Nzérékoré : Le « cri de cœur » d’une femme dont le mari est incarcéré à Kankan…

Des femmes qui campent au domicile du patriarche de Nzérékoré

NZERKORE- C’est un témoignage pathétique d’une épouse dont le mari est détenu à Kankan. Après le double scrutin du 22 mars dernier qui a engendré des violences dans la préfecture de Nzérékoré, plusieurs personnes ont été arrêtées et déportées à Kankan. Elles sont en train de croupir en prison depuis quatre mois. Leurs familles sont abandonnées à elles-mêmes alors qu'aucune date n'est annoncée pour le procès.

Les épouses de ces détenus étaient allées la semaine dernière à la rencontre du patriarche de Nzérékoré pour demander son implication pour la libération des prisonniers. Après une semaine d’attente sans suite, les femmes ont à nouveau envahi le domicile du notable de la ville ce jeudi 20 août 2020. Elles campent dans la cours du patriarche où elles ont déjà passé deux nuits avec leurs enfants. Elles préviennent qu'elles ne vont pas cette fois, quitter la cours du patriarche sans que leurs maris ne soient libres.

Une d’entre elles que nous avons interrogée, a fait un témoignage pathétique sur sa vie depuis la détention de son mari en prison. Selon elle, sa fille qui devait faire le BAC cette année a été refoulée de l’école à cause du manque de moyen.

« Aujourd’hui, on n’a pas de moyen. On n’a rien à manger. Moi ma fille devait faire le BAC, mais son papa n’est pas là. Ma fille ne peut pas faire le BAC cette année. Aujourd’hui je me nourris de feuilles que je quémande auprès des gens. Quand les gens plantent, je leur demande de me donner les feuilles de manioc et de patate, je vends. Vous voyez ma main, je lave les habits pour les gens pour nourrir ma famille », a-t-elle témoigné en larmes.

Elle a lancé un message particulier au chef de l’Etat, mais surtout à la première dame. « Papa Alpha n’a qu’à nous aider. Maman Djènè Kaba, vous êtes une femme, c’est une femme qui pleure aujourd’hui. Ils n’ont qu’à avoir pitié de nos maris ils vont les libérer. Nous ne sommes pas venues avec des couteaux, des gourdins, nous sommes là pour demander pardon. Toutes les femmes des ONG qui sont à l’écoute, venez-nous au secours pour libérer vos enfants. Si ce qu’on leur reproche ce sont eux qui ont fait ou si ce ne sont pas eux, le bon Dieu les jugera à l’au-delà », a lancé cette femme.

Si la semaine dernière les femmes ont quitté les lieux après une promesse du patriarche qui n'a pas été tenue. Cette fois, elles comptent y rester jusqu’à la libération de leurs époux.

‘’Quand nous sommes venues, il nous a dit de l’attendre, deux jours après, on va passer. Nous avons attendu une semaine, jusqu’à présent, on ne voit pas nos maris. C’est pourquoi nous sommes encore là. Nous sommes là jusqu’à ce que nous voyions nos maris ’’, dit-elle.

SAKOUVOGUI Paul foromo

Correspondant régional d’Africaguinee.com

Tél: (00224) 628 80 17 43

 

Créé le 20 août 2020 17:40

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