél : (00224) 628 80 17 43
Créé le 7 février 2020 11:08Nous vous proposons aussi
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