N’zérékoré : Les « dessous » des échauffourées…
NZEREKORE- Les conducteurs de taxi-moto de Nzérékoré ont battu le pavé ce vendredi 22 novembre 2024 pour exprimer leur ras-le-bol suite à la montée grandissante de l’insécurité dans la principale agglomération de la Guinée forestière.
Selon nos informations, plusieurs d’entre eux sont victimes d’attaque à main armée en cette fin d’année. Le cas le plus récent est celui de Mamadou Saliou Diallo, assassiné froidement dans la journée du jeudi 21 novembre 2024 sur la route de Gono. Au delà dee assassinat, au moins 3 personnes sont couchées blessés à l’hôpital régional pour des soins après des attaques dont ils ont été victime. Une situation qui exaspère cette corporation.
“Depuis presqu’une semaine, chaque jour ce sont des attaques. Hier, ils ont fait déplacer un conducteur de taxi, au cours de la route, ils ont fini avec le gars. Le corps est à l’hôpital. L’enterrement est prévu aujourd’hui. C’est la cause de la manifestation. Nous avons dit, tant qu’il n’y a pas de solution, il n’y aura pas de circulation. Parce qu’ils ont sciemment fait. Chaque fois, si ce n’est pas des blessures, ce sont des tueries. Même avant–hier, ils ont fait descendre un conducteur à Tilépoulou à 1h du matin. Il avait une fille à bord de sa moto. Ils l’ont fait débarquer, ils ont récupéré la moto avec lui. Sur la route encore de Bellevue, à partir de 23h, ils se sont jetés sur un conducteur qu’ils ont poignardé. Ce dernier a été opéré avant–hier, sinon il allait perdre la vie. Tout ça, l’autorité entend mais ne réagit pas…c’est pourquoi nous avons jugé nécessaire de manifester”, nous a confié un conducteur de taxi-moto qui a requis l’anonymat.
La manifestation des conducteurs de taxi-moto a tourné au vinaigre ce matin, quand les forces de l’ordre ont été déployées sur le terrain pour le maintien de l’ordre. Des jets de pierres et de gaz lacrymogène ont émaillé cette manifestation qui a paralysé le grand marché de Nzérékoré. Plusieurs boutiques ont été fermées par la suite, a constaté notre correspondant sur place. Selon nos informations, plusieurs conducteurs ont été interpellés.
“Il y a des motos qui ont été saisies par les forces de l’ordre. Il y a d’autres taximètres qui ont été violenté. Parce que quand ils continuent à poursuivre des conducteurs, ceux qui tombent, ils les frappent et les embarquent. Donc ils ont ramassé beaucoup de nos amis, on veut leur libération”, soutient un conducteur.
Interrogé, un responsable syndical est revenu sur ce mouvement. A écouter Mory Diané, les locaux des deux bureaux du syndicat des conducteurs de taxi-moto ont été attaqués la nuit dernière par les manifestants avant que le même scénario ne se répète ce matin.
“Nous avons été informés hier, qu’un bandit a déplacé un chauffeur sur la route de Gono, il a été tué. On a dépêché le groupe pour aller voir à la morgue où se trouve le corps pour identifier la victime. Son téléphone était verrouillé. Donc, il a fallu enlever la puce, la mettre dans un autre téléphone. Il a sillonné partout pour montrer la photo aux autres pour identifier la victime. Mais c’était impossible. Par la suite, nous avons appris que c’était un étranger. C’est dans ces circonstances qu’une de ses connaissances a appelé. C’est comme que nous avons pu l’identifier.
Ils nous ont dit qu’il était au Sénégal, c’est récemment qu’il est arrivé à N’Zérékoré. La nuit, nos bureaux ont été attaqués à l’aide des pierres. Ce matin, nous avons dit d’aller à la morgue pour faire sortir le corps. Tous les présidents s’y sont rendus. Nous autres nous sommes restés là, nous avons vu une centaine de conducteurs, venus nous attaquer. Ils ont commencé à lancer les pierre”, témoigne Mory Diané vice-président de l’Union du Syndicat des Transporteurs de Moto Taxi qui reconnaît tout de même la montée inquiétante de l’insécurité dans la cité.
“Il y a trop de problèmes en ville aujourd’hui par rapport à cette insécurité. Mais nous demandons aux conducteurs de se calmer. C’est eux qui doivent s’ajouter à nous pour aller voir l’autorité pour trouver solution. Quand nous nous mettons ensemble, on aura la force. Mais la violence ne va jamais résoudre le problème. Il y a au moins 3 à 4 victimes d’attaques qui sont hospitalisées”, indique-t-il.
“Actuellement il n’y a pas de travail, les gens se débrouillent. Certains prennent du crédit pour acheter des motos, d’autres travaillent sur les motos des particuliers et donnent 40 à 50.000 Gnf par jour. Tu ne peux pas te battre pour chercher l’argent alors que des bandits sont derrière toi. Nous voulons que l’autorité vienne au secours et prennent des dispositions pour que les vols à main armée diminuent. Mais si ça continue comme ça, cela ne va pas nous donner le courage de travailler. Nous avons des familles à nourrir”, martèle un des conducteurs de taxi-moto.
A suivre !
SAKOUVOGUI Paul Foromo
Correspondant Régional d’Africaguinee.com
En Guinée Forestière.
Tél : (00224) 628 80 17 43
Créé le 22 novembre 2024 15:00Nous vous proposons aussi
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